« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant, ainsi qu'à sa famille, une existence conforme à la dignité humaine » (article 23.3). Cet article de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1948 n'est pas respecté pour les fondateurs du commerce équitable : ils décident de proposer des solutions concrètes pour l'organisation d'un commerce équitable plus juste.
Les inégalités nord/sud s'accentuent chaque jour.
Les acteurs du nord du commerce mondial dictent les lois et les producteurs du sud en subissent les conséquences et ne peuvent vivre dignement de leur travail. La mondialisation est montrée du doigt et est considérée comme responsable de ces inégalités nord/sud qui dérangent de plus en plus.
Le commerce équitable est avant toute chose un mouvement politique. Au niveau macroéconomique, les partisans revendiquent une réforme des règles du commerce international et cherchent à influencer les institutions et les opinions publiques pour les faire participer à un changement profond des pratiques commerciales nord/sud. Au niveau microéconomique, ceux qui œuvrent pour le commerce équitable mettent en place des filières commerciales alternatives qui doivent servir d'exemples à de nouvelles pratiques ayant pour finalité l'amélioration des conditions de vie des producteurs du sud.
Le commerce équitable repose sur un triple engagement des producteurs, des consommateurs et des intermédiaires, tous « acteurs du commerce équitable ». Les consommateurs acceptent de payer plus cher un produit équitable. Les producteurs eux s'engagent à s'organiser en collectivité au sein de coopératives démocratiques et à respecter leurs salariés et l'environnement. Enfin, les intermédiaires achètent ou font acheter les productions du sud à prix jugé juste et assurent aux producteurs des partenariats de long terme. La filière entière doit être entraînée dans un cercle vertueux et doit servir d'exemple afin que d'autres secteurs adoptent la démarche équitable.
Aujourd'hui le commerce équitable est connu et reconnu par tous dans les pays du nord. Il n'est plus associé aux altermondialistes jugés utopistes et touche désormais l'ensemble de la population. Au même titre que l'agriculture biologique, le commerce équitable a conquis des milliers de consommateurs qui consomment de plus en plus de produits issus de productions des pays du sud. Les comportements de consommation évoluent. Les consommateurs deviennent acteurs. Ils adaptent leurs attitudes de consommation à leur conviction de changer l'ordre du commerce mondial et de protéger notre environnement en danger. Les consommateurs participeraient alors à l'évolution vers un monde plus équitable. À terme, le commerce équitable devrait peser de manière significative dans la balance mondiale. Ceci représente un idéal, l'ultime objectif du commerce équitable.
Comme tout phénomène en plein développement, le commerce équitable attire les regards et les interrogations à son sujet. De même, il attire les convoitises d'entreprises et de secteurs engagés plus ou moins dans la défense de l'éthique. L'arrivée massive de nouveaux acteurs du commerce équitable peut modifier le fonctionnement, les objectifs et l'image véhiculée. Quel est aujourd'hui le niveau de crédibilité du commerce équitable ? Le commerce équitable moderne est-il celui pensé il y a plus de 60 ans ? Son succès est indéniable, mais très nombreux sont les sceptiques quant à l'écart de réalité entre théories et pratiques. Le commerce équitable est-il devenu un commerce de l'équitable à son insu ?
[...] Elles sont 179 aujourd'hui produits sont aujourd'hui labellisés en France alors qu'ils étaient 125 en 2001.Le café (un tiers des ventes totales), le coton (un sixième des ventes totales), la banane, le cacao et le thé sont les cinq produits commercialisés les plus vendus en 2008. Figure 10 : Evolution générale du commerce équitable en France depuis 2001. * Chacune proposant un ou plusieurs produits labellisés. Correspond au chiffre d'affaires total des produits labellisés vendus par l'ensemble des acteurs commerciaux. Organisations de producteurs certifiés exportant sur le marché français (au total 630 organisations exportent dans le monde sous les conditions du label). [...]
[...] Les interrogations quant à l'orientation que prend le commerce équitable sont nombreuses. Le commerce équitable est-il réellement un commerce alternatif au commerce mondial conventionnel tel que le définissent ses fondements? N'est-il pas simplement un marché où seul l'appât du gain prédomine? Le produit équitable serait alors au cœur de stratégies (comment le distribuer? comment faire passer le message? . etc.).Sur un marché très concurrentiel, les acteurs du commerce équitable oublient les fondements du mouvement et valorisent son aspect stratégique pour créer de la valeur ajoutée et dégager une image éthique. [...]
[...] 3-La mise en place du label mexicain Le système mexicain de commerce équitable est établit. L'association Comercio Justo Mexico crée des partenariats avec de nombreuses organisations de la société civile qui financent une partie du projet et vont définir ensemble les statuts. Entre 1999 et 2001, est mis en place le système de certification ainsi que la normalisation du système équitable mexicain. Un fort réseau national et international est tissé et l'entreprise mexicaine de commerce équitable est créée : Agromercados[43]. [...]
[...] Les petits producteurs peuvent perdre leur pouvoir de négociations au profit des grandes enseignes. Ils deviennent totalement dépendants des GMS et de leurs commandes. Les petits producteurs peuvent se voir imposer de nouvelles conditions de 'partenariat Si la grande distribution exige une revue de l'offre des petits producteurs, ces derniers seront obligés de changer leur offre pour pouvoir perdurer dans le réseau de la grande distribution. 3-La grande distribution utilise le commerce équitable comme outil marketing a)De l'image au commerce. La grande distribution se joue de l'image véhiculée par le commerce équitable. [...]
[...] Les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle moteur à la création de projets équitables par la mise à disposition de bourses de financements ou de fonds d'investissement. Ils peuvent aussi relayer les ONG en promouvant le commerce équitable auprès des entreprises, organiser des évènements et des formations afin de toucher d'éventuels futurs entrepreneurs peu informés. Enfin, les institutions scolaires et universitaires doivent intégrer dans leur programme les notions d'économie solidaire et d'éthique. Elles doivent responsabiliser les futurs acteurs du commerce mondial. VI-CONCLUSION L'essor du commerce équitable n'est pas sans conséquence. [...]
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