L'année 2011 fut une période cruciale pour un certain nombre de pays du monde arabo-musulman.
[...] C'est donc en ce sens, qu'il faut envisager le nouveau poids des tribus en Libye et plus particulièrement dans le Fezzan. Le pouvoir des tribus est devenu le seul pouvoir encore structurant pour les individus dans un pays où toutes les structures étatiques se sont effondrées à la chute du régime du Guide libyen. Ainsi, l'instabilité générale dans le pays a ravivé des tensions et les rivalités entre les tribus à l'intérieur du Fezzan alors que jusque-là elle fut plutôt épargnée par le conflit. [...]
[...] La répression violente contre la communauté berbère a été une pratique courante et permanente dans la Libye depuis l'avènement de Kadhafi[20] » (Bensaâd, 2012). Enfin, il est nécessaire de comprendre que la nouvelle situation politique suite à la Révolution de 2011 a pu, dans l'autre sens, marginaliser des tribus qui étaient privilégiés durant le règne du Colonel Kadhafi. En ce sens, la propre tribu dont était issu le dictateur libyen, la tribu Kadhadfa mais aussi la tribu Magarha sont suspectées par les autorités de Tripoli et de Benghazi de vouloir renverser leurs pouvoirs à partir de leurs bases arrières situés en Égypte, et au Niger. [...]
[...] En effet, alors que le pays est en proie au chaos, que le pouvoir politique est partagé entre les deux régions historiquement antagonistes et alors que la menace djihadiste est grandissante dans le Fezzan mais aussi dans la Cyrénaïque (Benghazi en particulier), nous avons pu mettre en lumière que la tribu restait la seule structure de pouvoir politique et symbolique qui était resté effective avec le conflit. De fait, la composition tribale et ethnique reste la principale influence d'une stabilité même si les solidarités entre les tribus peuvent déboucher sur une tentation de sédition envers les autres tribus et les pouvoirs locaux. En ce sens, selon Ali Bensaâd, « l'image que renvoie à première vue la Libye de l'après-Kadhafi est celle d'un pays qui se militarise et se fragmente sur des lignes de fractures claniques, tribales ou locales. [...]
[...] Le territoire libyen était donc partagé entre différentes tribus qui régissaient la vie sociale. François Burgat et André Laronde affirment, quant à eux, que pendant cette époque, et même jusqu'à l'indépendance du pays en 1951, « le territoire ( ) demeure dominé par les tribus, qui agissent de manière autonome, et marqué par un mode de vie rural et nomade[10]» (Burgat, Laronde, 2003). Cependant, il faut voir cette organisation sociale comme pouvant à la fois structurer des provinces entières sans toutefois créer une homogénéïté dans un État qui s'est unifié tardivement. [...]
[...] Sujet : L'influence de la composition tribale et ethnique sur la stabilité du Sud (région Fezzan) après la Révolution de 2011 L'année 2011 fut une période cruciale pour un certain nombre de pays du monde arabo-musulman. En effet, du Maghreb[1] au Machrek[2], la plupart des pays de cette région ont été touchés par une vague de protestations sociales qui avaient au départ comme objectif d'accroître les libertés et la démocratie dans des formations sociales marquées le plus souvent par un régime autoritaire. [...]
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