Impact de la guerre civile en Syrie sur la politique étrangère turque

Résumé du document

La Turquie est un pays membre de l'OTAN depuis 1952 et a été un pivot important de la stratégie américaine d'endiguement de la puissance soviétique.

Extraits

[...] Les acteurs concernés sont ceux qui interviennent dans la guerre civile en Syrie et dans la coalition contre Daesh : la Syrie, la Russie, l'Irak, l'Iran, la Communauté européenne, les Etats Unis. C'est un jeu impliquant différents acteurs. La réaction de l'Occident face ◊ la Syrie et face à Daesh conduit la Turquie à modifier ses objectifs de politique étrangère, de même que la situation intérieure avec les Kurdes. Exposé de la démarche Plusieurs hypothèses peuvent être posées : Le manque de clarté de la position turque au début du conflit a entraîné la méfiance des pays occidentaux, remettant en cause les succès de la diplomatie turque et notamment son entrée dans la Communauté européenne. [...]

[...] Cependant, l'évolution de la situation de la politique intérieure n'explique pas tout. En effet, le chaos qui s'est installé au Moyen Orient, semble-t-il de façon durable depuis l'intervention américaine en Irak en 2003 et depuis les printemps arabes et l'apparition à la fois de Daesh et d'une crise des migrants qui concernent l'ensemble des pays européens et les Etats Unis. La politique étrangère turque connaît plusieurs orientations. Le choix de s'ancrer à l'Ouest pendant la guerre froide l'éloigne progressivement des autres Etats du Moyen Orient, tentés, comme Nasser, par une politique cherchant l'union des arabes, en fusionnant momentanément avec la Libye. [...]

[...] La seule histoire diplomatique de la Turquie ne permet pas de comprendre sa politique étrangère. Si celle-ci réagit aux sollicitations extérieures, il n'en demeure pas moins que la décision prise par Mustafa Kemal abolir un califat vieux de plus d'un millénaire joue sur l'ensemble du Moyen Orient. En effet, cette décision a détruit le cadre de référence politique et religieux de nombreux musulmans, autour du bassin méditerranéen, et ce n'est pas sans raison si l'objectif affiché par Daesh est de restaurer un califat devenu par la force des choses un mythe et un enjeu de rassemblement. [...]

[...] H., Demystifying Syria, London, Saqi Books, SOAS Middle East Issues Lawson F. H., Constructing International Relations in the Arab World, Stanford, Stanford University Press Lawson F. H., Why Syria Goes to War, Cornell, Cornell University Press Lawson F. H., Albrecht H., Croissant A., Armies and Insurgencies in the Arab Spring, Philadelphie, University of Pennsylvania Press Hokayem E., Syria's Uprising and the Fracturing of the Levant, London, Routledge Ajami F., The Syrian Rebellion, San Francisco, Hoover Institution Press Erlich R., Inside Syria, The Backstory of Their Civil War and What the World Can Expect, New York, Prometheus Books Rashdan A., Syrians Crushed in a Complex International Game, http://www.academia.edu/19669603/Syrians_Crushed_in_a_Complex_International_ Game Van Dam N., The Struggle for Power in Syria, London, Tauris Wright R., Dreams and Shadows : The Future of the Middle East, New York, Penguin Press Ziadeh R., Power and Policy in Syria : Intelligence Services, Foreign Relations and Democracy in the Modern Middle East, London, Tauris Cordesman A., 'Failed States Wars' in Syria and Iraq (III) : Stability and Conflict in Syria, https://csisprod.s3.amazonaws.com/s3fspublic/legacy_files/files/publication/ 160302_Syria_Iraq_ISI S_III-Syria.pdf Demir I., Turkey's Foreign Policy Towards the Middle East, Under the Shadow of Arab Spring, Cambridge, Cambridge Scholars Publishing Altunisik M. [...]

[...] Dans le cas de la Turquie, la politique étrangère ne se fonde pas sur l'interventionnisme militaire après la crise de Chypre. Avec la communauté européenne par exemple, il s'agit de montrer l'appartenance à un monde notamment culturel, historique, économique semblable. L'effort porte sur les institutions démocratiques et sur l'économie. Le soft power est utilisé en substitution aux critères traditionnels de la puissance en relations internationales. Si l'objectif demeure la capacité à influer la décision des autres Etats, ce sont les moyens qui ont évolué, et qui s'adaptent à un monde dans lequel l'utilisation de la force est de moins en moins acceptée par les populations et par l'opinion publique internationale. [...]