« La guerre du Chaco (1932-1935) est un conflit qui opposa la Bolivie au Paraguay pour la possession du Chaco septentrional et dont le Paraguay sortit vainqueur ». Cette guerre a constitué le plus grand conflit moderne de l'entre-deux guerres, les adversaires mettant tout particulièrement en œuvre blindés et aviation les plus récents.
Beaucoup d'auteurs présentent la guerre du Chaco comme une « guerre absurde », une guerre dont les belligérants à l'issue du protocole de paix peinent à identifier les causes: « Le parlement paraguayen a voté à l'unanimité le protocole de paix rédigé à Buenos Aires, pour le règlement final de la guerre avec la Bolivie. Les adversaires d'hier, à qui la paix laisse maintenant quelques loisirs, sont d'accord pour rechercher ensemble quelles furent les raisons qui les poussèrent à se battre ». Cependant cette conception de « guerre absurde » ne peut résister à une analyse plus approfondie des causes et des conséquences.
Interroger l'absurdité ou la non absurdité de la guerre du Chaco revient à examiner les raisons profondes qui l'ont générée (I) et les conséquences ambiguës qui en ont découlé (II). En effet, perçue de façon isolée, la guerre est foncièrement absurde! C'est son inscription dans une logique « causes- conséquences » qui permet de juger de son sens ou de son non- sens. Dans cette étude, nous démontrerons que la guerre du Chaco se fonde sur des causes qui sont bien déterminées (volonté de conquête du Chaco septentrional par exemple), qu'elle a des conséquences fortes (notamment sur la question indigène), et que par là-même elle fait sens.
[...] SOUSTELLE Jacques, La guerre du Chaco (1932-1935), Historia, n°461, Mai 1985. SOUSTELLE Jacques, La guerre du Chaco (1932-1935), Historia, n°461, Mai 1985. SOUSTELLE Jacques, La guerre du Chaco (1932-1935), Historia, n°461, Mai 1985. SOUSTELLE Jacques, La guerre du Chaco (1932-1935), Historia, n°461, Mai 1985. Le tanin est fabriqué à partir du bois du Quebracho qui est un arbre chaquéen. Le tanin est utilisé dans l'industrie du cuir. Plante dont les feuilles que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé. [...]
[...] Par ailleurs, le Paraguay crée dans la zone du Chaco des exploitations de tanin et de maté qui sont gérées par les Mennonites. Les colonies vont être des lieux de transit facilitant par leurs réseaux de pistes la circulation des troupes. De fait, si l'expérience mennonite a participé dans un premier temps à l'affirmation de la souveraineté paraguayenne, mais sur un mode passif, sa contribution à l'effort de guerre va aller croissant jusqu'à, dans le cas de la colonie Fernheim, une participation active. L'on peut identifier une autre cause de la montée en violence des échanges paraguayo-boliviens. [...]
[...] La guerre du Chaco, on vient de le démontrer, a eu des conséquences ambiguës sur les peuples autochtones chaquéens : négatives mais aussi positives. C'est la raison pour laquelle l'on ne peut pas dire de cette guerre que c'est une guerre absurde Elle a incontestablement contribué certes au prix de multiples négations, destructions, spoliations à l'émergence d'un nouvel ordre, d'une nouvelle dynamique, d'un nouveau sens. Cette guerre a quoiqu'il en soit marqué les esprits, en témoigne l'impact qu'elle a eu sur la littérature L'impact de la guerre sur la littérature Il peut paraître surprenant à première vue d'aborder le champ littéraire dans le cadre d'une étude de la conflictualité internationale. [...]
[...] Plus encore elle a contribué à tisser des liens affectifs entre les uns et les autres. Ainsi, de l'inscription du Chaco dans l'Etat, a résulté progressivement l'inscription des indigènes dans une idéologie nouvelle gravitant autour des concepts de Nation et de Droits : le sentiment d'appartenance nationale a investi le Chaco. Au Paraguay, la guerre a eu pour effet de mettre un terme à la domination et à l'expansion de la langue espagnole : pour des raisons de stratégie militaire, les soldats paraguayens ont reçu la consigne de ne parler qu'en guarani (langue indigène). [...]
[...] La guerre du Chaco (1932-1935) Sommaire INTRODUCTION I. Une guerre absurde aux racines profondes A. Causes primaires ou originaires Les conséquences de guerres antérieures La volonté de conquête du Gran Chaco Boréal B. Causes secondaires ou dérivées La montée en violence des échanges paraguayo-boliviens Les déclencheurs ultimes de la guerre du Chaco C. Causes externes L'intervention de multiples tiers dans la négociation La partialité des tiers II. Une guerre absurde aux conséquences ambiguës A. Les conséquences stratégiques Les conséquences militaires Les conséquences économiques et politiques B. [...]
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