Dans un article publié en 2008 dans la revue « Problèmes économiques », Arturo Valenzuela énonce qu' « alors que les performances économiques de la Chine et de l'Inde ne cessent d'impressionner la plupart des observateurs, l'Amérique latine semble, elle, quelque peu oubliée. Pourtant cette dernière a accompli au cours des vingt dernières années des progrès considérables ». En ce sens, s'il est vrai que l'Amérique latine a pris un retard important par rapport à la Chine et l'Inde au regard des taux de croissance, il n'en demeure pas moins qu'elle ne doit pas être marginalisée en tant qu'acteur émergent sur la scène internationale. En effet, les indicateurs macroéconomiques de la région se sont améliorés, et les progrès en matière de démocratie sont bien avérés. A cet égard, la quasi-totalité du continent sud-américain, jusque dans les années 80, était sous l'emprise de régimes autoritaires, comme en témoignent le cas de la Bolivie et du violent coup d'Etat qui amène au pouvoir le colonel Banzer, et deux ans plus tard, l'avènement au Chili du général Pinochet.
S'il est vrai que la transition démocratique, de même que le passage à l'économie de marché, opérée dans les Etats d'Amérique latine, sont des arguments objectifs qui permettent d'affirmer que cette dernière tend à ne pas être marginalisée sur la scène internationale, de par notamment l'ouverture de l'économie au commerce international, il n'en demeure pas moins que l'Amérique latine n'est pas un « bloc » homogène dans lequel l'ensemble des parties le composant aspirent à un destin commun, avec une histoire et une culture communes. Par suite, la problématique de l'émergence de l'Amérique latine sur la scène internationale étant impossible, car trop large, il s'agira de s'interroger quant au rôle que peut jouer un Etat d'Amérique latine dans l'émergence de celle-ci aux côtés des nouvelles puissances telles que la Chine et l'Inde.
Or il apparaît que sur les dix-huit Etats potentiellement aptes à jouer un rôle dans l'émergence du continent sud-américain, le Brésil présente le mieux l'ensemble des caractéristiques pour mener cette tâche. Dans cette perspective, la problématique s'affine davantage, puisqu'il s'agit de présenter l'émergence de l'Amérique latine à travers le rôle actif du Brésil, qui lui-même est en quête de reconnaissance sur la scène internationale. Le rôle du Brésil doit surtout être étudié à travers l'action qu'il déploie dans le cadre du Mercosur, la zone de libre échange la plus importante du continent sud-américain formant un Marché commun du Sud dans lequel l'Argentine, l'Uruguay, le Brésil, l'Uruguay et le Venezuela sont des membres permanents.
Concrètement, le Brésil tient à se positionner comme leadership du continent sud-américain afin de se voir reconnaître une certaine légitimité sur la scène internationale, en tant qu'acteur déterminant au rôle pivot en Amérique latine. C'est ainsi dans ce cadre précis qu'il convient de s'interroger sur l'action bénéfique du Brésil dans le cadre d'une hypothétique émergence de l'Amérique latine sur la scène internationale.
[...] On parlait alors de politique alignement automatique sur Washington. Cette politique a été poussée à son paroxysme entre 1964 et 1974 par les généraux au pouvoir qui sont les seuls à soutenir l'appel lancé par les Etats Unis au sein de l'Organisation des Etats américains pour envoyer des troupes en République dominicaine afin d'éviter un autre Cuba Le Brésil sera alors perçu comme le pays relais de la puissance des États-Unis en Amérique latine. La raison de cette politique de "bandwagoning" avec les États-Unis est essentiellement de reconnaître le Brésil comme l'unique épicentre latino- américain en charge de la stabilité et de la sécurité de l'hémisphère sud[11]. [...]
[...] Cependant, les années 1970 sont une période de régression économique et de désindustrialisation de l'Argentine, moment fatal car de surcroît, c'est à cette même période que le Brésil est en plein essor économique. Néanmoins, il y a actuellement un effort de fait pour s'affranchir de la tutelle américaine à travers le développement du Mercosur. Ainsi, le Mercosur s'est doté d'une personnalité juridique internationale, ce qui lui a permis de signer un accord-cadre avec l'Union européenne en décembre 1995. Or c'est ici la première fois dans l'histoire des relations internationales que deux unions douanières coopèrent formellement. Ce qui a provoqué quelques grincements de dents aux Etats-Unis. [...]
[...] Ainsi, traiter de l'émergence de l'Amérique latine sur la scène internationale n'est pas souhaitable, car d'une part, considérer cette dernière en tant qu'entité homogène est une erreur étant donné son incapacité à parler d'une seule et même voix en tant que région, et d'autre part, procéder à une étude au cas par cas des Etats du continent pour dégager des politiques extérieures communes entre ces derniers est impossible, tant le nombre d'acteurs est important. Par suite, la problématique de l'émergence de l'Amérique latine sur la scène internationale étant impossible, car trop large, il s'agira de s'interroger quant au rôle que peut jouer un Etat d'Amérique latine dans l'émergence de celle-ci aux côtés des nouvelles puissances telles que la Chine et l'Inde. Or il apparaît que sur les dix-huit Etats potentiellement aptes à jouer un rôle dans l'émergence du continent sud-américain, le Brésil présente le mieux l'ensemble des caractéristiques pour mener cette tâche. [...]
[...] Par ailleurs, l'étude du FLASCO[10] intégration en Amérique latine et relations avec l'UE de 2008 énonce que pour contribuer au renforcement de l'association stratégique bi régionale (entre l'UE et le Mercosur), l'UE et l'Amérique latine ont institutionnalisé des réunions entre chefs d'Etat et de gouvernement, qui ont lieu tous les deux ans, et où se discutent les questions importantes relatives à leur rapport bi régional, mais également où les deux régions délibèrent sur les problématiques et phénomènes mondiaux. La prochaine rencontre est programmée en Espagne en 2010. On peut dire que les relations Mercosur et UE sont avérées, en ce sens que des accords institutionnels dans le but de soutenir le Mercosur existent. [...]
[...] A titre d'exemple et selon l'article Le retour de l'Amérique latine sur la scène mondiale paru dans la revue Problèmes économiques en mars 2008, le Mexique et le Brésil ont connu au cours des dix dernières années des taux de croissance du PIB respectivement de et alors que la Chine enregistrait pour sa part un taux de et l'Inde Pinochet a entres autres été connu pour avoir introduit dans son Etat la loi martiale, censuré les médias. Un rapport officiel fait état de 4000 personnes tuées, et 1000 disparus pendant les 17 années de sa présidence. Ex dictateur dont le régime est responsable de la disparition d'environ personnes selon des organisations des droits de l'Homme. Dès l'entre-deux guerres, les autorités brésiliennes prétendent faire accéder le pays au rang des grandes puissances, siégeant à leur côté au sein d'un système international multipolaire. [...]
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