Faisant suite à plus de 800 ans d'un conflit sanglant entre la Grande Bretagne et l'Irlande, un plan de paix, baptisé l'Accord du Vendredi Saint, était négocié en 1998 entre Tony Blair et la partie irlandaise. Cet accord improbable octroyait un large degré d'autonomie à l'Irlande du Nord, instaurait un Conseil Nord-Sud à même de mettre en oeuvre pour l'ensemble du pays des mesures décidées conjointement par Dublin et Belfast, tout en prenant acte de la fin de la revendication territoriale du Sud sur le Nord.
Dans la dynamique de cet accord, l'Irish Republican Army (IRA) annonçait en 2005 la fin de la lutte armée en appelant ses "volontaires" à déposer les armes et à n'avoir plus recours qu'à l'action politique. Mieux encore, depuis un an, l'Irlande du Nord connaît un tournant de son histoire politique avec la constitution d'un nouveau gouvernement à la tête duquel on trouve un pasteur protestant en tant que Premier ministre, et un catholique appartenant à l'aile politique de l'IRA pour le seconder (...)
[...] Mais comment expliquer que la force du sentiment national irlandais, qui avait échoué pendant des siècles à s'imposer, ait fini par venir à bout de la volonté britannique? N'y a-t-il pas à ce résultat des raisons qui dépassent le cadre des deux protagonistes? Certes, une lassitude face à la violence a évidemment joué un rôle de part et d'autre pour donner du crédit aux artisans de paix. Certes, les bases purement religieuses du conflit ont pu perdre de leur vigueur dans la dernière période. Mais des raisons analogues ont pu exister à d'autres époques, au moins pour partie, sans aboutir au même résultat. [...]
[...] Le retour de la violence. Le conflit nord-irlandais va commencer de manière anodine. À la fin des années 1960, un mouvement pacifique en faveur de l'égalité et des droits civiques pour les catholiques voit le jour au sein des jeunes catholiques issus de la classe moyenne. Menés notamment par Bernadette Devlin, ils organisent des marches et des sit-in. En août 1968, un de leurs rassemblements pacifiques à Londonderry ("Derry" pour les Républicains) est violemment attaqué par la police nord irlandaise, la Royal Ulster Constabulary composée à 90% de Protestants. [...]
[...] L'IRB devient la branche armée du Sinn Féin, la Ligue Gaélique fonde l'Irish Volunteers et le petit Parti Républicain Socialiste crée une Irish Citizen Army (ICA). Le lundi de Pâques 1916 (24 avril), ces trois groupes qui, après des ordres et des contre-ordres, n'ont finalement réuni qu'un petit millier de combattants, proclament la République irlandaise et lancent une insurrection à Dublin, les Pâques sanglantes. Victimes de l'indifférence voire de l'hostilité de la population qui ne comprend pas leur action, souvent assimilée à une trahison puisque la guerre se poursuit sur le continent européen, écrasés par des forces britanniques supérieures en hommes et en matériels, les insurgés capitulent au bout d'une semaine (Bilan : 300 civils soldats et 76 insurgés tués). [...]
[...] On peut le voir grace à ce troisième tableau. Tableau 3 : répartition sectorielle de la population active en 2000. Agriculture Industrie 28,3% Services 63,2% Source : Economic Review and Outlook, Stationery office, Dublin. Dans le volume des exportations, la part croissante des produits manufacturés est liée à l'apparition au cours des deux dernières décennies de nouvelles entreprises qui se situent principalement dans deux branches, l'industrie pharmaceutique et surtout l'électronique, qui représentent à elles seules plus de la moitié de la production totale de l'Irlande. [...]
[...] Parallèlement à ce mouvement, James Conolly fonde le premier journal socialiste irlandais et les premiers syndicats de travailleurs apparaissent sur l'île. En 1914, l'Home Rule est voté par la chambre des communes afin de donner une relative autonomie à l'Irlande. Ce projet ne sera pas mis en œuvre en raison du pouvoir suspensif de la chambre des Lords et du déclenchement de la Première Guerre Mondiale. Sa mise en place est donc repoussée à la fin de la guerre, mais ne satisfait finalement personne. [...]
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