L'objectif de ce travail est d'analyser l'évolution des régimes de croissance et du modèle économique de la Russie au cours de ces trois dernières décennies.
D'une part, elle a connu la transition économique durant les années 90, qui reposait sur le modèle néo-libéral de la « thérapie de choc » de 1992 jusqu'à la crise financière de 1998 et s'est soldé par une décennie perdue du point de vue économique. D'autre part, l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 1999 se traduit durant la décennie 2000 par le lancement d'un modèle libéral pragmatique (jusqu'en 2003), et dans le même temps par la transformation de la Russie en économie rentière et en capitalisme d'Etat. Toutefois, le modèle russe est à bout de souffle à partir de 2013, accentué par la crise de 2015-16 consécutive à l'annexion de la Crimée. La Russie est victime du syndrome de la « maladie hollandaise », de la lenteur des réformes structurelles ainsi que de la faiblesse de la qualité de ses institutions. Dans ces conditions, elle se doit de reconstruire un nouveau modèle de développement économique qui reposerait sur une diversification sectorielle, une intégration commerciale régionale accrue en direction de l'Asie émergente et un dynamisme démographique.
[...] Cependant, dans les pays moins développés à faibles revenus ou à revenus intermédiaires, les institutions ne sont pas assez fortes pour permettre de contrer cette « malédiction des matières premières » (Havro et Santiso, 2008). Or, les facteurs institutionnels sont déterminants dans la croissance et le développement économique d'un pays, comme le met en avant Dani Rodrik (2006), en l'occurrence la gouvernance, la bureaucratie, la corruption et l'Etat de droit (ou le respect du droit des contrats) dans la nation en plein rattrapage. Or, la Russie présente des faiblesses dans ces divers aspects institutionnels qui entravent son rattrapage en termes économique et de développement. [...]
[...] En outre des recettes budgétaires proviennent des hydrocarbures. Il est donc important d'améliorer la captation des revenus pétroliers et gaziers Un modèle économique rentier et un capitalisme étatique : 2003-2013 Lors de son arrivée au pouvoir, Poutine cherche à doubler le PIB sur la période 2000-2010 en mettant en place une politique et stratégie économique volontariste. L'économie russe repose depuis 2002 sur un modèle rentier basé sur les secteurs énergétiques, les métaux et le bois. Les revenus issus de cette rente sont réinvestis dans des secteurs stratégiques, tels que les télécommunications, l'aéronautique, le nucléaire (civil) et l'armée. [...]
[...] Nous avons en effet montré que le modèle économique de la Russie reposait sur la rente en provenance des matières premières. Elle se doit donc à l'avenir de mettre en place des politiques économiques spécifiques afin d'aboutir une situation macroéconomique saine, une intégration commerciale approfondie (4.2) pour fonder une croissance durable et son modèle de développement et connaître un dynamisme démographique (4.3) favorable à la croissance à long terme Diversification sectorielle de la Russie Tout d'abord, l'économie russe doit se diversifier du point de vue sectoriel pour ne pas dépendre uniquement de son secteur énergétique, qui génère une faible valeur ajoutée, ainsi qu'en termes de clientèle pour ne pas dépendre uniquement de l'Europe. [...]
[...] (2012), « Russian's Economic Agenda to 2020 », International Affairs 1[er] trimestre 2012. Banque Mondiale (1993), The East Asian Miracle : Economic Growth on Economic Policy, Oxford University Press, New York. Bhagwati, J.N. (1982), "Directly Unproductive, Profit-Seeking (DUP) Activities", Journal of Political Economy, vol n° pp. 988-1002. Buchs, T.D. (1999), Financial Crisis in the Russian Federation : Are the Russians Learning to Tango ? Economics of Transition, vol n° pp. [...]
[...] Les réserves de change ont continué à baisser de 19,5 milliards de $ en juillet 1998 à 16,3 milliards de $ en août 1998. Le rouble fut encore mis sous pression par la perte de confiance des investisseurs étrangères (Buchs, 1999) et la dette extérieure russe s'est accrue de plus de 16 milliards entre le 1[er] juin et le 24 juillet 1998 (Pinto et Ulatov, 2010). Le 13 août, George Soros écrit dans le Financial Times que la crise russe était l'étape terminale. [...]
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