Syrie: les défis de l'autonomie

Résumé du document

Mais la Syrie a-t-elle les moyens de continuer à faire cavalier seul ? A-t-elle les moyens d'une politique étrangère autonome ? Peut-elle réellement être ce « middle power » qu'elle cherche à être ou court-elle à sa perte ? Alors que ses voisins tombent dans le giron américain les uns après les autres (l'Iran fait figure d'exception), on peut se demander si la Syrie pourra tenir longtemps sa politique d'autonomie, de « non-alignement ».
En effet, l'analyse de l'histoire syrienne contemporaine et l'esquisse de la situation intérieure montre un total verrouillage de la société. C'est pourquoi la stabilité forcée de la société civile semble empêcher la démocratisation du pays et donner de ce fait une assise politique nécessaire au régime syrien dans la mise en œuvre de sa politique étrangère (I). Cependant, les nombreux conflits du Proche-Orient fragilisent fortement la Syrie : la seconde partie tentera de dessiner l'avenir en précisant le rôle que la Syrie pourrait jouer dans un remodelage de la région (II)

Extraits

[...] La Syrie n'est pas tenue à l'écart du conflit mondial. Elle fait l'objet de conflits acharnés entre Généraux vichystes, Français des FFL et Anglais qui doivent au même moment mater les insurrections irakiennes soutenues par les Nazis. La France abandonne difficilement la Syrie à laquelle elle a fait perdre le Liban devenu Etat indépendant et Antioche rattachée à la Turquie (après un référendum et des déplacements massifs de Turcs vers la région). La période du mandat français est déterminante pour comprendre certains enjeux actuels qui se jouent dans la région. [...]

[...] Le projet majeur mis en place entre l'Union Européenne et le Moyen Orient rentre dans le cadre de la politique euro-méditerranéenne et ce depuis 10 ans. Il s'agit de créer une zone de libre-échange pour limiter les écarts de développement entre l'Europe et ses voisins. Depuis 1975 avec Israël et 1977 avec un grand nombre de pays, l'UE met en place des accords d'association. Aujourd'hui, les pays du Maghreb et du Proche-Orient ont ainsi accès de manière privilégiée au marché européen et inversement. [...]

[...] En effet, l'Irak ne représentait plus de menace pour la Syrie. Depuis 1998, les relations ont repris et les échanges économiques se sont intensifiés ; l'Irak, faisant les frais de l'embargo occidental, a une demande forte de produits manufacturés de base et les industries syriennes sont en mesure de répondre à cette demande. De plus, grâce à une rénovation des infrastructures routières, les échanges de gaz et de pétroles reprennent. La situation actuelle ne permet pas de reprendre des relations économiques intenses, l'Etat irakien faisant face à une situation intérieure extrêmement difficile. [...]

[...] Soutient l'extension du contrôle exercé par le Gouvernement libanais à l'ensemble du territoire du pays; 5. Se déclare favorable à ce que les prochaines élections présidentielles au Liban se déroulent selon un processus électoral libre et régulier, conformément à des règles constitutionnelles libanaises élaborées en dehors de toute interférence ou influence étrangère; 6. Demande instamment à toutes les parties concernées de coopérer avec lui pleinement et sans attendre afin que la présente résolution et toutes les résolutions relatives au plein rétablissement de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban soient appliquées intégralement; 7. [...]

[...] Les accords de paix n'ont abouti à rien. La Syrie reste déterminée à revenir aux frontières du 4 juin 1967 alors qu'Israël se fonde sur les frontières de 1923 dessinées par la France et la GB. Il s'agissait alors de garantir un accès à l'eau pour les futurs sionistes selon le projet élaboré à l'époque. Les négociations de Washington comme le retrait israélien du Liban sud n'ont pas fait avancer le processus de paix. Les enjeux de sécurité (existence d'une bande démilitarisée ou à contrôle international), de normalisation des relations diplomatiques, de calendrier n'aboutissent pas à des accords concrets. [...]