Relations économiques, relations sino-africaines, continent africain, Chine, RPC République Populaire de Chine, afrique, Deng Xiaoping, Mao, ZES Zones Economiques Spéciales, freins au développement, partenariats occidentaux, Tanzanie, ressources naturelles, ressources démographiques, impact géopolitique
« La Chine s'est installée en Afrique et compte bien y rester... Du Caire à Cape Town, des îles de l'Océan Indien au golfe de Guinée, traversant les savanes et les montagnes, un vent nouveau venu d'Orient souffle sur l'Afrique. » C'est en 1965, alors que la Chine de Mao, entre la dévastation du Grand Bond en Avant et celle de la Révolution Culturelle, est bien loin de pouvoir s'imaginer devenir une puissance mondiale autre que démographique, que John Colley décrit déjà la position de ce pays continent encore sous-développé dans « East Wind over Africa : Red China's African Offensive ». Certes, il existe bel et bien une politique africaine de la République Populaire. Mais celle-ci est tellement éloignée de ce que nous connaissons aujourd'hui que la citation de Colley apparaît encore plus prémonitoire que réelle, alors que les anciennes puissances coloniales tiennent encore la corde dans pratiquement tous les jeunes pays du continent.
[...] Et il n'y a pas du tout de corruption " Les économies d'échelle réalisées au niveau local vont plus que compenser les frais d'acheminement des produits réalisés. Si obtenir de la main d'œuvre bon marché ne semble pas être bien difficile dans des pays qui sortent tout juste de décennies de stagnation - et dont la démographie met la jeune génération en compétition avec elle-même - comment expliquer de telles largesses - en Ethiopie : exonérations de l'impôt sur le revenu pendant cinq ans, absence de droits de douane et de taxes sur les biens d'équipement et matériaux importés - d'états qui auraient pourtant grandement besoin de compter sur une fiscalité des entreprises pour financer leur développement ? [...]
[...] Dans les deux premiers cas, les conséquences apparaissent comme relativement bénignes pour des pays qui savent déjà comment rendre leurs récoltes efficientes, et qui possèdent de grands espaces sous-peuplés. Pour le cas de l'Afrique, l'on peut s'inquiéter de la manière dont les Africains pourront eux-mêmes nourrir leur population dont la population s'accroît fortement ; une partie des récoltes est certes revendue à l'Afrique, mais l'essentiel part en Chine où elle reste compétitive compte tenu des coûts de transport toujours plus faibles. [...]
[...] Les risques d'une dépendance africaine L'Afrique, finalement, n'est-elle pas devenue dépendante de la Chine, avec les risques que cela suppose ? Lorsque celle-ci a été touchée par une mini-crise économique en 2014-2015, elle n'a pas été longue à réduire, parfois de moitié, la plupart de ses importations ordinaires d'Afrique, alors même que cela a fait complètement chuter les cours des matières premières : il n'y a qu'à constater l'affolement immédiat que ces décisions ont causé dans les capitales africaines, alors qu'il s'agissait d'un évènement en apparence conjoncturel, pour comprendre à quel point l'économie africaine, aujourd'hui, est dépendante de la Chine, en particulier celle des pays avec lesquels les échanges à destination de la Chine restent presque exclusivement dans le domaine des matières premières (Soudan, Congo, Mauritanie . [...]
[...] Au delà, deux types de relations se développent : en ce qui concerne les pays développés (Europe, Etats-Unis . la Chine aura davantage tendance à exporter ses produits manufacturés et importer des produits à plus forte teneur technologique ; à l'inverse, et c'est ce qui va nous intéresser ici, dans les pays en développement, les termes de l'échange sont plus favorables à la Chine, puisque celle-ci va plutôt exporter ses propres produits pour accéder en échange aux ressources pétrolières et minières. [...]
[...] Il ne pensait sans doute pas alors à son propre pays, engagé comme jamais sur le continent africain. Pourtant, d'une certaine manière, peut-être a-t-il aussi donné un avertissement à son propre pays, qui « ignorerait » l'Afrique au sens de sa volonté et son potentiel réel. L'avenir nous dira comment il sera davantage tenu compte des attentes et intérêts de celle-ci par la Chine de demain. Bibliographie BEURET Michel, La Chinafrique. Pékin à la conquête du continent noir Grasset BEURET Michel, La Chine a-t-elle un plan en Afrique Afrique contemporaine n° CHAPONNIERE Jean-Raphaël, Un demi-siècle de relations Chine-Afrique. [...]
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