Les enjeux économico-politiques du Nil

Résumé du document

« La prochaine guerre dans la région sera sur les eaux du Nil ». C'est par cette petite phrase désormais célèbre, qu'en 1987, le ministre des affaires étrangères égyptien M. Boutros Boutros-Ghali avait résumé le climat de tensions qui régnait sur le bassin du Nil. De nos jours, la situation s'est quelque peu apaisée, mais elle n'en demeure pas moins tendue.

Pour preuve, en juillet 2009, un accord de partage des eaux du fleuve a été repoussé de six mois devant le manque de coopération de certaines parties prenantes. L'eau est donc passée en peu de temps du statut de simple ressource naturelle à celui de source de conflits majeurs en Afrique.

Le Nil est considéré aujourd'hui comme l'un des deux plus grands fleuves dans le monde et son influence s'étend sur une grande partie de l'Est du continent africain, en drainant pas moins de 10 pays. Ainsi, le Nil se pose au cœur du problème de l'eau, dans cette région du monde particulièrement dépendante de cette ressource vitale.

Actuellement dans le monde, l'eau est la principale source de conflits du fait notamment du réchauffement climatique et des dérives concernant son utilisation. Certaines régions du monde, à l'instar de la vallée du Nil, sont elles aussi en proie à de virulentes tensions qui pourraient dégénérer. Au Moyen-Orient, le partage de l'eau entre Israël et la Palestine est un des exemples majeurs du climat de tension que génère l'utilisation de l'eau. Ainsi, le Nil propose la même problématique quant à la répartition des ressources.

Bien que le fleuve africain traverse un nombre important de pays, il est à noter que seuls véritablement trois pays peuvent être considérés comme des forces en présence. Tout d'abord, l'Éthiopie est concernée du fait que la source du Nil provienne de ses plateaux montagneux qui assurent un débit nécessaire au bon fonctionnement du fleuve.

Ensuite, le Soudan, qui est le théâtre de la réunification du Nil blanc et du Nil bleu. Enfin, l'Égypte qui, malgré son statut de pays en aval, détient la majorité des clés pour contrôler et réguler le Nil. La division de l'eau devient donc une donnée stratégique, économique et politique du fait de son importance dans la vallée du Nil.

En 1979, le président Sadate avait dit que « le seul facteur qui pourrait faire entrer l'Égypte en guerre serait l'eau ». Aujourd'hui, cette déclaration reste à l'ordre du jour devant les distensions existantes entre les pays de la vallée du Nil.

Nous sommes donc à nous demander si l'eau ne va pas devenir l'élément déclencheur d'une guerre au sein du contient africain ? Dans cette étude, nous essayerons de répondre à diverses questions concernant le problème de l'eau dans la vallée du Nil. Quelles sont les tensions existantes ? En quoi la vallée du Nil est-elle une zone de turbulences ?

On cherchera dans ce travail à voir quels sont les enjeux économico-politiques du Nil en Afrique. Ainsi, notre étude reposera sur la problématique suivante : En quoi la ressource naturelle qu'est l'eau, est-elle devenue une source d'enjeux majeurs dans la vallée du Nil ?

Extraits

[...] Ce revirement de situation vient directement s'inscrire dans la lignée de la création de l'Initiative du bassin du Nil. Aujourd'hui, l'Egypte prend les devants et se montre entreprenante vis-à- vis des pays qu'elle considérait autrefois comme des potentiels concurrents. Tout d'abord, l'Egypte a lancé une politique de coopération technique, avec les pays d'aval, baptisée, politique de l'Endugu. Cette première fut bien accueillie par les pays en aval qui pour la plupart n'ont pas suffisamment de moyens financiers pour mettre en place des projets directement sur les rives du Nil. [...]

[...] De plus, on peut voir aussi des conséquences écologiques du barrage avec la multiplication d'un ver néfaste dans les eaux qui provoquent des maladies diverses pouvant toucher toutes les parties de la population. Le même problème pourrait voir le jour lors de la construction d'un barrage au Soudan, mais actuellement les écologistes militent pour ne pas que le barrage soit érigé. Ainsi, l'exploitation de l'eau a des conséquences directes sur la géographie des pays et les constructions ont tendance à modifier le paysage existant. Une autre externalité négative est à regarder dans le delta du Nil qui se situe en Egypte. Celui-ci subit de plein fouet l'exploitation de l'eau sur le Nil. [...]

[...] On peut ensuite voir une situation géopolitique compliquée concernant le Soudan et qui a une influence à la fois sur l'Egypte mais aussi sur Israël. Actuellement, le Soudan est le pays par lequel transite le plus, les eaux du Nil et de nombreux accords avec l'Egypte font état d'un partage des ressources de manière peu équitable. Cependant, il s'avère que le Soudan vit en ce moment de nombreuses tensions internes avec une guerre civile médiatisée dans le monde entier (ex=Le Darfour). [...]

[...] Cet objectif va devenir dans les années à venir incontournables du fait de la situation actuelle de l'Egypte qui se trouve dans une période de stress hydrique avant probablement de se retrouver en pénurie d'eau. Dans un second temps, grâce à la production hydro-électrique, le pays se voit alimenté en électricité. On a pu voir dans la partie précédente que l'électricité était un moyen indispensable au développement économique. Le barrage permet donc d'apporter à la majorité de la population égyptienne les moyens de faire du commerce et de produire, afin de développer directement leur économie. [...]

[...] Ici, nous nous intéresserons aux enjeux économiques qui prennent racine le long du fleuve. Le Nil, une source de projets pour les pays L'eau est source d'enjeux majeurs dans la vallée du Nil et encore plus lorsqu'il s'agit de données commerciales et économiques. En effet, dans cette région du monde peu développée, le Nil sa pose comme un outil indispensable de développement que chacun aimerait pouvoir utiliser pour son propre compte. Ainsi, de grands projets voient le jour année après année dans les différents pays de manière à exploiter aux mieux, les possibilités offertes par le Nil. [...]