Ce mémoire a donc pour ambition de démontrer combien le sport s'impose comme une porte privilégiée pour pénétrer le domaine des relations internationales, qui ne peuvent plus, aujourd'hui, être limitées aux seules relations diplomatiques entre les Etats. Il convient ici de rappeler que la quantité d'ouvrages consacrés au sujet est assez limitée et que la focalisation sur le continent européen impose l'omission de retentissants événements, tels les revendications égalitaires d'athlètes noirs Américains aux Jeux olympiques de Mexico en 1968 ou le massacre de certains membres de la délégation Israélienne par un commando palestinien aux Jeux Olympiques de Munich en 1972...
[...] Mais le sentiment national, exalté par les compétitions sportives internationales, n'est pas synonyme de repli sur soi. Au contraire, comme en témoigne son rôle et son audience au sein de l'Union européenne, le sport est aussi un facteur d'entente et de cohésion entre les différents pays européens, prouvant ainsi qu'il peut être une alternative relativement efficace aux crimes et à la guerre. Au regard de cette étude liant le sport et la vie internationale, il apparaît bien que les grands évènements sportifs qui ont ponctué le XXe siècle, sont une porte d'entrée à la fois originale et pertinente pour comprendre l'évolution des relations internationales. [...]
[...] Les JO de Berlin rassemblent 3 millions de spectateurs sans compter les répercussions des films de Leni Riefenstahl. Tout cela avec la bénédiction de Coubertin, qui avait été courtisé par les Nazis (facilités financières, proposition de Coubertin par l'Allemagne pour le Prix Nobel de la Paix). La Charte Olympique stipule que "toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne, qu'elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autres, est incompatibles avec l'appartenance au mouvement olympique". [...]
[...] La diffusion du sport moderne, et donc sa massification, remettent en cause ces beaux principes. Ainsi, si le XXe siècle est marqué par la prise de conscience des pouvoirs politiques du rôle que peut jouer le sport sur la scène internationale. Le sport conserve donc un rôle marginal dans les relations internationales avant 1918. Pourtant les années 1892-1918 sont fondamentales dans l'internationalisation du sport. C'est en effet à cette époque que sont créées les fédérations internationales (gymnastique en 1881, Fédération Internationale de Football en 1904 ) et surtout les Jeux Olympiques. [...]
[...] Dès lors, l'idée de s'interroger sur les liens complexes et multiples qui lient le sport aux relations internationales semble fondée. A première vue, une telle entreprise peut paraître à la fois ambitieuse et surprenante. En effet, le sport, en tant que phénomène social particulier, souvent qualifié de "basse politique" en comparaison avec la course aux armements ou les conflits armés, intéresse peu les maîtres de la science politique. En conséquence, comme le rappelle Pascal Boniface, auteur de nombreux ouvrages sur la "géopolitique du football", la gestion au plan international du sport et son insertion dans le contexte mondial n'ont pas fait l'objet d'un nombre d'études conséquent. [...]
[...] Dans cette véritable "Guerre Froide" entre deux idéologies, l'objectif principal des deux grandes puissances est de prouver au reste du monde la supériorité de son système économique et politique, de sa politique culturelle, spatiale ou même sportive. En effet, une véritable course aux médailles commence alors entre les deux camps dans toutes les manifestations sportives internationales. Ainsi, les Jeux Olympiques d'Helsinki en 1952 et de Melbourne en 1956 constituent-ils l'une des manifestations les plus spectaculaires de l'opposition entre les deux blocs et un large sujet d'études pour l'historien puisqu'ils se déroulent au moment où les tensions entre l'Est et l'Ouest sont les plus vives. [...]
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