Naudet reproche ainsi à l'aide d'être attribuée le plus souvent en fonction des intérêts particuliers du pays donateur. Si elle vient parfois récompenser l'attitude du bénéficiaire, elle ne suscite que peu d'incitation. Il est difficile de mettre en évidence les impacts de l'aide pourtant bien réelle. On peut quand même souligner le manque d'efficacité de l'aide : absence d'effets significatifs sur les variables macro-sociales (scolarisation, mortalité) et macro-économiques (croissance). Pire encore, Naudet dénonce un effet de substitution de l'aide aux ressources locales (entrave à l'investissement…). C'est en fait la dépendance, la déresponsabilisation des cadres, la désorganisation institutionnelle engendrée par l'aide qui explique cette faiblesse d'impacts économiques, plus que l'absence de politique appropriée.
On ne peut pourtant pas nier certains effets positifs de l'aide qu'une analyse à court terme rend indétectables. Il faut donc voir le développement sur le long terme et de manière globale pour apprécier ses effets. Ainsi, Naudet soutient-il que le but de l'aide est d'agir sur les capacités et les opportunités offertes aux acteurs pour qu'ils puissent eux-mêmes remplir les objectifs de développement...
[...] Ainsi, Naudet dégage-t-il des critères d'efficacité de l'aide: l'appropriation du projet par les acteurs bénéficiaires (concept d'ownership), un contenu technique précis (améliore la coopération), la ponctualité (inscription dans une période de temps donné). Mais le premier des facteurs d'efficacité est la spécificité des activités, c'est-à-dire la capacité à définir des objectifs dans leur objet et dans leur durée, savoir mesurer les résultats et en déduire les comportements adéquats. On a remarqué au Sahel que plus l'aide était spécifique plus les résultats étaient positifs (sociétés cotonnières, centrales électriques ont eu de bons impacts, contrairement au développement rural moins spécifique). [...]
[...] Van de Walle se rapproche également des solutions pronées par J.D. Naudet. Van de Walle affirme que l'utilisation des ressources publiques, dont celle de l'aide, est inefficace car, dans les pays bénéficiaires, les capacités de gestion de l'Etat sont trop faibles. A l'instar de Naudet, il n'estime pas utile une augmentation du volume de l'aide et préfère mettre l'accent sur une amélioration des capacités d'absorption de celle-ci. Il vaut mieux adapter les montants de l'aide programme et de l'aide projet aux capacités des pays. [...]
[...] On peut quand même souligner le manque d'efficacité de l'aide :absence d'effets significatifs sur les variables macro-sociales (scolarisation, mortalité) et macro-économiques (croissance). Pire encore, Naudet dénonce un effet de substitution de l'aide aux ressources locales (entrave à l'investissement C'est en fait la dépendance, la déresponsabilisation des cadres, la désorganisation institutionnelle engendrée par l'aide qui explique cette faiblesse d'impacts économiques, plus que l'absence de politique appropriée. On ne peut pourtant pas nier certains effets positifs de l'aide qu'une analyse à court terme rend indétectables. [...]
[...] Toutefois, Naudet reproche à l'aide actuelle au Sahel de ne pas aller dans le sens de la spécificité et de se baser que sur des priorités de besoins des populations. D'où il ressort que l'aide n'est pas le moteur du développement mais elle doit être pris en charge par les acteurs eux-mêmes. La troisième partie de l'ouvrage propose une critique des dysfonctionnements et des effets négatifs de l'aide dans la région sahélienne. Si l'aide génère une lassitude et une insatisfaction de la part des donateurs face à l'inefficience de celle-ci, son dysfonctionnement est évident. [...]
[...] Toutefois, Gabas analyse les solutions potentielles à un niveau plus politique que Naudet. En effet, on peut reprocher à l'œuvre de Naudet de traiter l'aide et son avenir par un modèle économétrique et de ne pas assez insister sur la dimension politique de celle-ci. Au contraire, Gabas met en exergue un concept éminemment politique, issu de la démocratie participative. Pour lui le système d'aide doit être basé sur la légitimité des acteurs. Cette question de la légitimité posée à l'égard des mouvements de la société civile peut l'être à d'autres acteurs (Etat, OI, ONG, entreprise privée). [...]
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