Rarement une guerre aura fait couler autant d'encre. En 79 jours de bombardements, journalistes, spécialistes, et intellectuels vont inonder les colonnes des quotidiens et des hebdomadaires de prises de position, d'analyses et de commentaires. Avec le recul, l'image laissée par les médias pendant cette guerre est tout sauf harmonieuse. Le journaliste, de simple témoin plus ou moins objectif, devient véritablement acteur du drame. Reporter ou envoyé spécial il est en première ligne de la bataille de l'information que se livrent Belgrade et Bruxelles endroit ou siège l'OTAN. Il est à la fois soldat, otage, moteur et victime de la lutte pour le monopole de la vérité. Ainsi on peut dire que l'observation et l'analyse de la couverture médiatique de la guerre du Kosovo sont difficilement dissociables des prises de position sur cette guerre. Un partisan même réservé du régime et de la politique de Slobodan Milosevic ou son adversaire plus ou moins inconditionnel, ne partage pas le même point de vue sur les médias. L'évaluation du rôle des médias n'est pas indifférente à la position adoptée face à l'intervention de l'OTAN.
[...] Les Américains savaient très bien que les Serbes ne pouvaient que refuser la «proposition» qui leur était faite. D'ailleurs Bernard Adam montre que, des officiers américains ont même avoué à des journalistes: a mis la barre assez haut pour que Belgrade refuse, ils ont besoin d'être bombardés.» Ainsi, les stratèges américains étaient ainsi justifiés de «sauver le Kosovo» par les armes et forcer le président Milosevic à refuser le plan de paix proposé. Nous allons maintenant voir pourquoi les Serbes ont refusé ces accords qui ont provoqué l'échec du plan Rambouillet. [...]
[...] Les discutions sur l'avenir du Kosovo se sont ouvertes, samedi 6 février à Rambouillet, avec quelques heures de retard, en présence de toutes les parties prenantes au conflit. La conférence a été ouverte par le président de la République, Jacques Chirac, qui a affirmé la détermination de la communauté internationale à mettre un terme a ce conflit. Les délégués Serbes et Albanais du Kosovo sont logé à deux étages différents du château Comme nous le montre Roux et Bernard Adam, ce sont les Serbes à la surprise générale qui en acceptent d'emblée les points essentiels : cessez-le-feu bilatéral, accord pacifique entre les adversaires, reconnaissance des droits linguistiques, religieux et culturels de toutes les minorités du Kosovo, amnistie et libération des prisonniers politiques, intégrité territoriale de la République Fédérale Yougoslave , période transitoire de 3 ans afin de déterminer démocratiquement le nouveau statut du Kosovo, renonciation aux poursuites judiciaires à l'exception des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, et, essaie de trouver une solution au conflit. [...]
[...] Aveuglement volontaire ou aveuglement consenti ? Les dérapages les plus scandaleux comme la confirmation de l'existence du plan " fer à cheval l'exagération démesurée du nombre des victimes, la dénégation des crimes de guerre de l'OTAN montrent qu'à trop vouloir justifier la guerre de l'OTAN Le Monde a pris le risque ou a fait le choix de céder à la désinformation comme nous l'avons vu. Pourtant, dans son éditorial du 20 mars, Le Monde édictait lui-même les règles qu'auraient pu se fixer les journalistes : " L'exemple de la guerre du Golfe qui, trop souvent, vit la presse grugée, impose une réaction de précaution. [...]
[...] Champion du réveil nationaliste, Milosevic a fait du Kosovo la cible de son pouvoir. Mais par le fait de tuer des policiers Serbes, les représentant des autorité locales, des Albanais considérés comme collaborateurs ou en lançant des attaques meurtrières contre des centres de réfugiés Serbes du Kosovo, l'UCK l'armée de libération du Kosovo n'a fait que rajouté de l'huile sur le feu et susciter un cycle de violence interethnique d'une extrême gravité. S'agissait-il pour autant d'un génocide que seule l'intervention occidentale pouvait stopper ? [...]
[...] Œuvres sur le Kosovo →Bernard Adam, La guerre du Kosovo : éclairages et commentaires, Editions complexe Bruxelles. →Chronologie du Monde sur le Kosovo, Article publié le 22 Avril 1999. →Jacques Rupnik, Les Balkans paysage après la bataille, Editions complexe Bruxelles. →Michel Roux, Le Kosovo, dix clés pour comprendre, La découverte sur le vif Paris. →Paul Garde, Vie et mort de la Yougoslavie, Fayard Paris. →Raymond Clarinard et Julien Collette, Kosovo : les batailles de l'information, L'harmattan Paris. →Serge Metais, Histoire des Albanais : des Illyriens à l'indépendance du Kosovo, Fayard Paris. Le Monde juin 1999. [...]
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