Dans les années 90, plusieurs évènements ont pu laisser penser que la France voulait se désengager progressivement de l'Afrique, et notamment le sommet franco africain de la Baule en juin 1990. La défense des libertés et des droits de l'homme devait désormais prévaloir sur le soutien inconditionnel aux chefs d'Etat au pouvoir : l'aide française serait liée aux progrès accomplis sur la voie de la démocratie...
[...] La carte de nos influences politiques et de nos intérêts économiques ne se superposent plus. En termes d'aide publique au développement, malgré des diminutions récentes, la France continue d'occuper la première place vis-à-vis d'un continent qui absorbe, à lui seul, les deux tiers de l'aide publique internationale. Sur les 10 milliards 530 millions de dollars d'aide bilatérale accordée en 1999 à l'Afrique, la France a fourni a elle seule 2 milliards 235 millions, soit presque autant que les Etats-Unis et le Japon réunis. [...]
[...] Un affaiblissement incontestable du lien privilégié France-Afrique A. Un désengagement progressif de la France en Afrique depuis les années 90 Dans les années 90, plusieurs évènements ont pu laisser penser que la France voulait se désengager progressivement de l'Afrique, et notamment le sommet franco africain de la Baule en juin 1990. La défense des libertés et des droits de l'homme devait désormais prévaloir sur le soutien inconditionnel aux chefs d'Etat au pouvoir : l'aide française serait liée aux progrès accomplis sur la voie de la démocratie. [...]
[...] Ces mesures s'accompagnent d'une baisse constante du nombre de coopérants français partant travailler en Afrique francophone. B. Une banalisation des relations franco-africaines Au-delà du désengagement français, on assiste en fait à une banalisation des relations franco africaines, dans tous les secteurs autrefois privilégiés Une banalisation de la formation des élites africaines Depuis le début des années 80, on constate une baisse constante du nombre d'étudiants d'Afrique noire française dans l'ancienne métropole et la disparition du processus singulier de formation des élites africaines francophones. [...]
[...] Les liens ont en fait changé de nature : de l'intérêt stratégique, la France est passée à des missions humanitaires, telles l'opération Turquoise au Rwanda en 1994. Le principe de non ingérance, fondé sur la formule des solutions africaines aux problèmes africains prévaut désormais. Bien que l'affaiblissement des liens particuliers France-Afrique soit incontestable depuis une dizaine d'années, celui-ci n'a pas conduit à une véritable rupture des relations, même si la récente crise ivoirienne, avec ses manifestations exacerbées de nationalisme, semble avoir marqué un tournant incontestable. [...]
[...] Cette question est devenue aux yeux des africains le signe que la France tourne désormais le dos à l'Afrique. Les élites envoient leurs enfants se former aux Etats-Unis ou au Canada. Ce qui pose la question de l'avenir de la Francophonie, puisque les futures élites africaines seront par la force des choses anglophones. De plus, on observe ces dernières années, et c'est un phénomène assez récent, dans les milieux intellectuels de l'Afrique francophone la montée en puissance d'un sentiment anti français. [...]
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