Après le développement du terrorisme anarchiste et de la « propagande par le fait » dans les dernières décennies du XIXème siècle, en particulier en Italie et en Russie, l'attentat contre l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914 marque un tournant dans l'histoire du terrorisme.
Cette rupture est non seulement due au fait qu'il est devenu, du fait de ses conséquences colossales, « l'attentat le plus célèbre du XXème siècle », mais aussi parce qu'il ouvre réellement la voie au terrorisme nationaliste, qui domine ensuite l'ensemble du siècle.
Quelles sont les grandes phases du terrorisme au XXème siècle et comment a-t-il évolué ?
[...] Cependant, ces quatre grands ensembles donnent une vue d'ensemble sur les buts défendus et sur les moyens utilisés. Il apparaît clairement une forme de mimétisme entre les formes de la violence d'Etat (la guerre) et les formes de la violence contestataire (le terrorisme). Ainsi, parallèlement à l'évolution des conflits classiques qui, depuis la deuxième Guerre mondiale font plus de 90% de victimes civiles, le terrorisme, qui s'attaquait à l'origine aux responsables politiques, frappe aujourd'hui également les civils, dans l'espoir de faire pression sur le pouvoir. [...]
[...] On retrouve ce mécanisme aussi bien en Tchétchénie qu'en Palestine. III. Les Années de plomb : l'ultra-gauche en Europe occidentale dans les années 70 Le terrorisme qui éclate entre 1970 et 1980 dans les pays d'Europe occidentale comporte certaines analogies avec le terrorisme russe des années 1880 : anti-intellectualisme, exaltation de la violence, penchant pour le brigandage. Les narodnistes voulaient frapper l'Etat au centre, comme le font les mouvements de l'ultra-gauche européenne. Cependant, ces derniers se différencient par un modèle de terrorisme jeune, urbain, diffus, politique, qui répond au modèle en crise des démocraties occidentales : société de consommation en crise, tiers-mondisme, et culture gauchiste dominante. [...]
[...] Le rôle des médias comme caisse de résonance de la violence est utilisé au mieux dans ce type de terrorisme, afin d'installer non seulement l'insécurité mais aussi le sentiment d'insécurité. Le terrorisme palestinien est un bon exemple de la transformation du terrorisme islamiste ces dernières années : d'une lutte menée pour une revendication territoriale identifiée par les populations directement concernées, on est passé à un terrorisme beaucoup plus religieux que territorial fondé sur le concept de Djihad (guerre sainte) et organisé selon des structures transnationales. [...]
[...] Les opérations subversives se multiplient dans les pays occupés, préfigurant les guerres contemporaines de guérilla urbaine et de résistance civile. Cette nouvelle conception de la guerre avait été bien compris par T.E. Lawrence qui affirmait : on peut défaire un ennemi puissant avec une armée d'ombres : espions, saboteurs, guérilleros Dans ces actes terroristes se mêlent généralement revendications nationales et idéologie politique. En France, l'attentat de Barbès du 21 août 1941 marque l'entrée des communistes dans la Résistance et inaugure une nouvelle méthode de guerre, la guerre totale, dont l'intelligence égale la perversité. [...]
[...] La réponse iranienne a été celle d'un islam politisé très populaire. En réaction à l'influence occidentale émerge un terrorisme islamiste s'appuyant sur une structure novatrice, l'organisation écran. Il s'agit d'une forme intermédiaire entre le terrorisme d'Etat et les organisations clandestines, où une organisation qui a sa propre autonomie d'action et ses propres objectifs peut être amenée à servir les intérêts d'États, en masquant son commanditaire. Ainsi, l'organisation écran empêche la victime d'exercer des représailles, puisque l'organisation fait écran et s'interpose dans la logique antagoniste de deux États. [...]
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