Nouvelles routes de la soie, approche française, cadre européen, Xi Jinping, PCC, commercialisation interrégionale, guerre commerciale, Donald Trump, soft power, hard power, mondialisation, PECO, Emmanuel Macron, coopération franco-chinoise, ressources énergétiques, intégrité européenne, Angela Merkel, BRI
Le fraichement élu président chinois Xi Jinping expose l'initiative chinoise de construction d'un nouveau monde : les nouvelles routes de la soie. À travers ce terme, il veut ressusciter la grandeur passée de la Chine et lui rendre son statut d'"Empire du Milieu". La politique du profil bas de Deng Xiaoping est enterrée. Celle de Xi Jinping se veut offensive et hégémonique. Le projet veut proposer au monde un mode de gouvernance alternatif à celui créé par les Occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Par le biais des nouvelles routes de la soie, la Chine veut construire son ordre international. Mais le projet chinois n'a pas seulement vocation à réactiver les anciennes routes de la soie. Il vise à créer une grande plateforme de coopération et de connectivité favorisant l'intégration économique et commerciale. L'objectif est de maintenir la croissance mondiale et de lutter contre le protectionnisme. À long terme, le projet opère un changement de statut de la Chine. Son envergure suscite l'intérêt du monde entier si bien qu'aujourd'hui, aucune personnalité politique ne peut demeurer indifférente.
Les nouvelles routes de la soie ne se mesurent pas à l'échelle d'un mandat ou d'une vie. C'est un projet à très long terme. Les personnalités qui l'ont lancé ne seront certainement plus là pour assister à son accomplissement. Dès lors, le développement de ce projet devient un axe majeur de la ligne du Parti Communiste Chinois (PCC). Preuve en est qu'il a été inscrit dans la constitution chinoise lors de la révision du 19e Congrès du PCC. Ainsi le projet n'est plus celui de Xi Jinping, mais celui du Parti et donc de la Chine. Ses successeurs devront donc se soumettre à la constitution et pérenniser le projet. Les Chinois promettent prospérité et croissance aux pays concernés par les nouvelles routes de la soie. Alors que la pensée dominante du commerce international est le jeu à somme nulle ou gagnant/perdant, la Chine prône le jeu à somme positif ou gagnant/gagnant. Elle a lancé une des plateformes de coopération internationale les plus ambitieuses de tous les temps.
[...] En effet, l'Europe de l'Est est au cœur des nouvelles routes de la soie maritimes et terrestres. Un quart des pays situés le long des routes se trouvent dans cette zone. D'ailleurs dans une interview accordée à Xin Hua, l'ambassadeur de Chine en Bulgarie Zhang Haizhou confirmait que « les pays d'Europe centrale et orientale sont des partenaires importants pour la construction de l'initiative la Ceinture et la Route ».[82] Ils sont perçus par la Chine comme une porte d'entrée des investissements vers l'Europe de l'Ouest. [...]
[...] Si bien que parfois, le projet et la diplomatie chinoise se confondent. En apparence, il n'est pas exclusivement chinois. La Chine attend que des gouvernements et entreprises étrangères émergent des projets aux niveaux national et local. De nombreux observateurs s'étonnent de l'absence de coordination des projets. La BRI est-elle censée « s'autodévelopper », évoluant au gré de projets plus ou moins ambitieux ? La multitude de secteurs touchés par le projet pose également une question de cohérence. Les relations franco-chinoises depuis 1949 La sinologie européenne est née en France. [...]
[...] Selon une règle tacite, le président de la BM est désigné par les États- Unis alors que le président du FMI l'est par les Européens. Sur les 14 présidents de la BM depuis sa création étaient américains. Au FMI, les Européens en ont toujours eu la charge. En 2010, les membres du FMI adoptent une réforme des droits de vote en faveur des pays émergents. Seulement, la structure du FMI contient une faille. Pour qu'une décision soit prise, elle nécessite 85% des votes. [...]
[...] Si le projet suscite l'intérêt, il suscite également la défiance. Les sommes à investir sont colossales et encore difficilement quantifiables. De plus, la BRI compte traverser des zones à risque qu'il convient de sécuriser. Autant de défis à relever qui s'avèrent logistiquement et politiquement sensibles. Afin de comprendre la position de la France, il convient d'étudier tous les aspects qui pourraient influencer les décideurs français. L'avancée de la BRI Les prêts chinois Pourquoi tant de pays émergents s'engagent dans la BRI ? [...]
[...] D'ailleurs, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban l'affirme ainsi : « Si l'Union européenne ne peut payer, nous nous tournerons vers la Chine »[83]. Ces dernières années, elle a largement investi dans les PECO dans le cadre de la BRI. En 2012, la Chine s'est engagée à prêter 10 milliards d'euros, dans des projets de construction d'autoroutes, de ports, de parcs industriels, de centrales électriques, de réseaux de fibre optique. Parmi eux, une liaison ferroviaire entre Riga (capital de la Lettonie) et Yiwu a été inaugurée en novembre 2016 et une liaison multimodale (terre-mer) Ningbo-Budapest est en service. [...]
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