La « question irlandaise » est née aux XVIe et XVIIe siècles de l'impérialisme politique, économique, culturel et religieux de la Grande Bretagne sur son île voisine. Intégrée en 1800 au Royaume-Uni, l'Irlande n'en demeura pas moins une véritable colonie, chronologiquement la première colonie anglaise, la seule colonie européenne de l'Empire britannique.
Après une longue lutte contre la domination anglaise, les nationalistes irlandais finirent par obtenir une semi-indépendance pour les trois quarts de l'île en 1921. Au prix d'une partition, on aurait pu croire alors la « question irlandaise » terminée.
Elle s'est continuée en fait sous d'autres formes. Ainsi le Sud a dû mener un long combat pour se libérer complètement de la tutelle britannique. L'Irlande s'est progressivement affirmée sur le plan politique. Grâce notamment à son intégration européenne beaucoup plus forte que celle de son voisin britannique, elle s'est aussi très largement émancipée au plan économique, affichant même dans les années 1990 des résultats spectaculaires. Il n'y a guère qu'au plan linguistique que les Anglais ont sans doute définitivement gagné la partie sur les nationalistes irlandais, malgré les efforts du gouvernement de Dublin pour maintenir le gaélique comme « première langue officielle ».
Quant à l'Irlande du Nord, restée dans le giron du Royaume- Uni, elle a subi pendant une cinquantaine d'années une domination sans partage de la majorité protestante unioniste (environ 60% de la population) sur une forte minorité catholique nationaliste (40%) avant de connaître depuis la fin des années 1960 une grave crise pudiquement qualifiée de« troubles », véritable guerre civile sur fond confessionnel.
[...] Celle-ci n'est pas sans ambiguïté dans la mesure où la minorité anglo-américaine a toujours eu une certaine sympathie pour l'IRA, au financement de laquelle elle a contribué, au détriment parfois de catholiques modérés comme Hume. L'accord du Vendredi Saint Dès son arrivée au pouvoir en effet, Tony Blair refusa aux Communes le schéma de négociation dit de double voie : table ronde associant les partis politiques d'Irlande du Nord, et règlement parallèle de la question du désarmement des milices par une commission indépendante. L'engagement personnel de T. Blair et de B. Ahern fut à l'origine de l'accord du Vendredi Saint (10 avril 1998). [...]
[...] La Commission internationale indépendante sur le désarmement (dirigée par le général canadien John de Chastelain) a attesté qu'elle avait assisté à une procédure de désarmement, qu'elle avait effectué un inventaire, et que des sources fiables ont confirmé que le nombre d'armes mises hors d'usage était "substantiel". Pour beaucoup, y compris ceux qui doutaient que l'IRA veuille désarmer avant l'avènement d'une Irlande unifiée, cet événement peut être suffisant pour relancer le processus de paix. Bibliographie Brenan, Paul, The conflict in Northern Ireland, Longman Notes et études documentaires, 06-2000 Politique internationale, Entretien avec Bertie Ahern, hiver 2000- 2001 Problèmes économiques et sociaux 843, L'ethno-nationalisme en Europe occidentale, 03-2000 Problèmes économiques et sociaux 845, Irlande du Nord, un nouveau départ ? [...]
[...] Depuis mai 2000, l'Irlande du Nord connaît une forte instabilité politique, principalement au gré des progrès ou régressions des négociations en faveur du désarmement de l'IRA. David Trimble, qui avait démissionné le 1er juillet dernier pour contraindre l'IRA à désarmer, a été réélu mardi 6 novembre à la tête de l'exécutif biconfessionnel d'Ulster. Le catholique modéré Mark Durkan a été nommé vice-premier ministre. Il est à noter que, prenant acte du changement de climat depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, l'IRA a annoncé, le 23 octobre, le début de la mise hors d'usage de ses arsenaux. [...]
[...] Gerry Adams, dirigeant du Sinn Féin, la branche politique de l'IRA, fut reçu par le Premier ministre irlandais le 6 septembre, puis, à Londres, par la Chambre des Commune. Le 9 décembre 1994 enfin, des représentants du Sinn Féin et du gouvernement britannique acceptèrent de discuter officiellement, pour la première fois depuis plus de vingt ans et, en dépit de quelques ruptures passagères, poursuivirent ces négociations exploratoires tout au long de 1995, jusqu'à ce que l'IRA mette fin à son cessez-le-feu avec un attentat, le 9 février 1996. [...]
[...] Intégrée en 1800 au Royaume-Uni, l'Irlande n'en demeura pas moins une véritable colonie, chronologiquement la première colonie anglaise, la seule colonie européenne de l'Empire britannique. Après une longue lutte contre la domination anglaise, les nationalistes irlandais finirent par obtenir une semi-indépendance pour les trois quarts de l'île en 1921. Au prix d'une partition, on aurait pu croire alors la question irlandaise terminée. Elle s'est continuée en fait sous d'autres formes. Ainsi le Sud a dû mener un long combat pour se libérer complètement de la tutelle britannique. L'Irlande s'est progressivement affirmée sur le plan politique. [...]
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