Pour Isabelle Sommier, le terrorisme est un sujet porteur, un fait social volontiers présenté comme tribut caractéristique de la modernité. Il est difficile à quantifier en raison de problèmes de critères : cette démarche présente toutefois un faible intérêt. Comment définir le terme terrorisme ?
Le terme terrorisme apparaît pour la première fois dans le supplément de 1798 du dictionnaire de l'Académie Française. Il désigne alors un type de gouvernement, celui qui a prévalu sous la Révolution, de septembre 1793 à juillet 1794. Au cours du siècle suivant, il subit une mutation sémantique pour acquérir le sens qu'on lui connaît aujourd'hui, celui de stratégie violente principalement dirigée contre un Etat au moyen d'assassinats et d'attentats visant à créer un climat de terreur...
[...] Comment définir le terme terrorisme ? Le terme terrorisme apparaît pour la première fois dans le supplément de 1798 du dictionnaire de l'Académie Française. Il désigne alors un type de gouvernement, celui qui a prévalu sous la Révolution, de septembre 1793 à juillet 1794. Au cours du siècle suivant, il subit une mutation sémantique pour acquérir le sens qu'on lui connaît aujourd'hui, celui de stratégie violente principalement dirigée contre un Etat au moyen d'assassinats et d'attentats visant à créer un climat de terreur. [...]
[...] Or ce présupposé est non seulement contestable mais en plus inopérant. Dans son ouvrage "Dostoïevski à Manhattan", le philosophe André Glucksman a ainsi percé à jour les racines profondément nihilistes des nouvelles formes de terrorisme et notamment islamiques. Or le nihilisme s'accommode précisément de la menace de mort qui ne constitue pas pour elle une menace mais bien plus une fatalité qu'il faudrait rechercher et placer comme l'ultime quête de la cause que l'on défend. Ben Laden ne déclare-t-il pas "Celui qui n'est pas prêt à mourir doit céder sa place". [...]
[...] En outre, Isabelle Sommier n'aborde pas le problème de la lutte contre le terrorisme. Il est difficile de combattre les groupes terroristes, souvent invisibles, insaisissables ou non identifiés. Leur action est par définition inattendue. Il est presque impossible de prévoir un attentat terroriste. L'infiltration de groupes suspects reste la seule possibilité pour anticiper les attentats : elle est cependant compliquée au niveau législatif et pratique. Il est nécessaire de mettre fin au "brain drain" en provenance des pays de l'ex-URSS et de sécuriser les stocks d'armes nucléaires, chimiques et biologiques. [...]
[...] L'accent est mis sur les enjeux liés au terme terrorisme, terme polémique et passionnel. Plutôt que d'en proposer une nouvelle définition, Isabelle Sommier admet l'impossibilité à le définir. Le terrorisme est une réalité complexe, toute définition figée ne peut être qu'insuffisante. Le facteur psychologique est essentiel pour la compréhension du terrorisme. Isabelle Sommier en pointe un double aspect : les motivations psychologiques des groupes terroristes mais aussi la guerre psychologique déclenchée par le terrorisme par l'établissement d'un climat de terreur. [...]
[...] Les actes terroristes restent ainsi gravés longtemps dans la mémoire collective. Le 11 septembre remet également en cause la définition de l'ennemi. Al Quaeda, identifié comme le principal danger aujourd'hui, est une nébuleuse formée de groupuscules. Oussama Ben Laden est un leader mythifié. La difficulté à identifier l'ennemi est source de confusions et d'assimilations. Isabelle Sommier ne mentionne nullement le risque d'utilisation terroriste des armes de destruction massive. C'est pourtant un vrai problème. Les sociétés modernes sont particulièrement vulnérables aux armes destruction massive par l'important nombre de morts qu'elles sont susceptibles de causer, d'où l'efficacité d'une telle stratégie. [...]
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