Le soutien au processus d'intégration européenne est une constante de la politique étrangère américaine, de l'administration Truman à celle du Président Clinton. Ainsi ce dernier réaffirmait-il, en 1994, le soutien de son administration à “ l'Union européenne et au développement en Europe d'institutions plus fortes allant dans le sens de projets et d'actions communs ”. Pour autant, les relations entre les Etats-Unis et les Européens ne sont plus ce qu'elles étaient. Négociations commerciales, débats sur la défense européenne et avenir de l'OTAN : les motifs de désaccord ne manquent pas, exacerbés par la fin de la guerre froide, quand bien même les développements dans les Balkans ont souligné la pérennité d'un rapport étroit mais complexe entre les riverains de l'Atlantique.
Par de nombreux aspects, ces relations évoquent celles d'une famille unie par une histoire commune et des traditions ancestrales, mais qui semble avoir perdu le sens de ses liens privilégiés. Aussi ne serait-il pas inutile, pour mieux appréhender la nature et l'évolution de cette relation transatlantique, de revenir, dans une première partie, sur ses prémices et de considérer quels furent les rapports entre ces deux pays tout au long du siècle, ainsi que les motivations américaines dans leur soutien au processus européen.
Les deux parties suivantes éclaireront les développements et les enjeux des relations entre Etats-Unis et Europe en matière, respectivement, de sécurité et de défense d'une part, commerciale d'autre part.
[...] D'où les lois de quota de 1921 et de 1924 qui restreignaient fortement l'entrée sur le territoire américain, d'où les lois de neutralité des années 30, d'où la Prohibition, qui était considérée comme un mal importé de l'étranger, d'où l'affaire Sacco et Vanzetti, ces anarchistes italiens (il n'y avait bien que sur le Vieux Continent que pouvaient fleurir des idéologies dégénérées comme l'anarchisme et le communisme La France était alors considérée par les américains comme une puissance égoïste et arrogante et Berlin faisait figure de martyr. Les conditions du traité de Versailles étaient trop dures pour l'Allemagne et avantageaient outrageusement une France qui refusait de rembourser ses dettes aux Américains. Les Etats-Unis refusaient en effet que les réparations soient liées avec les dettes ce qui a amené tout ce contentieux franco-américain. Créé en 1922, ce tarif permettait d'élever de 50% les droits de douane sur les produits des pays pratiquant une discrimination à l'égard des Etats- Unis. [...]
[...] Par conviction que la paix devait être fondée sur le libéralisme économique et la démocratie, par crainte que des pays européens affectés par la misère subissent l'attrait du communisme, les Etats-Unis accélérèrent, au lendemain de la Libération, sous l'impulsion du Président Truman, le redressement de l'Europe. Le plan Marshall. Entre 1944 et 1946, une aide d'urgence (près de 4 milliards de dollars) fut accordée aux pays vainqueurs les plus touchés par la guerre. Par la suite, des crédits bilatéraux furent débloqués, à hauteur de 12 milliards de dollars. Mais cette aide s'avéra insuffisante. C'est pourquoi le Président Truman et son secrétaire d'Etat, le général Marshall, proposèrent, en juin 1947, une aide supplémentaire en échange d'un renforcement de la coopération entre Européens. [...]
[...] L'aviation américaine y a ainsi effectué des missions de combat et a fourni des munitions de précision employées dans l'opération Force alliée. Les membres européens de l'OTAN ont, quant à eux, effectué des missions de combat, et des pays-clefs comme l'Italie ont mis à disposition des bases sans lesquelles l'intervention n'aurait pas été possible. Ces éléments nuancent, néanmoins, l'idée d'une puissance américaine contrastant avec une incapacité européenne à mobiliser des moyens militaires en vue d'une intervention armée et d'une gestion de crise de grande ampleur. [...]
[...] Selon une seconde option, l'OTAN, institution fortement intégrée, pouvait cependant désormais jouer un rôle utile de régulation, en prévenant le retour des Etats européens à une conception nationaliste de leur défense et en renforçant, au travers de solides et anciens mécanismes de coopération, la communauté de valeurs transatlantique. Vers une organisation de sécurité collective. Une telle conception devait finalement prévaloir, prolongée par l'attribution à l'OTAN de fonctions de sécurité et de promotion d'un modèle en direction, notamment, de l'Europe de l'Est. Ainsi était réaffirmée l'importance de la coopération entre deux pôles stratégiques majeurs : les Etats-Unis et l'Europe. [...]
[...] La demande hors Union européenne, évidemment affectée par la détérioration de la situation américaine, joue donc bien un rôle clef. Au niveau des investissements des entreprises, l'interdépendance des marchés boursiers va priver les entreprises européennes, à l'image des entreprises américaines, d'une alimentation en fonds propres, source de croissance interne et externe. Il est vrai, par contre, que la moindre diffusion des actions en Europe y atténuera l'effet richesse négatif enregistré par les ménages aux Etats Unis. Au total, les prévisions de croissance en Europe ont, pour 2001, été révisées à la baisse. [...]
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