A l'occasion de son tout récent voyage de six jours aux Etats-Unis, le pape Benoît XVI s'est vu accueillir personnellement par le président George W. Bush, a pu prononcer un discours au siège de l'Organisation des Etats Unis, et a terminé sa visite par une cérémonie d'adieu présidée par le vice-président Dick Cheney. Ces honneurs, dont tous les chefs d'Etat ayant visité les Etats-Unis ne peuvent pas se vanter, ont été rendus au pape en tant que représentant du Saint-Siège, c'est-à-dire de l'incarnation du pouvoir spirituel de l'Eglise catholique.
[...] En somme, le Saint-Siège use et abuse de son statut d'Etat pour diffuser les valeurs catholiques. En soi, ce n'est pas cette diffusion qui est problématique ; c'est que le Saint-Siège jouisse d'un statut particulier pour le faire, alors que les autres religions ne l'ont pas, et en plus que ce statut soit celui d'un Etat. C'est pourquoi certaines organisations demandent une évolution, telle l'association américaine Catholics For a Free Choice, dont la présidente expliquait en 2003 que le Saint-Siège est le seul Etat à représenter non pas sa population, mais une religion. [...]
[...] Cette situation peut conduire à s'interroger : quel est le statut du Saint-Siège dans les relations internationales ? Est-il vraiment légitime de lui conférer le titre d'Etat ? Bien que cela soit actuellement le cas, il semble que ce statut doive être remis en question pour des raisons théoriques, mais aussi pratiques. Lorsque l'on évoque l'action diplomatique de l'Eglise catholique, on parle fréquemment du Vatican Or, ce faisant, on se trompe dans le choix des termes : le Vatican n'est que le nom d'une minuscule portion de territoire italien, plus précisément d'un quartier de Rome de la taille quarante-quatre hectares. [...]
[...] Bibliographie ARANGIO-RUIZ, Gaetano. On the nature of the international personality of the Holy See, in Revue Belge de droit international¸ vol : ABDULLAH, Yasmin. The Holy See at United Nations conferences : State or Church in Columbia Law Review, vol : GOVELA, Constantin. La cité du Vatican et la notion d'Etat. [...]
[...] Aujourd'hui, alors que le nombre de musulmans a dépassé le nombre de catholiques dans le monde, le statut du Saint-Siège dans la communauté internationale semble obsolète, et surtout le produit d'une grande hypocrisie. Le Saint-Siège ne se comporte pas comme un Etat sur la scène internationale _ et c'est normal, car ce n'est pas vraiment un Etat. En conséquence, il paraîtrait plus juste que son statut soit ramené à celui d'une simple ONG, et ceci parce qu'il n'est pas acceptable qu'une religion ait les moyens d'influencer le monde plus qu'une autre. [...]
[...] Cependant, la Cité du Vatican est un Etat trop petit pour peser vraiment dans les relations internationales ; en fait, cette entité n'a de rapports qu'avec l'Italie, ou presque. Lorsque l'on évoque l'action de l'Eglise catholique sur le plan international, on fait référence à la diplomatie du Saint-Siège. Ce qu'on appelle le Saint-Siège est l'incarnation du pouvoir spirituel de l'Eglise catholique ; c'est l'entité temporelle qui, sans réelles fonctions politiques, exerce l'autorité de l'Eglise. Le Saint-Siège intervient concrètement dans le droit international depuis le XIe siècle, époque à laquelle le pape commença à envoyer des légats, ou nonces apostoliques, dans les différents royaumes de la chrétienté. [...]
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