L'envie de voyager est, dans notre monde, fortement ancrée dans toutes les sociétés. Des pirogues océaniennes aux moyens ultramodernes de voyager, l'homme n'a cessé de repousser toujours plus loin les limites de ses horizons : par attrait de l'ailleurs, pour se créer de nouvelles relations ou simplement pour mieux se découvrir, se cultiver, se reposer, s'oxygéner... C'est de cette envie de mouvement qu'est né le commerce du voyage : le tourisme. Cependant, la prudence pour soi et le respect de l'Autre et de l'inconnu restent de mise.
En effet, "nous n'héritons pas du monde de nos parents, nous empruntons le monde de nos enfants ". Cette citation donne à elle seule tout le sens de la nécessité d'une éthique dans la nouvelle donne économique et dans le tourisme en vue d'un développement durable, dont le slogan fait actuellement fureur dans tous les secteurs de la politique, du social et de l'économie. Il n'est donc pas étonnant qu'il fasse également une entrée fracassante dans la phraséologie du tourisme, qui fait désormais partie intégrante de la mondialisation (encore appelée globalisation), avec ses bienfaits et ses méfaits.
De fait, l'économie, à laquelle appartient l'industrie touristique, est souvent accusée d'être a-éthique, pour ne pas dire totalement immorale. Pourtant, économie et éthique ne sont pas deux termes radicalement antagonistes et de nos jours ils doivent pouvoir cohabiter, devenir complémentaires voire même indissociables. Ainsi, un publicitaire parodiant André Malraux qui annonçait que "le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas" a déclaré "le XXIe sera éthique ou ne sera pas ".
D'ailleurs, dans notre société moderne, nous pourrions nous interroger sur la situation du tourisme éthique, pris en étau entre les réalités économiques et un vœu pieux d'évolution pour l'avenir.
[...] En se basant sur les potentialités qu'ils détiennent, les P.E.D. peuvent tenter de réduire les déséquilibres qui existent entre eux et les pays industriels et ainsi rattraper une partie de leur retard. Ainsi, le tourisme peut et doit constituer un facteur de développement déterminant grâce à ses divers effets bénéfiques. Néanmoins, il est indispensable que ce développement touristique se déroule sous certaines conditions, afin d'être durable ; c'est-à-dire que ce développement doit être économiquement viable, socialement soutenable et politiquement envisageable, en vue de remplir ses divers objectifs. [...]
[...] La seule solution est donc de rester vigilant, aussi bien pour les professionnels que pour les citoyens et de faire preuve de discernement. En effet, l'étiquette éthique doit correspondre à une réalité de terrain, et ne pas se résumer à un simple argument de vente. La transparence, notamment financière est de mise, c'est pourquoi il ne faut pas hésiter à questionner les voyagistes, qu'ils soient alternatifs ou non, sur leurs pratiques. Le tourisme éthique se situe donc dans une position délicate et ambiguë, semblant être pris en étau entre d'un côté les organisations honnêtes désirant le développer à bon escient et l'imposer en tant que facteur de développement durable pour un public réceptif, et celles plus frauduleuses qui voient en ce concept une opportunité de "business" facile par l'intermédiaire de labels par exemple, s'intéressent uniquement à son aspect mercantile, et en détournent l'exploitation à des fins commerciales. [...]
[...] Enfin, il semble nécessaire d'insister sur le fait que de tous les membres d'une société, les enfants sont les plus vulnérables, car les plus exposés. Dans les P.E.D., le tourisme leur a souvent causé de grands torts. Ceci s'est fait sous diverses formes, mais celle qui a éveillé le plus grand souci au niveau international est la prostitution infantile, avec dans son sillon, la pornographie pédophile et le trafic des enfants. Il a été révélé au grand jour le fait qu'un nombre croissant de touristes arrive dans les P.E.D. [...]
[...] aux Bahamas, aux Bermudes, en Jamaïque, plus de aux Baléares et jusqu'à aux Maldives Face à de tels constats, une menace se dessine dans notre monde de rentabilité, où la réussite s'exprime désormais en langage binaire, et où la notion des valeurs de la personne et même celles de l'humain s'effrite. Pourtant, il y a un coût humain de la non-éthique qui est bien réel [7]Le secteur touristique constitue donc un puissant moteur de l'économie en raison de ses effets multiplicateurs et d'entraînement sur le reste de l'activité. Face à de tels chiffres, la fascination et l'attirance des P.E.D.[8] pour ce secteur sont aisément compréhensibles. D'autant plus que le tourisme constitue, dans la majorité des cas, la principale source de devises et de création d'emplois du pays. [...]
[...] Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, le tourisme montre la voie. Qui ne s'en réjouirait Peu à peu, nous découvrons qu'il ne peut y avoir de politique de la qualité sans une réflexion sur la gestion de la qualité humaine et environnementale, dans une optique de développement durable. Pour rendre ce concept plus concret, on associe souvent l'éthique à ses trois dimensions fondatrices qui sont le social, l'environnemental et l'économique. Suite à une prise de conscience récente quant à la nécessité d'une éthique dans le tourisme, des initiatives ont été lancées, des chartes, codes, labels adoptés avec pour objectif de faire du tourisme un vecteur de développement durable pour les collectivités d'accueil. [...]
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