La criminalité financière est devenue le fléau de la finance internationale. L'argent de la
criminalité, de l'évasion fiscale ou encore de la corruption transite par des points en apparence
hors de tout contrôle. La mondialisation financière et les mutations qu'elle implique s'imposent
comme les coupables ; ou tout du moins comme les raisons pour lesquelles les flux financiers
criminels peuvent disparaître comme par magie de l'économie réelle. Aujourd'hui on estime que la
finance illicite représente plus de la moitié des flux financiers.
Les chambres de compensation (ou clearing houses en anglais) ont été crées afin d'unifier
et de centraliser le système financier mondial. Dès lors tous les acteurs, soigneusement identifiés et
référencés, se retrouvent autour de ces centres névralgiques. A l'échelle internationale, il n'en
existe que deux : Euroclear et Clearstream. Il suffit donc de surveiller les chambres de
compensation et leurs utilisateurs pour avoir un oeil sur la majorité des flux de capitaux. Solution
mondialiste révolutionnaire à leur création, l'univers des chambres de compensation est
aujourd'hui bousculé par des affaires politico- médiatiques qui remettent en question leur
crédibilité et vont jusqu'à des accusations de participation aux grands réseaux criminels.
Ce phénomène d'actualité aujourd'hui plus que jamais bouscule le monde de la finance, les
économies et politiques nationales, mais aussi les médias. En effet, qui n'a pas encore entendu
parler de l'affaire Clearstream ? Ce scandale financier ébranle la scène politique française depuis
quelques mois ; le scénario savamment dosé en accusations mystérieuses ou révélations sur des
pratiques occultes, ressemble à une série policière et passionne l'opinion publique. Mais au-delà de
la médiatisation, le problème de fond, peu connu, est bien plus grave.
[...] La conclusion s'impose d'elle même : abandonnées sans contrôle efficace, les chambres de compensation peuvent être les instruments au service de la corruption, du blanchiment, de trafics en tout genre. La solution ne semble pas facile, mais elle est contenue dans le problème : le fait que les chambres de compensation soient les seuls organismes à capter la totalité des flux financiers et le fait que toutes les transactions soient enregistrées représente le seul et unique moyen qui rendrait le contrôle possible, s'il existait une réelle volonté de l'exercer. [...]
[...] Mais peut être que les attentas macabres du 11 septembre et leurs quelques 3000 pertes humaines ont permis aux pouvoirs politiques d'ouvrir les yeux sur leur lien avec le monde de la finance. Le choc psychologique fut immense pour l'opinion publique, peut être encore loin d'imaginer les dessous de cette affaire. Ben Laden, qui aurait revendiqué sa responsabilité dans ces attentats via un enregistrement vidéo, est l'héritier d'une famille saoudienne multimillionnaire. Des enquêtes ont mis en évidence un lien entre Ben Laden et la banque luxembourgeoise Bank for Coordination and Commerce International ; cette dernière compte parmi ses actionnaires la Bank of America mais aussi des saoudiens. [...]
[...] - Un effort commun dans le but d'établir des normes et une surveillance active des transactions financières internationales. - Fournir un effort d'échange mutuel d'informations qui permettra de renforcer l'intégrité des marchés par une application rigoureuse des règles et par une action renforcée contre la fraude. L'IOSCO, basé sur l'idée que la sécurité des marchés domestiques est nécessaire pour maintenir la croissance, pense aussi que ces marchés, de plus en plus intégrés dans un marché global, garantiront la bonne santé du marché international. [...]
[...] Lahoud est informaticien, hacker, il prétend d'ailleurs avoir réussi à pirater les logiciels de Clearstream. D'où l'intérêt pour Denis Robert puisque Lahoud disposerait de preuves de l'existence de malversations au sein de Clearstream. Les enquêtes et les aveux ont ensuite démontré que le hacker avait été mandaté par la Direction Générale de la Sécurité Extérieure, et ce à la demande de Jean Louis Gergorin. Le fameux corbeau, auteur des lettres anonymes adressées au juge van Ruymbeke était en fait Jean Louis Gergorin, l'ancien vice-président exécutif d'EADS, il s'explique d'ailleurs sur cette affaire et fait preuve de toute sa bonne volonté et surtout de son absence de volonté de nuire à travers un livre, paru en 2007, Rapacités37. [...]
[...] Le passage aux changes flottants ainsi que les délocalisations vers les dragons asiatiques ont contribuent à leur montée en puissance. Au départ le boom des paradis fiscaux est relativement bien accepté par les Etats qui y voient un intérêt tout particulier pour leurs finances. Les ouvertures de comptes deviennent de plus en plus faciles, la déclaration de soupçon disparaît peut à peu, les taxations sont minimalisées, la coopération judiciaire est peu à peu oubliée et le secret bancaire s'épaissit. Depuis les années 1970 et le phénomène de déréglementation (suppression progressive des barrières règlementaires, théorie libérale qui condamne les entraves au libre échange nuisibles au bon équilibre du marché) en Europe, le nombre de paradis fiscaux ne cesse d'augmenter. [...]
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