Où va l'Afrique?
[...] Ce monde urbain a d'ailleurs été l'unique source du renouveau démocratique des années 1989/1992 après deux à trois décennies de dictatures militaires ou civiles. On peut citer là encore l'Algérie ou le Sénégal. Ce monde urbain est cependant fragile. Il est marqué par une forte criminalité, l'absence ou la déficience d'infrastructures modernes, un urbanisme anarchique et peut être facteur de déstabilisation autant que facteur de modernisation. L'inéluctable prise en main de l'Afrique par les Africains : L'Afrique a un problème d'attractivité. Certains pays développent malgré tout leur secteur touristique avec succès (Kenya, Sénégal, Tunisie, Maroc en particulier). [...]
[...] Ce qui manque, c'est la volonté politique". Ces aides ne permettront pas de répondre au défi lancé par l'ONU de réduire d'ici 2015 de moitié la pauvreté du continent africain. De même, ils ne permettent pas de résoudre le problème de la dette des pays africains qui dépasse souvent 100% du PIB (Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigeria, etc). Les annulations ce créances accordées par des pays développés n'ont aucun effet réel même si le système de Toronto tente d'apurer les dettes et d'ajuster les paiements des pays africains les moins avancés. [...]
[...] Les pays africains tentent, pour le moment sans succès, de limiter les conséquences pour l'Afrique de régimes dictatoriaux de leurs voisins. Les pays européens sont de nouveau bienvenus pour organiser des forces d'interposition ou de maintien de la paix (France en 2003 en Côte d'Ivoire et au Congo). Les Africains ont, pour tous ces cas, pris l'initiative d'engager des démarches prospectives pour développer leurs liens économiques, politiques ou militaires avec l'extérieur, sans attendre d'intervention unilatérale. Les flux d'investissements privés vers l'Afrique ont également repris depuis 1999. Certains des bénéficiaires sont l'Ouganda ou la Tanzanie. [...]
[...] L'Afrique donne aujourd'hui l'image d'un continent à la dérive, en voie de marginalisation sur la scène internationale. Il est donc effectivement légitime de se poser la question : "où va l'Afrique Cette question fait d'ailleurs écho au célèbre "l'Afrique est mal partie" de René Dumont formulée il y a maintenant environ 40 ans. PLAN : si l'Afrique connaît une prolifération de conflits armés qui s'enlisent et s'épanouissent dans la quasi indifférence de la société internationale, certaines spécificités du continent africain ne permettent pas de totalement céder à l'afropessimisme. [...]
[...] La situation sanitaire, alimentaire et démographique de l'Afrique est également très préoccupante. Elle a certes connu de nombreux bouleversements au cours des âges et certaines spécificités contemporaines se retrouvent dans l'histoire africaine, mais l'Afrique, contrairement à l'Asie ou même l'Amérique latine, ne semble pas adresser de signes positifs au monde. La situation démographique et sanitaire africaine est d'ailleurs devenue un enjeu stratégique majeur de sécurité pour les pays développés, avant la situation militaire. Les risques liés à cette situation (immigration clandestine, développement d'épidémies, trafics en provenance d'Afrique en particulier) sont des facteurs majeurs de déstabilisation des relations entre l'Afrique et le monde extérieur. [...]
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