Les relations Chine-Taiwan depuis 1949

Résumé du document

La reprise de la guerre civile après la défaite japonaise débouche sur la défaite des nationalistes menés par Tchang Kai Shek et la proclamation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949. Les troupes nationalistes se réfugient à Taiwan, le 7 décembre 1949, le gouvernement de la République de Chine, proclamée en 1911, déplace officiellement, mais provisoirement, son siège à Taiwan. De 1949 à la fin des années 1980, deux visions de la Chine s'affrontent. Cependant, le passage d'un régime autoritaire à un système réellement démocratique qui a permis le développement d'une identité taiwanaise, ainsi que l'ouverture de la Chine continentale renouvellent profondément les relations entre ces deux Etats.

Extraits

[...] Cependant, la Chine est contrainte, après la guerre sino-japonaise de 1894- 1895 de céder ce territoire aux autorités japonaises. En 1943, les Alliés réunis lors de la conférence du Caire s'accordent pour exiger la rétrocession de l'île en l'échange de la poursuite des nationalistes des hostilités contre le Japon. La conférence de Potsdam confirme cet arrangement. En octobre 1945, la glorieuse rétrocession entre dans les faits. La reprise de la guerre civile après la défaite japonaise débouche sur la défaite des nationalistes menés par Tchang Kai Shek et la proclamation de la République populaire de Chine le 1er octobre 1949. [...]

[...] Affaibli, Chen Shui Bian a recentré son discours. Selon Chang Lin Cheng, professeur de sciences politiques à l'université nationale de Taiwan, les électeurs se sont servis de leurs bulletins pour stabiliser les relations bilatérales L'arrivé au pouvoir de Chen Shui Bian a conduit Beijing à redéfinir sa politique taiwanaise. Après une phase de raidissement, les dirigeants chinois décident de développer des relations avec l'opposition et les milieux d'affaires taiwanais, ces derniers reconnaissant pour la plupart le principe d' une Chine unique, deux interprétations Le dialogue avec le président est cependant toujours écarté. [...]

[...] Les relations économiques entre les deux rives Un des nouveaux enjeux qui caractérisent la question taiwanaise est l'interdépendance croissante des économies taiwanaise et chinoise. L'entrée conjointe des deux Chine dans l'OMC en 2001 a accéléré ce processus. Après avoir connu un développement économique rapide dans les années 1960, Taiwan est entré dans une période de stagnation économique. Les Taiwanais se sont alors tournés progressivement vers la Chine continentale profitant d'une période d'ouverture économique chinoise. Ils ont massivement investis. Le total des investissements directs et indirects constituent environ 129 milliards de dollars répartis dans plus de entreprises[11]. [...]

[...] La question identitaire est aussi en jeu chez les Chinois du continent. En effet, pour ces derniers, la réintégration de Taiwan dans le territoire national constitue la dernière étape dans la reconstruction de l'empire chinois, dans la même perspective que la rétrocession de Hong-Kong et de Macao. Les Chinois entendent ainsi effacer de l'histoire l'humiliation du démembrement de la Chine à partir de 1841. L'échec du consensus de 1992 L'arrivée de Lee Teng Hui à la tête de Taiwan marque la fin du lien entre la question taiwanaise et celle des suites du conflit entre nationalistes et communistes. [...]

[...] Durant les élections présidentielles de Taiwan en 2000, la position de Beijing se durcit. Le recours à la force est désormais non seulement possible en cas de manifestation explicite de la volonté d'indépendance mais également si Taiwan continue de reporter les négociations sine die. Ce durcissement de position, contrairement aux prévisions des dirigeants chinois, a favorisé l'arrivée au pouvoir du candidat le plus indépendantiste, Chen Shui Bian en mars 2000. Le projet de Constitution taiwanaise et la loi anti- sécession Pour la première fois dans la très récente histoire de la démocratie taiwanaise, un candidat n'appartenant pas au Guomindang est élu. [...]