Fiche de relations internationales, questions internationales en PREP ENA: Les relations entre la Russie et l'Europe au début du XXIème siècle
Après 1945, la Russie a exprimé une nette méfiance vis-à-vis de la construction européenne. D'une part, elle ne la considérait pas comme politiquement neutre, la voyant comme un instrument du camp adverse. D'autre part, la rivalité entre l'URSS et le bloc occidental se jouait essentiellement avec les États-Unis. L'URSS n'eut donc quasiment pas de relations avec la Communauté européenne.
[...] Cependant, le dialogue énergétique qui illustre à bien des égards les complexités du partenariat entre la Russie et l'UE s'avère délicat. Les problèmes techniques et économiques qui interviennent dans ce dialogue sont rendus plus sensibles par le fait que la coopération avec l'UE dans le domaine de l'énergie constitue un enjeu pour la Russie en termes de souveraineté et d'équilibre dans les relations commerciales. De fait, la Russie semble jouer la carte énergie comme d'un atout non seulement pour lier durablement et fondamentalement les économies européenne et russe, mais aussi pour donner au partenariat avec l'UE une dimension équilibrante c'est-à-dire permettant une prise en compte optimale des intérêts de la Russie dans ses rapports avec l'UE en dépit de ses faiblesses internes multiples qui minent ses positions dans ces rapports. [...]
[...] L'élargissement de l'UE à une majorité des pays de l'espace européen va aussi renforcer le poids de l'Union. Il apparaît qu'à mesure que la perspective de l'expansion de l'UE se rapproche, les responsables russes sont de plus en plus nombreux à ressentir que les processus d'intégration dans le cadre de l'UE supposent un rapprochement tellement sensible des pays membres que les États qui ne participent pas à ces processus peuvent se retrouver relégués à la périphérie du développement européen et que cela peut avoir des conséquences plus négatives pour [la Russie] que l'élargissement de l'OTAN selon les propos de Vladimir Baranovski. [...]
[...] Enfin, les facteurs traditionnels de la politique européenne de la Russie sont encore présents. C'est surtout vrai pour la politique européenne de sécurité et de défense. La Russie semble consciente du caractère contre- productif de ses tentatives de séparer l'Union européenne des Etats-Unis mais sa stratégie reste de soutenir l'affirmation d'une dimension militaire et de sécurité européenne pour faire contrepoids à la présence américaine en Europe. Le problème de l'enclave de Kaliningrad La crainte que les relations avec l'Union européenne ne risquent de menacer la stabilité du fédéralisme russe est prégnante. [...]
[...] L'attitude relativement bienveillante de la Russie à l'égard de l'UE et, notamment, de sa volonté de se doter d'une capacité de réaction rapide a ainsi pu être expliquée par le fait que, contrairement à l'OTAN, l'UE ne représente pas un problème politique pour la Russie. De la même manière, les responsables russes, pour justifier leur opposition à l'élargissement de l'OTAN à l'Europe centrale et orientale et aux Pays baltes avant novembre 2002, soulignaient que l'élargissement de l'Union européenne à ces mêmes pays représentait une alternative mieux à même d'assurer la stabilité et la sécurité de ces pays en les ancrant dans un ensemble politico-économique intégré. [...]
[...] Elle est le premier fournisseur d'aide économique et technique (entre 1991 et 2000, la Russie a reçu 2,3 milliards d'euros d'aide de l'UE, dont 1,4 milliard dans le cadre des programmes TACIS). L'UE est donc perçue comme un partenaire majeur des efforts de modernisation et de réforme tels qu'ils sont voulus par le président Poutine. Les relations économiques avec l'Union européenne sont le vecteur d'un rapprochement politique avec l'ouest : La diplomatie de Vladimir Poutine paraît avoir opté pour une attitude différente de celle de Boris Eltsine par rapport à l'Union Européenne. [...]
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