« La violence et la paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique » de P. Hassner

Résumé du document

De l'aveu même de l'auteur, La violence et la paix est né d'une double déception, celle d'après 1945 et celle d'après 1989, de l'arrivée en Europe de l'Est du communisme à sa chute, de la fuite à l'Ouest au retour de la violence et du nettoyage ethnique en Yougoslavie. Le livre suit donc une démarche dialectique: « celle à la fois historique et permanente qui relie les thèmes de ce livre - la guerre, le totalitarisme et le nationalisme - et, plus généralement encore, la recherche de l'identité et celle de l'universel ».
Au delà de la structuration de l'ouvrage, on peut distinguer quelques thèmes majeurs...

Extraits

[...] Par ailleurs, la comparaison entre communisme et nazisme ne doit pas servir à occulter, même par anticommunisme, la spécificité de l'horreur nazie. La situation du bloc soviétique sous Gorbatchev conduit l'auteur à penser (en 1990) que la violence risque d'émerger dans un futur proche. Si démocratie et liberté remportent sans conteste de nombreuses batailles idéologiques (Roumanie, minorités au sein de l'Union soviétique . l'influence grandissante de l'Occident à l'Est et dans le Tiers Monde ne laissera pas de provoquer des tensions. L'Ouest n'est par ailleurs pas définitivement à l'abri du fascisme. [...]

[...] Observations et commentaire La forme singulière de l'ouvrage conduit d'emblée à formuler plusieurs remarques. Tout d'abord, l'auteur ayant regroupé la majorité de ses articles, leur succession n'obéit pas réellement à un ordre logique cohérent, malgré le regroupement par thèmes, et ne peut éviter certaines redondances. Il n'y a donc pas réellement de fil conducteur, puisque chaque chapitre possède son existence propre et se suffit à lui-même: plus qu'une démonstration unique, La violence et la paix est une somme de démonstrations, d'autant qu'à la diversité thématique s'ajoute l'étalement chronologique. [...]

[...] C'est pourquoi, du fait même de l'honnêteté intellectuelle de l'ouvrage de Pierre Hassner, il paraît difficile de situer Pierre Hassner au sein d'une école de pensée, et ce d'autant plus que La violence et la paix ne couvre pas tout le champ des relations internationales, et qu'il n'est pas d'autre ouvrage de l'auteur qui permette une synthèse de sa pensée au demeurant fort riche. En effet son analyse reste très centrée sur le continent européen, notamment en ce qui concerne ses considérations sur la paix nucléaire D'autre part, comme le rappelle Marisol Touraine, les modifications profondes apportées par des décennies de communisme ( . ) ne sauraient être réduites à une parenthèse de l'Histoire La déroute du communisme ne permet pas un retour au monde antérieur. [...]

[...] Kant peut y voir un vecteur d'unification de l'espèce humaine. C'est en tous cas l'appréciation des risques qui provoque les divergences de position: vouloir limiter la guerre, c'est l'accepter, mais vouloir la faire disparaître, c'est risquer le retour à une violence primitive sans perspective de résolution ni possibilité de contrôle. La situation actuelle évolue dans le sens où l'avait prévu Kant, c'est-à-dire qu'une violation du droit à un endroit de la planète est de plus en plus ressentie par tous. [...]

[...] Thèse et principaux thèmes de l'ouvrage De l'aveu même de l'auteur, La violence et la paix est né d'une double déception, celle d'après 1945 et celle d'après 1989, de l'arrivée en Europe de l'Est du communisme à sa chute, de la fuite à l'Ouest au retour de la violence et du nettoyage ethnique en Yougoslavie. Le livre suit donc une démarche dialectique: celle à la fois historique et permanente qui relie les thèmes de ce livre - la guerre, le totalitarisme et le nationalisme - et, plus généralement encore, la recherche de l'identité et celle de l'universel Au delà de la structuration de l'ouvrage, on peut distinguer quelques thèmes majeurs: La guerre froide comme parenthèse historique, sociale et politique Le primat de la dissuasion nucléaire et ses implications dans le monde de l'après-guerre froide Le retour aux nationalismes après la chute des régimes totalitaires La possibilité de l'avènement d'un "nouveau Moyen-Age" II. [...]