L'objet de mon projet de recherche est l'étude des dissensions, notamment diplomatiques, au sein de l'Europe à propos de la crise irakienne dont l'issue fut l'invasion du pays en question par une force coalisée multinationale emmenée par les Etats-Unis le 20 mars 2003. Si les prémices historiques de cette crise remontent à la guerre du Golfe de 1990-1991 et que les attentats du 11 septembre 2001 contribuèrent significativement à l'activation de ladite crise, il m'a fallu borner temporellement mon champ de recherche.
Le 1er juin 2002 m'a semblé être une date marquante dans la chronologie conduisant au déclenchement de l'opération « Iraqi Freedom » le 20 mars 2003 au matin. En effet, en ce 1er juin 2002, le Président américain George W. Bush eut l'occasion de donner un discours à l'académie militaire de West Point ; ce plaidoyer marqua une rupture dans la ligne de politique étrangère américaine. Il balaya publiquement en quelques lignes la doctrine d'endiguement qui faisait foi depuis 1947: « Containment is not possible when unbalanced dictators with weapons of mass destruction can deliver those weapons on missiles or secretly provide them to terrorist allies. » Sa nouvelle stratégie de l'attaque préventive était clairement dévoilée : « Yet the war on terror will not be won on the defensive. We must take the battle to the enemy, disrupt his plans, and confront the worst threats before they emerge (…) And our security will require all Americans to be forward-looking and resolute, to be ready for preemptive action when necessary to defend our liberty and to defend our lives. »
Non sans causer un débat d'ordre juridique à propos du principe de prohibition de l'usage de la force ou de celui de souveraineté, cette nouvelle orientation de politique étrangère américaine allait conduire à un enchaînement de déclarations menaçantes de la part de l'administration de ce pays et de la part de ses alliés. Les bornes chronologiques choisies dans ce travail – le 1er juin 2002 et le 20 mars 2003 – signifient aussi la détermination et la force des Etats-Unis à façonner le cadre international dans lequel se déroula cette crise internationale.
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde pour dire qu'indépendamment de la tournure qu'aurait pu prendre cette crise, elle se serait soldée par le départ, volontaire ou non, de Saddam Hussein, en raison de la volonté du gouvernement américain. On ne peut traverser cette chronologie d'événements sans signaler la résolution 1441, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Celle-ci marqua un tournant, puisqu'elle servit de base au discours et à l'action de l'Union européenne ainsi que de source interprétative aux différents Etats membres de cette Union, indépendamment de la position qu'ils défendaient.
[...] Sadly this week the UN weapons inspectors have confirmed that his long- established pattern of deception, denial and non-compliance with UN Security Council resolutions is continuing. Europe has no quarrel with the Iraqi people. Indeed, they are the first victims of Iraq's current brutal regime. Our goal is to safeguard world peace and security by ensuring that this regime gives up its weapons of mass destruction. Our governments have a common responsibility to face this threat. Failure to do so would be nothing less than negligent to our own citizens and to the wider world. [...]
[...] [144] Conference “NATO's Role in the Changing Security Environment in Europe” Déclaration de Vilnius, 18-19 Mai 2000, site Ministry of Foreign Affairs of Latvia: http://www.am.gov.lv/en/security/4494/4496/. [145] cf. Annexe 3. [146] Ibid. [147] GUELDRY Michel R., op. cit., p [148] About The American Prospect : our mission in The American Prospect, site The American Prospect: http://www.prospect.org/cs/about_tap/our_mission. [149] Il travaillera pour la société de construction aéronautique Lockheed Martin en accédant même au poste de directeur du développement global, chargé de trouver de nouveaux marchés internationaux. [...]
[...] Bien qu'il s'agît d'un sujet externe à la crise, on peut a posteriori subodorer son influence dans le processus de cristallisation des positions européennes dans la crise. En effet, posé sur la table des négociations au même menu que la crise irakienne, ce thème, parmi d'autres, aura pu nourrir des ressentiments entre acteurs et États européens. La question de l'élargissement de l'UE avait été mise à la tête de l'agenda de ce Sommet informel puisqu'une des priorités du Danemark était de conclure l'adhésion d'entrée de dix nouveaux États dans l'UE lors de son semestre de présidence[168]. [...]
[...] Ceci confirme la volonté de regime change affichée par Tony Blair dès la réunion du 23 juillet 2002. Suite au Sommet des Açores, le 18 mars, le Président Bush adressa un ultimatum au Président Hussein pour que celui-ci ainsi que ses fils quittent l'Irak dans un délai de 48 heures, sans quoi l'Irak s'exposerait à un conflit armé[139] La lettre des Huit et la déclaration du groupe de Vilnius Le 30 janvier 2003, une lettre commune fut publiée dans la presse par les ministres de huit États européens : Vaclav Havel pour la République tchèque, Jose Maria Aznar pour l'Espagne, José-Manuel Duro Barroso pour le Portugal, Silvio Berlusconi pour Italie, Tony Blair pour le Royaume-Uni, Peter Medgyessy pour la Hongrie, Leszek Miller pour la Pologne et Anders Fogh Rasmussen pour le Danemark[140]. [...]
[...] [175] Conseil européen extraordinaire, Bruxelles, le 17 février 2003 conclusions publiées le 21 février 2003, site Conseil de l'Union européenne : http://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressData/fr/ec/74555.pd f. [176] Ibid. [177] Ibid. [178] Ibid. [179] Ibid. [180] Ibid. [181] Ibid. [182] Ibid. [183] GUELDRY Michel R., op. [...]
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