guerres asymétriques, néo-conservateurs, failles de la puissance, soft power, maniement de la conviction
Le 18 décembre 2001, le dernier soldat américain quittait l'Irak 8 ans après le début d'un conflit qui allait révéler au monde les limites de la puissance américaine.
Raymond Aron définissait la puissance comme « la capacité d'un acteur d'imposer sa volonté aux autres ». Pour Robert Dahl, il s'agit de « la capacité d'obliger l'autre à faire ce dont il se serait autrement abstenu ». Allant du maniement de la conviction à l'usage de la force armée, la puissance permet à son détenteur d'agir selon son bon vouloir et de surmonter les résistances des autres acteurs internationaux pour leur imposer sa volonté. Cependant, cette seule dimension ne recouvre pas toute la réalité du concept tant l'émergence de la notion de soft power, c'est-à-dire la capacité d'un acteur à influencer indirectement le comportement des autres via des moyens non-coercitifs, a gagné en importance.
[...] Dès lors, si le facteur militaire garde évidemment une pertinence certaine, sa primauté n'en a pas moins été remise en cause. Par leurs échecs au Vietnam et en Irak, les États-Unis ont bouleversé les certitudes réalistes et mis en valeur ce que Bertrand Badie a appelé l'impuissance de la puissance II. Néo-conservateurs et néo-libéraux : des failles de la puissance à la remise en cause théorique du concept Les néo-conservateurs, influents sous la présidence de G.W. Bush, considéraient que les États-Unis pouvaient utiliser leur puissance pour remodeler le monde en fonction de leurs intérêts. [...]
[...] Du Vietnam à l'Irak, la puissance militaire a montré ses limites aussi bien en théorie qu'en pratique. Les défaites de la puissance ont finalement permis aux théoriciens de faire évoluer le concept en y intégrant de nouvelles réalités. Bibliographie Attar Frank, Dictionnaire des relations internationales : de 1945 à nos jours, Paris, Seuil Battistella Dario, Théories des relations internationales, [Paris], Presses de Sciences Po Courmont Barthélémy, Niquet Valérie et Nivet Bastien, Quelle évolution de la notion de puissance et de ses modes d'action à l'horizon 2030, appliquée aux États-Unis, à l'Europe et à la Chine ? [...]
[...] Dans un monde davantage caractérisé par la conquête de parts de marché que par la conquête territoriale et par l'interdépendance entre les États, la puissance ou ses failles - ne consiste plus seulement en la capacité d'imposer unilatéralement sa volonté à autrui mais dans sa capacité à concevoir les enjeux, fixer l'ordre du jour au sien des institutions multilatérales dans un contexte d' interdépendance complexe (J. Nye et R. Keohane). L'échec d'une intervention sous l'égide de l'ONU en Irak témoigne de la difficulté des États-Unis à faire face à ces nouveaux défis. En somme, la puissance se mesure plus à l'influence politique qu'au power politics qu'Arnold Wolfers avait distingué et préfigurait le soft power que J. Nye allait définir. Ainsi donc, avec la recomposition du concept de puissance, ce sont aussi ses failles qui ont évolué. [...]
[...] Du Vietnam à l'Irak, les failles de la puissance Le 18 décembre 2001, le dernier soldat américain quittait l'Irak 8 ans après le début d'un conflit qui allait révéler au monde les limites de la puissance américaine. Raymond Aron définissait la puissance comme la capacité d'un acteur d'imposer sa volonté aux autres Pour Robert Dahl, il s'agit de la capacité d'obliger l'autre à faire ce dont il se serait autrement abstenu Allant du maniement de la conviction à l'usage de la force armée, la puissance permet à son détenteur d'agir selon son bon vouloir et de surmonter les résistances des autres acteurs internationaux pour leur imposer sa volonté. [...]
[...] La puissance militaire est donc affaiblie lorsqu'elle n'est pas soutenue par un consentement populaire tant sur le plan national qu'au sein de la population locale où elle est déployée. Au Vietnam comme en Irak, les américains ont été incapables de s'assurer le soutien de cette dernière. Hans Morgenthau écrivait notamment qu' une guerre de guérilla ne pouvait être gagnée sans le soutien de la population indigène Les réalistes estiment en effet que les pays en voie de développement dans des régions telles que l'Asie ou le Moyen-Orient sont caractérisée par une volonté d'auto-détermination et par un nationalisme rendant particulièrement couteuse une tentative d'invasion. [...]
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