Au début de la globalisation des échanges il y a une quarantaine d'années, les Etats leaders de la communauté internationale (principalement les Etats-Unis et les principaux pays européens dont la France) ont défini la lutte contre le trafic international de stupéfiants comme un des attributs essentiels de leur coopération pour les années à venir. Ces pays, les plus touchés en tant que consommateurs par l'émergence d'un commerce prospère de stupéfiants se sont ainsi accordés sur une action concertée de leur part, qui viserait, à long terme, à une réduction conséquente des flux commerciaux de la drogue dont ils étaient et sont toujours victimes. Dans un sens, ces mesures font partie du nouveau mouvement de « globalisation maîtrisée » .
Sur la nécessité d'une lutte au niveau international : Le trafic de stupéfiants peut se définir économiquement comme les échanges de type commerciaux ayant pour objet les stupéfiants, c'est-à-dire, des marchandises ayant pour effet une altération de l'état de conscience de l'utilisateur final (effet analgésique ou euphorisant), le plus souvent recherchée par celui-ci ; ces substances peuvent être d'origine végétale (résine de cannabis, marijuana, héroïne ou cocaïne) ou purement chimique (ce sont les produits de création plus récente rassemblés sous l'appellation de psychotropes ).
Le trafic de ces produits s'inscrit dans une logique économique et commerciale tout à fait classique, caractérisée en amont par la fabrication/production des matières premières nécessaires à l'élaboration du produit fini, et en aval par la mise sur le marché de celui-ci, c'est-à-dire la confrontation de l'offre et la demande se concluant par les opérations traditionnelles d'achat et de vente. Le trafic de stupéfiants est donc avant tout un commerce, mais on ne peut le traiter comme tel du fait de la l'illégalité intrinsèque à ses marchandises. C'est cette variable qui fera de ce commerce d'une part, un marché économiquement en marge par rapport aux règles habituelles , et d'autre part un « trafic » du point de vue de sa qualification juridique.
[...] Partie I Les alternatives à la production de coca : intervention de la communauté internationale dans la réduction de drogue Ces méthodes alternatives aux cultures illicites se traduisent effectivement par l'intervention active de toutes sortes d'autorités, nationales et internationales. Cette stratégie, qui trouve ses fondements dans le cadre juridique et économique de la lutte mondiale antidrogue, se concrétise par la mise de œuvre de diverses mesures, ayant évolué dans le temps avec la conjoncture du narcotrafic. Chapitre I : les fondements des politiques préventives Ces bases à la réduction de l'offre sont constituées d'un volet juridique, évident, et d'un volet économique qui expliquerait la volonté des acteurs de la lutte de la localiser dans les pays producteurs. [...]
[...] Ces programmes ayant été mis en place pendant plus de vingt ans sur le territoire andin, l'expérience est suffisante pour avoir une idée de leur efficacité. Nous nous pencherons alors sur une rétrospective des années passées et selon une liste des critères d'évaluation les plus significatifs de l'efficacité des politiques et autres actions résultant de la coopération internationale, nous en déduirons un bilan affrontant les aspects positifs et négatifs de la prévention contre la production de coca. Une fois cet état des lieux exposé et après prise en compte des mutations actuelles de la situation (du trafic et de la lutte), notre analyse autant économique que sociologique débouchera sur un essai de prospective, quant à l'avenir du trafic et de la production de coca andine, et quant aux futures stratégies à élaborer pour optimiser leur effectivité (Partie II). [...]
[...] Pour autant, l'ingérence des institutions internationales et des Etats-Unis au nom de la guerre à la drogue a été plus difficile que prévue du fait du contexte politique complexe de ces régions et du climat international tendu régnant à l'époque. La lutte anti-drogue s'est en effet amorcée dans un environnement géopolitique particulier dont il est nécessaire de faire un bref rappel afin de mieux saisir les comportements adoptés par la communauté internationale, et d'évaluer l'efficacité des programmes lancés à l'époque dans la région andine visant à l'éradication de la production de coca. [...]
[...] Son utilisation traditionnelle présente de multiples aspects (médicaux, récréatif, rituel) et trouve son origine dans de lointaines légendes indiennes[16], qui prévoient notamment sa nocivité pour l'occidental qui la consommera, mais surtout qui font de cette plante un puissant symbole d'identité et de solidarité du groupe L'utilisation la plus courante de la coca est la mastication des feuilles l'acculli afin en avaler le jus amer pour bénéficier de ses effets excitants, ce qui fournit à l'individu des capacités accrues pour supporter les conditions difficiles de travail et d'environnement comme le climat ou l'altitude, ou de moins sentir la fatigue ; c'est aussi un moyen de cohésion sociale dans les groupes puisqu'elle est selon eux une source de bien-être qui rend plus chaleureuses les relations entre les hommes En 1855, Friedrich Gaedcke, un savant allemand, réussit à isoler la cocaïne (l'un des alcaloïdes de la feuille) contenue dans la coca. Cinq ans plus tard, un autre Allemand, Albert Nieman, élabore la cocaïne purifiée telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ce n'est alors qu'au début du XXème siècle que les scientifiques découvrent les dangers de la cocaïne. [...]
[...] Dans le cadre de ces deux institutions, l'ONU a créé le PNUCID, programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, dont l'attribut majeur est de jouer un rôle significatif dans l'élimination de la production et du trafic clandestin, en supervisant les programmes d'éradication des cultures illicites, et le développement des cultures de substitution, tout en se montrant garant de la qualité de cette économie alternative à celle des stupéfiants pour les paysans et les pays producteurs. Depuis vingt-cinq ans, l'action du PNUCID consiste donc à promouvoir et à appuyer les efforts internationaux de réduction des cultures illégales de pavot à opium en Asie et plus récemment de coca dans les Andes. [...]
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