Turquie, Syrie, guerre, conflit, crise syrienne, théorie de la puissance, diplomatie, empire ottoman, politique étrangère
La stratégie et les politiques de la Turquie ont profondément façonné le cours de la guerre en Syrie, ainsi que le caractère et le destin de l'insurrection, mais pas toujours comme la Turquie l'a voulu. La Turquie est sans doute le facteur le plus responsable de l'émergence d'une rébellion sérieuse en Syrie, mais des erreurs de calcul sur l'environnement régional et international, une approche étroite de l'opposition armée et l'échec de la Turquie et de ses alliés dans l'Ouest et le Moyen-Orient, ainsi que leurs priorités contradictoires ont endommagé les intérêts turcs en Syrie. Dans le même temps, les acteurs locaux et l'équilibre militaire en Syrie en sont venus à refléter certains des principes et des contradictions de la politique de la Turquie. Inévitablement, les tensions entre les Turcs et les Kurdes ont également augmenté de façon spectaculaire alors que le Parti de l'Union Démocratique du Kurdistan (PYD) a capturé de vastes zones de la Syrie. En août 2011, le président Barack Obama est devenu le premier dirigeant étranger à appeler le président syrien Bashar al-Assad à quitter le pouvoir dans le cadre des manifestations anti-régime.
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La puissance est l'un des concepts clés de la grande tradition de pensée occidentale sur les phénomènes politiques. C'est en même temps un concept sur lequel, malgré sa longue histoire, il existe un manque notable d'accord à la fois sur sa définition spécifique et sur de nombreuses caractéristiques du contexte conceptuel dans lequel il devrait être placé. Cependant, il existe un système de base qui a trait à la capacité des personnes ou des collectivités à « faire avancer les choses » efficacement, en particulier lorsque leurs objectifs sont entravés par une sorte de résistance ou d'opposition humaine. Le problème de la résistance rencontre ensuite la question du rôle des mesures coercitives, y compris l'usage de la force physique, et le rapport de la coercition aux aspects volontaires et consensuels des systèmes de puissance.
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Depuis l'arrivée au pouvoir du parti de la justice et du développement (AKP) en Turquie fin 2002, la politique étrangère turque a connu un changement de paradigme, passant de sa position traditionnelle défensive et occidentale à une nouvelle approche connue sous le nom de "néo-ottomanisme". Depuis, la Turquie a intensifié ses interactions avec le Moyen-Orient, renforçant son profil de puissance régionale. Ahmet Davuto?lu, ancien professeur de relations internationales, ancien conseiller spécial du Premier ministre Recep Tayyip Erdo?an, ministre turc des Affaires étrangères de 2009 à 2014, a été le principal artisan de ce nouveau cours de politique étrangère turque. Sous la direction d'Erdo?an et les conseils de Davuto?lu, la Turquie a élargi ses horizons stratégiques, dépassant ses relations avec les États-Unis et l'Union européenne, et adoptant une politique étrangère multidimensionnelle.
[...] La Turquie veut exercer une influence sur la question syrienne. Depuis la chute de l'Empire ottoman, la Turquie avait perdu son rayonnement international. Avec l'arrivée d'Erdogan, il y a une volonté d'une nouvelle Turquie à l'échelle internationale. La gestion de la crise syrienne sera une opportunité pour se réaffirmer. Elle va orienter sa politique étrangère dans différents axes pour exercer une influence dans la région, ce qui sera facteur de déstabilisation dans la gestion et manque de confiance qui mènera vers l'isolement internationale. [...]
[...] En 1998, la Turquie a menacé d'utiliser la force militaire pour assurer l'expulsion d'Öcalan. Finalement, le président de la Syrie, Hafez al-Assad, a acquiescé. Le 20 octobre 1998, un accord égyptien négocié entre les deux pays, les accords d'Adana, a mis fin au soutien syrien au PKK et contraint Öcalan à quitter le pays. La politique « zéro problème avec les voisins » a porté les relations turco-syriennes à un autre niveau. Bülent Aras et Rabia Karakaya Polat décrivent l'approche précoce de l'AKP à Damas comme un processus de « désécurisation », compris comme « l'élargissement des frontières de la politique normale »36. [...]
[...] De son côté, Morghentau affirme que les États puissants, même si elles ne sont pas particulièrement satisfaites du statu quo libéral, souvent disent, mais croient réellement que leurs politiques sont dans l'intérêt commun des nations dans leur globalité. Bien qu'un peu moins explicite et mordant à cet égard que E.H. Carr (1939), Morgenthau se rend compte que les êtres humains ne veulent pas reconnaître les limites de leurs propres perspectives ou les puissants moteurs de leur égoïsme. Ainsi, les États sont souvent très moralisateurs et, en arrivant à croire qu'ils font du bien aux autres comme à eux-mêmes, font plus de mal que nécessaire. [...]
[...] "Modern Inequality and Early Modernity: A Comment for the AHR on Articles by R. Bin Wong and Kenneth Pomeranz." The American Historical Review, vol no pp. 470-480., doi:10.1086/532295. Mallard, Grégoire, and Jérôme Sgard. "Contractual Knowledge: One Hundred Years of Legal Experimentation in Global Markets." Contractual Knowledge, pp. 1-58., doi:10.1017/cbo9781316442876.001. Mearsheimer, John J. "Back to the Future: Instability in Europe after the Cold War." International Security, vol no p doi:10.2307/2538981. Mills, Charles Wright. [...]
[...] Par ce raisonnement, l'influence devrait être capable de modifier le système de priorité au sein de la collectivité. De même, la franchise doit être considérée comme l'institutionnalisation d'un statut marginal, interpénétré, entre la collectivité principale et son environnement de groupements solidaires dans le système plus large. C'est l'institutionnalisation d'une autorité marginale, dont l'usage est limité à la fonction de sélection parmi les candidats à la responsabilité de la direction. Dans le cas du gouvernement, il s'agit de l'inclusion dans un système collectif commun des agences opérationnelles du gouvernement et des circonscriptions dont dépend le leadership. [...]
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