En 1990, à Jomtien (Thaïlande), 155 gouvernements replacent l'éducation au cœur des priorités des programmes de développement en s'engageant à ce que tous les peuples aient accès à une éducation primaire de qualité d'ici 2000. En 1995, lors du sommet des Nations Unies pour le développement social de Copenhague, les gouvernements font de l'éducation primaire universelle un objectif-clé du développement humain d'ici 2015. En 1999, les ministres africains de l'éducation réunis à Johannesburg, adopte un cadre d'action « l'Education pour la renaissance de l'Afrique au XXIe siècle », convaincus que « l'enseignement est la condition sine qua non pour autonomiser les peuples d'Afrique afin qu'ils puissent participer à l'économie mondiale du XXIe siècle ». En 2000, les participants du forum mondial sur l'éducation de Dakar, déclarent que l'éducation doit être mise à la disposition de tous les peuples du continent, et affirment que d'ici 2015, tous les enfants doivent pouvoir suivre et terminer un cycle d'éducation primaire. Visiblement, il existe un réel consensus pour considérer l'éducation comme « un droit fondamental de la personne humaine » et surtout comme « la clé du développement durable ». Certes. Mais les objectifs fixés sont toujours sensiblement les mêmes, à ceci près que la date à laquelle ils doivent être atteints est toujours reculée. Pourquoi ? Quelles sont donc les contraintes auxquelles se heurte le vœu pieux de l'éducation pour tous ?
Nous verrons ainsi que si l'éducation est un facteur nécessaire pour lutter contre la pauvreté, il n'en est pas pour autant suffisant, en étudiant pour exemple concret plus particulièrement le cas tanzanien...
[...] En fait cette abrogation a conduit à diminuer les écoles à but lucratif en Tanzanie, il n'en subsiste que très peu : en 1995, sur un total de établissements primaires, seulement 33 étaient à but lucratif L'organisation du système éducatif tanzanien Il est principalement établi sur la base du modèle éducatif britannique, la Tanzanie étant une ancienne colonie britannique. Il existe un enseignement pré-primaire non obligatoire qui commence vers l'âge de 4-5 ans qui dure en moyenne deux ans. L'enseignement primaire commence vers l'âge de 6-7 ans et dure sept ans. Les classes sont numérotées de 1 à 7 et les enseignants sont tenus d'avoir au minimum le niveau secondaire. [...]
[...] Il y a un lien direct entre l'éducation et la prise en considération : prise en considération de soi par les autres, mais aussi prise en considération de soi par soi-même. En somme, l'éducation contribue à accroître les capabilités des individus et à développer leurs libertés réelles. Elle joue ainsi un rôle fondamental dans le processus de développement. L'éducation axée sur les capabilités humaines est donc utile en tant que fin en soi. Tous les individus, partout dans le monde, doivent, selon cette approche, recevoir une éducation de base. [...]
[...] Ces contributions ont été estimées à un mois de salaire minimum par la Banque Mondiale en 1998. De plus, si en principe aucun enfant ne peut être exclu du système scolaire de base, on assiste cependant à une pratique de confiscation du diplôme jusqu'à ce que les familles se soient acquittées de leur dû. Des études réalisées par l'OCDE[7] ont montré que les enfants issus de foyer musulman sont scolarisés plus tard et sur une année plus courte (pratiquement un mois de moins) que les enfants issus de familles à confession chrétienne (catholiques et protestantes confondues). [...]
[...] Une autre question s'impose à nous, existe-t-il une réelle volonté de la part des gouvernements mais aussi des autres acteurs bailleurs de fonds, ONG, OIG de voir un jour le continent Africain offrir à ses populations un minimum vital de bien-être social ? L'éducation fait bel et bien parti des enjeux à relever pour sortir l'Afrique de son marasme. En effet, la prospérité des nations, des entreprises et des personnes repose sur leur capacité à acquérir et gérer de façon optimale le savoir et, surtout, le savoir-faire technique et scientifique. [...]
[...] En revanche, l'écart entre les sexes se creuse de façon visible à mesure que l'on progresse dans le niveau supérieur. Dans le second cycle du secondaire la proportion des filles est inférieure à un tiers. De même, les filles rentrent plus tôt à l'école, en moyenne six mois avant les garçons, mais leur scolarité est de plus courte durée. On peut à ce niveau là essayer d'avancer l'idée que le rendement économique des filles qui suivent un cursus scolaire long est faible, c'est pour cela qu'elles quittent l'école plus tôt. [...]
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