Le conflit coréen : enjeux d'une réunification sur la géopolitique de la région
[...] Ce scénario reste néanmoins possible à l'image du scénario de la chute du mur de Berlin dont l'occurrence semblait pourtant particulièrement faible aux experts de l'époque en raison du très fort contrôle exercé par le gouvernement soviétique sur Berlin Est. Dans cette hypothèse, il apparaît ainsi que la Chine serait l'un des grands perdants de cette réunification qui se ferait à l'avantage du Sud, proche des américains. En effet, l'effondrement du régime Nord-coréen retirerait un atout stratégique à la Chine qui apparaît comme l'acteur le plus à même d'exercer des pressions sur le régime Nord-coréen. [...]
[...] La montée en puissance militaire de la Chine : source d'inquiétude pour les Etats-Unis Parallèlement à ces questions économiques, la Chine tend à assumer de manière de plus en plus concrète son rôle de grande puissance économique et stratégique par le développement de forces armées de mieux en mieux préparées et bénéficiant d'efforts importants en matière budgétaires. Ces dépenses, si elles restent stables en pourcentage du PIB et reste en ligne avec les niveaux recommandés au sein de l'OTAN soit environ représentent, du fait de la croissance à deux chiffres de l'économie et du PIB chinois une formidable progression. L'évolution de la capacité opérationnelle de la Chine prend ainsi une toute nouvelle importance, particulièrement dans le cadre de son soutien au régime nord-coréen. [...]
[...] En effet, la validation effective de cette méthode et son approbation par la communauté internationale apparaît, pour la Chine, comme un précédent intéressant, permettant d'exercer pleinement son influence sur les territoires, forcément plus modestes que la Chine (Tibet, Hong Kong, Taïwan) et pour lequel la mise en place d'un tel scénario aboutira nécessairement à une intégration, par effet de masse, des territoires et populations concernées dans la structure politique et administrative de la Chine. Ce type de projet interroge cependant sur la posture des grandes puissances et notamment sur les problématiques que soulèverait le recours à cette solution. En effet, il est peu probable que les puissances de la région acceptent l'émergence d'une Corée réunifiée et nucléarisée d'autant que cette situation pourrait pousser le Japon à développer également un programme nucléaire militaire. [...]
[...] Il n'est cependant pas dit qu'un scénario de ce type améliorerait la position géostratégique des Etats-Unis dans la région. Tout d'abord, une telle intervention viendrait entériner le retour du Japon comme puissance militaire régionale, chose dont les Etats-Unis, du fait de l'histoire tendent à se méfier d'autant que cette émergence nouvelle de la puissance militaire japonaise pourrait passer, elle aussi, par l'accès à l'armement nucléaire. De plus, l'hypothèse de la réalisation de larges manœuvre militaires dans un espace dominé militairement par la Chine mais également à proximité de l'extrémité Est de la Russie pourrait s'avérer délicat et faciliter les mésententes et provocations entre grandes puissances locales. [...]
[...] Une étape de mutualisation Une réunification. Ainsi, ce scénario suit la formule proposée en 1974 par le président Roh qui invitait à la création d'une « république démocratique confédérale » permettant la création d'institutions communes sans pour autant fixer d'objectifs. A ce titre, la proximité de cette approche avec la méthode dit des « petits pas » notamment préconisée par Jean Monnet dans le processus de construction européenne. Ainsi, ce projet préconisait la création d'un seul régime mais composé de deux gouvernements régionaux qui conserverait ses caractéristiques idéologiques (socialiste au nord, capitaliste au sud) mais dont les forces militaires seraient mutualisées. [...]
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