L'exception aux règles de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) constituée par les accords bilatéraux de libre-échange entre pays ou zones économiques d'échanges est devenue un des facteurs majeurs de développement pour les économies mondiales. Ainsi, la recherche d'accords de libre-échange (ALE) est devenue une priorité dans les politiques commerciales extérieures des principales économies de la planète. Les Etats-Unis d'Amérique, les pays asiatiques mais aussi de nombreux pays en développement d'Amérique du Sud ont compris les perspectives de bénéfices économiques que promet la multiplication de ces accords. L'Union Européenne (UE), très attachée au développement multilatéral a commencé sa course au libre-échange un peu tardivement, mais montre des signes de dynamisme en entretenant des négociations avec de nombreux pays ou zones économiques autour du globe comme par exemple le MERCOSUR, le Canada, ou encore l'Inde, et a signé en octobre 2009 un ALE avec la Corée du Sud qui attend encore à ce jour son entrée en vigueur.
Le développement en Asie est l'une des priorités de la nouvelle politique commerciale extérieure de l'UE nommée « Europe Globale », et signifiant la volonté de concrétiser des accords bilatéraux à travers le monde afin de développer l'économie du bloc européen. La Corée du Sud, elle, est un élève prodige passé du statut d'un des pays les plus pauvres du monde dans les années 60, au rang de onzième puissance mondiale en moins d'un demi-siècle. Elle est aujourd'hui en cours de négociations de nombreux accords, après l'entrée en vigueur de son premier ALE avec le Chili en 2003. La signature d'un accord entre les deux partis démontre bien le dynamisme des deux partenaires qui s'accordent sur le fait que cette entreprise leur sera à tous deux bénéfique. Cependant, la nouvelle politique européenne en matière de libre-échange ne semble pas aussi remarquable que celle de la Corée du Sud. On peut ainsi se demander si, aussi dynamique que la nouvelle « Europe Globale » se veut, elle ne présente pas de signes évidents de fragilité.
[...] Ainsi, l'UE devrait accepter de signer l'ALE sans inclure des clauses abordant le travail des enfants, les lois du travail et la protection environnementale, pour éviter un refus des autorités Indiennes. L'UE est également en négociation avec les Pays de l'ASEAN. Ici, la difficulté dans les négociations réside dans la grande disparité des pays membres de l'ASEAN. Les négociations officielles ont démarré en 2007 et semblent avoir atteint une situation de blocage puisque les deux partis se sont accordés pour arrêter momentanément les négociations depuis mai 2009. [...]
[...] Ces questions, comme beaucoup d'autres, m'ont poussé à m'interroger sur l'existence d'une certaine fragilité de l'UE dans sa politique extérieure sur le plan des accords de libre-échange. Pour traiter ce sujet, j'ai donc choisi une articulation en trois parties. Les deux premières parties plus descriptives étant axées sur la présentation des politiques d'accords de libre-échange respectives de l'UE et de la Corée qui semblent toutes deux dynamiques, puis à une analyse de l'accord en lui-même. La troisième partie étant composée des déductions que l'on peut tirer des parties précédentes sur la possible situation de fragilité de l'UE. [...]
[...] On pourrait en venir à se demander si parfois, aller vers l'avant ne signifie pas aussi reculer. [...]
[...] Sans ces concessions réciproques la conclusion d'ALE serait impossible. La situation de libre-échange parfait est donc un concept vers lequel les pays peuvent tendre mais qui n'a pour l'instant jamais été atteint dans le monde économique moderne. Enfin, un ALE est une exception à la règle de l'OMC appelée clause de la nation la plus favorisée (NPF). En effet, selon cette clause, tout pays membre de l'OMC, s'il accorde un avantage à un autre pays membre, doit automatiquement accorder le même traitement à l'ensemble des autres pays membres. [...]
[...] III/La stratégie de la Corée du Sud en matière d'accords de libre échange A/La Corée du sud adopte le libre-échange La Corée du Sud était encore un pays sous-développé il y seulement un demi-siècle mais est aujourd'hui reconnue parmi les acteurs les plus dynamiques de l'économie mondiale. Sa croissance économique éclair a été réalisée en axant le développement vers l'extérieur. Pour illustrer ce propos il est intéressant de noter que le président Kim Dae Jung, durant son discours inaugural, a qualifié l'exportation d'acte de patriotisme Cette stratégie de l'exportation insufflée et soutenue par le gouvernement a joué un rôle primordial pour la croissance économique et l'industrialisation de l'économie coréenne. [...]
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