Robert Kagan se place parmi les néoconservateurs dans le spectre politique américain. Cette école de pensée très républicaine prône la force comme moyen de règlement des différends internationaux. Elle s'oppose à tout multilatéralisme, notamment à travers les organisations internationales. Les Etats Unis doivent uniquement tenir compte de leur intérêt personnel dans leurs relations internationales...
[...] La crise du Kosovo démontre encore une fois la supériorité militaire des Etats-Unis et la faiblesse de l'Europe. Cette crise met également en exergue les dysfonctionnements au sein de l'Alliance Atlantique entre la doctrine militaire américaine qui est d'aller le plus loin possible dans le recours à la force une fois celui-ci entamé et l'approche européenne qui est plus prudente. Le motif principal de l'intervention pour les Etats Unis devient alors le maintien de la cohésion de l'OTAN. En effet, une fois engagé, un retrait aurait mis à mal l'Alliance. [...]
[...] Au contraire, les raisons de ce clivage sont profondes. L'Europe est en effet sortie affaiblie de la Seconde Guerre mondiale et dépend des Etats-Unis pour sa défense pendant toute la Guerre Froide. Cependant, à la fin de la Guerre Froide, l'Europe, bien que financièrement rétablie, reste toujours sous la dépendance américaine pour sa défense. Ainsi selon Kagan, l'Europe est restée faible et les Etats Unis n'ont fait qu'accélérer leur logique de puissance, devenant ainsi la puissance hégémonique, responsable de la sécurité internationale. [...]
[...] L'Europe ne peut être envisagée comme un tout : la récente crise irakienne a montré les nombreux clivages au sein de l'Europe. Les pays qui ont soutenu la politique d'intervention armée en Irak ont été majoritaires par rapport à ceux qui s'y opposaient. Enfin, l'attitude américaine par rapport à la possibilité d'une défense européenne autonome reste ambiguë : les Etats-Unis souhaitent pouvoir se décharger sur l'Europe d'une partie des responsabilités et des coûts du maintien de la paix, toutefois ils affichent une hostilité marquée à la récente mention de l'établissement d'un quartier général européen. [...]
[...] Le traité de Maastricht et les perspectives d'union politique, économique et militaire ont pu faire penser que l'Europe allait devenir un contrepoids aux Etats Unis dans un monde multipolaire. Or même si sur le plan de l'intégration économique et politique, l'Union Européenne est plutôt un succès, l'aspect militaire et concernant la défense est encore peu développé. L'Europe est donc restée pour sa défense sous la dépendance américaine : le conflit dans les Balkans prouve l'incapacité de l'Union Européenne à assurer sa propre défense. Kagan analyse cette disparité comme étant une conséquence de la Guerre Froide. [...]
[...] Il n'en est pas certain. Avec la fin de la Guerre Froide, la nécessité d'une Alliance Atlantique soudée se fait moindre. Les Etats-Unis défendent leur intérêt national avant tout. M.Bush, en prenant ses fonctions, prône un désengagement des Etats-Unis dans les affaires du monde, comme par exemple pour le problème israélo-palestinien. Puis, après le 11 septembre, lorsque l'Amérique est touchée, la question essentielle à ses yeux n'est plus l'unité de l'Ouest mais sa propre défense. Selon Kagan, nous venons de pénétrer dans une longue ère d'hégémonie américaine (p. [...]
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