Les Républiques d'Asie centrale
[...] Cependant, le climat politico-social très dégradé des Républiques d'Asie centrale fournit toujours un cadre favorable au développement du fanatisme. Le groupe Herzb-i-Tahir, actif dans toute la CEI ne prône pas la lutte armée mais utilise les frustrations de populations minoritaires qui se considèrent exclues de l'espace politique pour asseoir son influence. Conclusion La situation des Républiques d'Asie centrale ne s'est guère améliorée depuis le 11 septembre et le nouveau partenariat américano-russe ne semble pas les servir. En effet, en renforçant leurs régimes autoritaires au nom de la lutte contre le terrorisme, Washington risque de réitérer les erreurs faites en Afrique et au Moyen-Orient. [...]
[...] Y a-t-il une menace islamiste en Asie centrale ? Le problème ouïgour nous invite tout naturellement à considérer le phénomène islamiste en Asie centrale et les conséquences des événements du 11 septembre dans cette région. Le danger de l'islamisme dans cette région n'est cependant pas à exagérer, notamment en raison de facteurs structurels évidents, tels que les legs spécifiques de la colonisation russes et la domination soviétique, mais également la faiblesse historique de l'islam au Kazakhstan, au Kirghizstan et au Turkménistan et enfin la dimension soufie de l'islam centrasiatique. [...]
[...] Les frontières tracées arbitrairement résultent donc de l'application de l'idéologie des nationalités à une région qui était étrangère à ces concepts. Elle rassemble cinq Etats, autrefois Républiques soviétiques : le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. Quatre républiques sont turcophones, seul le Tadjikistan est persanophone. L'Azerbaïdjan, bien que certaines caractéristiques l'apparentent à l'Asie centrale, appartient plutôt au Caucase. A la suite de l'implosion de l'Union soviétique, le 8 décembre 1991, les cinq Républiques d'Asie centrale sont devenues indépendantes. [...]
[...] En 1993, ces cinq Républiques déclarèrent officiellement se reconnaître sous le terme d'Asie centrale. L'indépendance de ces Etats a donné lieu à trois pronostics sur le devenir de cette région. Pour les uns, son potentiel énergétique, devait rapidement l'autoriser à occuper une place primordiale dans l'économie mondiale. Pour d'autres, une forte instabilité risquait de s'y développer du fait de l'ascension de l'islam, de la diversité ethnique des Républiques et du caractère artificiel de leurs frontières. D'autres enfin, annonçaient que la disparition de l'URSS laissait le champ libre à la Turquie, à l'Iran et à d'autres appétits venus de plus loin. [...]
[...] En dépit de leur chute constante en volume, la moitié des échanges commerciaux de l'Asie centrale s'effectuent encore avec des pays membres de la CEI. Les autorités régionales s'efforcent de tisser de nouveaux liens commerciaux avec l'Union européenne, la Chine et le Japon. Il en va de même avec les grandes firmes nord-américaines qui sont impliquées dans de grands projets. C'est le cas de Chevron, solidement implanté dans le bassin pétrolier de Tengiz, au Kazakhstan, et de Newmont Gold qui prospecte dans les régions aurifères d'Ouzbékistan. Mais les performances commerciales de ces Républiques restent décevantes, en deçà de leur niveau d'avant l'indépendance. [...]
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