Fiche de relations internationales, questions internationales en PREP ENA: La relation nucléaire indo-pakistanaise
Opposés depuis 1947 dans un conflit essentiellement territorial, l'Inde et le Pakistan constituent une illustration pertinente du concept de prolifération nucléaire et des incertitudes et dangers qu'il recèle.
La dissuasion nucléaire qui prévalait durant la guerre froide pouvait être traitée selon une logique autonome et interétatique. Il en va toutefois différemment de la prolifération. Celle-ci met en effet en cause un ensemble de dimensions, politiques et économiques aussi bien que stratégiques, et elle est indissociable des problèmes d'anarchie intérieure, de crise économique, du terrorisme ou encore du commerce des armes. Aussi les solutions éventuelles ne sont-elles pas exclusives de ces différentes dimensions mais doivent au contraire les prendre toutes en considération. L'instrument économique par exemple peut, en tant que moyens de pression, avoir des vertus modératrices qui sont aujourd'hui largement saluées et pratiquées (cf cas de la Chine). Néanmoins, la relation nucléaire indo-pakistanaise renferme d'autres paramètres, complexes, qui la rende instable et peu sûre, d'où certaines craintes relatives à l'exacerbation d'un conflit latent et au recours éventuel à l'arme atomique.
[...] Les racines de l'antagonisme. L'antagonisme fondamental opposant l'Inde et le Pakistan remonte à 1947, lorsque les Etats princiers jusqu' alors sous protectorat britannique eurent à décider s'ils souhaitaient être rattachés à l'Inde ou au Pakistan suite à la partition indo-pakistanaise. Or l'Etat-princier de Jammu-et- Cachemire, à majorité musulmane est alors dirigé par un maharadjah hindou plutôt tenté par l'indépendance. Toutefois une révolte musulmane l'amène à demander de l'aide à l'Inde qui exige en échange de son intervention qu'il accepte le rattachement à la fédération indienne. [...]
[...] La véritable relation nucléaire entre ces deux pays date de 1998 (cf infra). Toutefois, cette région est en fait nucléarisée depuis 1974, date à laquelle l'Inde a procédé à sa première explosion nucléaire souterraine dite pacifique car utilisant le plutonium produit par le réacteur (civil) construit par le Canada dans les années 1950 près de Bombay. Toutefois, dans le contexte de guerre froide et soucieux de ne pas contrarier l'Inde, aucune des puissances nucléaires établies, que ce soit les Etats-Unis ou l'URSS, n'a véritablement protesté. [...]
[...] Alors que les accords de Simla de 1972 prévoyaient un règlement bilatéral du conflit du Cachemire, faisant prévaloir la position indienne hostile à toute internationalisation du conflit contrairement au Pakistan, le dialogue entre les deux protagonistes est aujourd'hui suspendu. Ceci, ajouté à une certaine marginalisation d'un Pakistan en proie à de graves difficultés financières et à l'emprise croissante des partis religieux (le Pakistan soutient les Talibans afghans), est révélateur du caractère potentiellement déstabilisateur de l'antagonisme nucléaire qui oppose ces deux pays. II) Relation nucléaire et prolifération. [...]
[...] Cela constitue un recul important au regard des avancées obtenues préalablement et qui avaient laissé penser que l'Inde pourrait signer le CTBT avant la fin de 1999. L'Inde a également fait savoir à Pékin que son soutien au Pakistan était de nature à menacer la stabilité régionale. Enfin, la marine indienne devrait être dotée d'une puissance de feu nucléaire (vecteurs mer/sol) et l'Inde possède les matériaux nécessaires à la construction d'engins thermonucléaires. Elle posséderait actuellement une centaine de têtes nucléaires, contre 25 environ pour le Pakistan qui, lui, n'a pas accès à la technologie thermonucléaire. [...]
[...] De son côté, le Pakistan fait face à des problèmes plus graves. Outre l'aide de la Chine, il est assez isolé : il est sous embargo militaire américain partiel et est peu soutenu par les pays arabes et du Golfe Persique, contrairement aux années 1970 où ces derniers étaient séduits par l'idée d'une arme islamique Enfin, la France a suspendu la livraison de Mirages III et V modernisés mais l'aviation pakistanaise peut toujours compter sur quelque 450 appareils (Mirages V et III et F-16A américains) susceptibles d'emporter des têtes nucléaires. [...]
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