Nous avions mis en lumière, dans une précédente publication, l'émergence d'une crise aux conséquences catastrophiques au sein de la région arabe. Ses prolongements actuels résultent-ils bien du maintien par les régimes arabes actuels d'un système de production féodal hérité du passé ?
En réalité, les événements et les discours sur l'avenir arabe demeurent en constante corrélation, rapport reflété par l'évolution des tendances idéologiques. Ces dernières peuvent influer dans le sens de la construction ou à l'inverse, vers la perpétuation des facteurs de désagrégation sociale, politique, économique et culturelle.
Cette région a de tout temps généré des textes dont l'impact s'est avéré déterminant dans la destinée locale. Le plus connu est le coran, dont l'influence s'est s'amplifiée au cours des âges. S'il constitue aujourd'hui le discours suscitant le plus grand intérêt, ses effets ont débordé la sphère religieuse dans le cadre d'une instrumentalisation politique.
L'amorce de la crise arabe généralisée a coïncidé avec un bouleversement au sein de la civilisation musulmane, et une phase prolongée de déclin. Les facteurs déclenchants en ont été attribués à l'exploitation des populations locales ainsi qu'aux invasions et dominations étrangères. Cet ensemble a sur le plan du discours, engendré une grande diversité de thèmes dont la confrontation avec l'Occident (en tant que modèle de réussite pour les uns, civilisation concurrente pour d'autres) et une radicalisation du discours religieux touchant un nombre croissant d'individus parmi les plus déshérités.
Dans l'optique d'une analyse pragmatique cohérente, nous avons tenté de limiter le champ des investigations aux objectifs définis et dès lors, évité d'aborder, dans une approche globale, les aspects techniques les plus complexes. Ainsi, loin de rechercher une théorie analytique élaborée, l'objectif est ici d'appuyer une thèse.
[...] Au sein de l'espace discursif à construire, la compétence sera dite interdiscursive, ce qui suppose l'aptitude à reconnaître l'incompatibilité sémantique d'énoncés, de formation(s) de l'espace discursif qui constitue(nt) son Autre ; l'aptitude à interpréter, traduire ces énoncés dans les catégories de son propre système de contraintes Le discours politique lorsqu'il est réalisé dans le cadre de l'Etat, peut avoir deux effets opposés : si son action est couronnée de succès, elle contribue à rendre crédible son idéologie. Si à l'inverse le système mis en place est un échec sur le plan du bien-être social, le discours idéologique prend une tournure autoritaire une dimension pragmatique et stratégique peut se concevoir dans l'approche d'un tel discours politique. L'effet orateur donne consistance à un discours donné au sein de la multitude de discours de prime abord similaires. Le fait discursif peut ainsi devenir source d'endoctrinement, vecteur d'action de masse. [...]
[...] Que les secteurs de production sont généralement faibles et fragiles, cela étant dû à l'omniprésence du mode de production exploitant. Il distingue parmi les secteurs celui des services comme pivot d'une évolution économique et sociale fallacieuse. En effet, il ne vaut rien en terme de production. Le secteur agricole constitue quant à lui un domaine à part, alors que celui de l'industrie est presque insignifiant. C'est dans ce contexte que l'auteur recherche l'explication de la faiblesse du P.I.B. et du P.I.B/habitant : Quoi qu'on dise de la «richesse arabe» actuelle, cette situation n'implique aucun mystère. [...]
[...] Le discours que nous interprétons se manifeste sous diverses formes, aussi bien que sur le plan du fond. C'est sur la première que s'est penchée Laurence Rosier, bien que notre intérêt réside ici dans le sens du discours proprement dit. Si le terme discours ne peut selon elle se restreindre aux paroles, mais plutôt s'étendre au dire, c'est dans son équivalence à renonciation qu'elle entend saisir le mot discours dans l'expression discours rapporté Sommairement, celui-ci se subdivise en discours direct et discours indirect c'est-à-dire grossièrement, le discours que l'on rend avec introduction de guillemets et l'autre, rapporté sans les guillemets. [...]
[...] L'individu, avec sa liberté de délibération et de choix, s'efface devant la raison qui le contraint et lui enlève toute possibilité de doute. A la limite, la rhétorique efficace pour un auditoire universel serait celle ne maniant que la preuve logique. Le rationalisme, avec ses prétentions d'éliminer toute rhétorique de la philosophie, avait énoncé un programme très ambitieux qui devait amener l'accord des esprits grâce à l'évidence rationnelle L'importance de l'auditoire est donc telle que c'est sa nature qui détermine l'aspect de l'argumentation et la portée qu'on leur attribuera. [...]
[...] Cette conception affirme qu'il n'y a pas de vérité absolue Cette conception de la vérité, qui est surtout philosophique, rejoint les choix d'analyse dans le cadre de cette recherche, conditionnée à plusieurs niveaux. Le caractère profond de la crise arabe implique d'examiner des discours, notamment idéologiques, comportant des arguments s'apparentant à des vérités relatives à une région, une époque. Notamment des discours médiévaux qu'il convient de replacer dans leur contexte historique. L'étude d'un texte produit à une période donnée de l'histoire ne peut en effet se limiter au sens dévolu à l'époque en question. [...]
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