La stratégie et les politiques de la Turquie ont profondément façonné le cours de la guerre en Syrie, ainsi que le caractère et le destin de l'insurrection,…
[...] L'une d'entre elle oppose la diplomatie de groupe à la diplomatie de niche. La première est basée sur la force ou la sécurité générée par la coopération de plusieurs états. Elle est particulièrement pertinente à l'ONU où le nombre d'États soutenant une initiative est un facteur décisif pour le succès de celle-ci. Dans ce contexte, nous pouvons mentionner le Groupe des 77, qui regroupe en pratique plus de 120 États; la plupart d'entre eux appartiennent à la catégorie des puissances émergentes. [...]
[...] Cela a changé l'approche turque à l'égard de la région kurde de la Syrie, connue sous le nom de Rojava. Les tensions ont culminé lorsque le PYD a accusé le gouvernement turc de soutenir ISIS lors du siège de Kobané à la frontière syro-turque. Ensuite, l'attentat de Suruç (20 juillet 2015), au cours duquel des dizaines de militants turcs ont été tués, a conduit à une escalade de la violence. Tout cela s'est passé juste après les élections générales de juin 2015, au cours desquelles l'AKP a connu un déclin spectaculaire. [...]
[...] Pour cette raison, toute mention des droits des minorités en Turquie par une puissance étrangère est un stratagème pour diviser pour régner. Tous les Turcs ne se sont pas unis immédiatement derrière la cause des nationalistes en 1920, et il y avait des Turcs qui collaboraient avec les grandes puissances. Cela a donné un reflet domestique au syndrome de Sèvres et, dans les discussions politiques turques, il y a eu une tendance à voir une grande puissance de l'autre côté de la table en politique intérieure. [...]
[...] Plutôt que de dénombrer et de catégoriser le pouvoir des puissances émergentes, le défi intellectuel consiste à comprendre l'ensemble transnational dans lequel ces pays sont intégrés. Les notions de Nord et de Sud ont donc été dépassées : « Pourtant . l'impérialisme capitaliste est considérablement plus complexe dans le cadre de la mondialisation que le cadre facile Nord-Sud-Centre-périphérie à travers lequel il est généralement considéré. Les relations de classe du capitalisme mondial sont maintenant si profondément intériorisées au sein de chaque État-nation que l'image classique de l'impérialisme en tant que relation de domination extérieure est dépassée » . [...]
[...] Gaspı ralı qui défendait les concepts de turkisme et d'islam, était également favorable à l'Occidentalisation. Le programme « Usuli Cedid / New Method » qu'il a initié a été conçu pour atteindre cet objectif. Pourtant, il prévoyait que la ligne de la modernisation tournée vers l'Occident était nécessaire à la continuité des concepts de turkisme et d'islam. Ils se désintégreraient dans le sous-développement sans cette modemisation (Kırı mlı, 2005). En d'autres termes, suivre le chemin de l'Ouest était une question de vie ou de mort pour ne pas être derrière les nations développées de l'Ouest. [...]
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