Conception de la souveraineté, vente de la Louisiane, principe révolutionnaire, souveraineté territoriale, Napoléon
D'après l'article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. ».
Pourtant, le 30 avril 1803, la France vend pour 15 millions de dollars américains, c'est-à-dire 60 millions de franc-or, la Louisiane au jeune état américain. Cette cession pose immédiatement : comment un pays qui consacrait l'idée d'une Nation au territoire indivisible quelques années plus tôt peut-elle se renier à ce point.
[...] Napoléon agit pour les intérêts du pays, il fait de la Realpolitik sans pour autant renier les principes révolutionnaires. En charge de la négociation de la vente, Barbé Marbois en fit la remarque à Napoléon qui lui répondit alors qu'il pouvait bien aller présenter ses états d'âme à Londres on y regarde pas de près lorsqu'il s'agit de s'emparer des plus belles contrées d'Asie De plus, stratégiquement, la Louisiane avait perdu son importance pour la France et ne pouvais lui apporter que des ennuies. [...]
[...] Allié qui bien des années plus tard, éclipsera totalement la puissance anglaise et deviendra première puissance mondiale. Talleyrand, qui lui s'était opposé à cette vente, y voyant là la fin définitive de toutes ambition française en Amérique, qualifia cette cession de chef d'œuvre de liquidation diplomatique dicté par une grande prudence politique La remise en cause de principes juridico-politiques aussi sacrés que la souveraineté d'une Nation et d'un peuple peut ainsi être sacrifiée sur l'autel du pragmatisme au nom de l'intérêt supérieur de l'État, particulièrement en temps de guerre. [...]
[...] La vente de la Louisiane : une dénonciation du principe révolutionnaire de souveraineté territoriale? D'après l'article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. Pourtant, le 30 avril 1803, la France vend pour 15 millions de dollars américains, c'est à dire 60 millions de franc-or, la Louisiane au jeune état américain. Cette cession pose immédiatement : comment un pays qui consacrait l'idée d'une Nation au territoire indivisible quelques années plus tôt peut elle se renier à ce point. [...]
[...] L'idée de Nation est transcendée dans la personne du monarque, les frontières peuvent bouger, c'est le roi et lui seul qui peut en décider. Le retour à des pratiques d'Ancien Régime est donc une des marques du règne napoléonien. Les révolutionnaires, eux conçoivent l'État tel qu'il est définit comme étant le monopole de la violence physique légitime sur un territoire définit», ce territoire étant définit, il n'a pas vocation à bouger. La vente de la Louisiane n'a lieu que parce que Napoléon dispose de l'autorité souveraine et en décide ainsi. [...]
[...] La cession de la Louisiane apparaît alors comme étant en totale opposition avec la conception de la souveraineté par les révolutionnaires. En effet, cette souveraineté, les révolutionnaires la concevaient comme avant tout territoriale en lien avec l'idée de Nation (et le concept de frontières naturelles qui se forge alors). Le peuple pour ces derniers, est à l'origine même de la souveraineté, lui seul en est la source détient donc son pouvoir d'aliénation. Or, dans le cas de la Louisiane, le peuple de France comme de Louisiane, n'a jamais été consulté. [...]
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