Le cinquième Forum mondial de l'Eau s'est tenu à Istanbul au mois de mars 2009 où la question du manque d'eau dans certaines régions du monde est devenue une urgence. En France, la consommation d'eau est de 137 litres d'eau par jour et par personne, et pourtant cette ressource qui nous paraît abondante ne l'est pas dans beaucoup de régions du monde. Selon un rapport officiel de l'UNICEF datant de 2004, un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable dans le monde.
C'est le cas pour Israël et la Palestine qui tentent de faire face au “stress hydrique” qui constitue leur quotidien. Cette région est connue pour son conflit interminable entre Israéliens et Palestiniens. On évoque souvent des raisons religieuses, territoriales pour parler de ce conflit, mais l'importance de l'eau et les tensions qu'elle provoque sont peu médiatisées alors que celles-ci ont toujours fait partie des enjeux majeurs de cette région.
S'intéresser aux enjeux de l'eau dans une région où celle-ci est rare et plus largement donner une autre dimension au conflit, permet de ne pas oublier que cette source de vie a causé et causera des dommages souvent plus importants que des conflits armés. Il s'agit ici de mettre en exergue le pouvoir parfois insoupçonné de l'eau et de démontrer qu'il existe véritablement une guerre pour l'eau dans cette région. Savoir quelles sont les causes de cette “guerre de l'eau” et envisager un instant l'avenir dans cette région seront les bases de notre questionnement.
[...] Action antiterroriste pour les Israéliens, le Mur est considéré par les Palestiniens comme un moyen pour Israël d'élargir son territoire et de s'accaparer les points d'eau importants. Pour André Rousseau, journaliste à Alternative Internationale : Le tracé du Mur suit une logique délibérée : maximum de terres, minimum de population, en vue de l'annexion et de l'expansion future des colonies. Le tracé de ce dernier suit soigneusement les principales colonies, mais est aussi calé sur la mainmise des meilleures terres et sur la récupération optimale des accès à l'eau. [...]
[...] Fin 2008 et début 2009 ont marqué le retour du conflit armé entre Israël et l'Autorité palestinienne. En effet, Israël s'est lassé des tirs de roquettes lancés par le Hamas. Mais celui-ci a vite pris fin, la situation humanitaire dans les territoires palestiniens étant devenue insupportable aux yeux du monde entier car les premières victimes ont évidemment été les populations civiles palestiniennes et israéliennes. Un phénomène propre à ce conflit est l'Intifada, la guerre des pierres, menée par les Palestiniens en réaction à leur impuissance face à l'occupation militaire israélienne. [...]
[...] Cette guerre va permettre à Israël d'étendre son emprise territoriale et d'achever la mise en oeuvre de ses plans hydrauliques. Elle accapare le désert du Sinaï, non pour les ressources mais pour forcer l'Egypte à la laisser passer par le Canal de Suez, ce qui donnera lieu à l'accord de paix dit les accords de Camp David et qui permettront en 1982 à Israël de rendre le Sinaï. Israël occupe toute la Cisjordanie, Gaza et les hauteurs du Golan, lui donnant accès ainsi par son occupation aux ressources en eau. [...]
[...] Elle définit, choisit et finance les projets à accomplir dont certains ont été de grande ampleur. Citons la station de traitement des eaux usées d' As Samra, à Zarka en banlieue d'Amman, dont vont bénéficier les 2 millions de résidents de la capitale jordanienne et de sa proche périphérie. Sur les 169 millions de dollars du projet, l'USAID en a apporté 78 millions, le reste provenant du gouvernement jordanien, de prêts et d' un consortium associant Suez Environnement. As-Samra est le premier projet de BOT (rappelons le, Build Operate and Transfer) jamais accompli en Jordanie. [...]
[...] A titre anecdotique, voici un extrait de la Torah (Pentateuque) : "Itzhak se remit à creuser les puits qu'on avait creusés du temps d'Avraham, son père, et que les Philistins avaient comblés à la mort d'Avraham. Il leur imposa les mêmes noms que leur avait imposés son père. Les serviteurs d'Itzhak, en creusant dans la vallée, y découvrirent une source d'eau vive. Les pâtres de Gherar cherchèrent querelle à ceux d'Itzhak, en disant : "l'eau est à nous". Il appela ce puits esek (=contestation), parce qu'on le lui avait contesté. Ils creusèrent un nouveau puits, sur lequel on se querella encore. Il lui donna le nom de sitna (=opposition, hostilité). [...]
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