Relations, Russie–UE, partenariat de raison, alliance naturelle, partenariat stratégique
L'Eurasie est le supercontinent (selon le terme géologique) réunissant les peuples d'Europe et d'Asie. Toutefois, pour les géographes, l'Europe en elle-même n'est un continent même si les langages traditionnel et politique utilisent depuis longtemps le terme de continent européen. Comment définir alors des limites à un territoire qui n'en a pas, si ce n'est par la culture ou la politique ? Au 18e siècle, le géographe et historien Vassili Nikititch Tatichtchev (Василий Никитич Татищев) défini pour la première fois les limites de l'Europe qui s'étend, selon lui, de l'océan Atlantique jusqu'aux monts de l'Oural. L'objectif est l'affirmation d'une identité européenne à la Russie qui devrait contribuer à sa modernisation. Paul Valery propose l'existence d'un héritage commun au sein de l'Europe, c'est-à-dire la triple influence de l'hellénisme, de la Romanité et du Christianisme. Russie et Europe ont donc des points communs et cette limite est entrée dans l'imaginaire collectif. L'Histoire, depuis, les a rapprochés notamment durant les guerres napoléoniennes et plus récemment au cours des conflits du 20e siècle.
[...] Les deux entités sont par conséquent incontournables l'une pour l'autre. La Russie s'ouvre de plus en plus aux marchés internationaux et l'UE est un partenaire naturel du fait des dépendances mutuels qu'ils affichent mais aussi du fait de leur proximité géographique. Les investissements internationaux russes sont principalement dirigés vers l'UE et la CEI. Certains Etats membres sont des voisins directs de la Russie et celle-ci entretient des rapports privilégiés avec les ex démocraties populaires aujourd'hui membres de l'UE. Ces nombreux échanges sont aussi le symbole d'avantages mutuels Des intérêts économiques et sécuritaires réciproques La Russie comme l'Union Européenne sont deux entités qui cherchent à acquérir un leadership sur la scène internationale, toutes deux sont en pleine construction/reconstruction de leur espace politique et économique. [...]
[...] C'est une puissance émergente (au côté des BRIC) qui tend à recouvrer son influence dans sa sphère d'intérêts privilégiés (ex démocraties populaires et CEI). C'est une logique classique de puissance, la Russie cherche également à redevenir un acteur influent sur la scène internationale. Elle poursuit le but de créer une vision alternative à l'UE (contestation du monopole européen dans la définition de la démocratie, refus d'absorption des normes européennes en masse) qui a du mal à s'imposer comme un acteur véritablement déterminant. Ainsi, la coexistence entre ces deux modèles est parfois difficile. [...]
[...] Ainsi, comme nous l'avons expliqué, la Russie est fortement dépendante de l'Union pour son développement économique. L'UE garde donc une place centrale pour l'économie russe donc dans sa politique étrangère. Il y bien une intensification des échanges ces dernières années même si la Russie s'oriente parallèlement vers d'autres acteurs car l'Europe devient insuffisante. La politique étrangère de Poutine, globalement reprise par Medvedev, pouvait être caractérisée par trois mots : économisation, rationalisation et pragmatisme Une politique donc en accord avec les intérêts du pays. [...]
[...] Comme nous venons de le voir, c'est la stratégie de Gazprom appuyée par les dirigeants russes et européens. L'efficacité énergétique de la Russie est un défi majeur puisqu'à l'avenir, la consommation en gaz de l'Europe dépendra de plus en plus de son prix. En effet, l'UE cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement pour relativiser sa dépendance vis-à-vis de la Russie. La Norvège est un concurrent, tout comme le projet Nabuco qui est malgré tout en très grande difficulté. Ce projet prévoit la création d'un oléoduc dans la Mer Caspienne pour acheminer le gaz d'Asie Centrale (Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan), mais il n'aboutit pas. [...]
[...] La Russie a en effet tendance à privilégier les relations bilatérales avec les Etats membres. Le dialogue énergétique fonctionne alors sur trois niveaux de travail : le Conseil permanent de 4 Voir l'annexe partenariat et les coordinateurs du dialogue énergétique au niveau politique (il réuni les dirigeants respectifs et les institutions en charge de l'énergie). Il comporte également un groupe thématique réuni en trois comités et formé d'un ensemble d'experts (stratégie énergétique, développement des marchés et efficacité énergétique). Ces cades institutionnels ont pour objectif de stabiliser le dialogue et de garantir de bonnes relations car la communication est fondamentale, surtout en période de tensions ou de crise. [...]
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