Comme tout autre pays, l'Italie a ses propres cercles de priorité en matière de politique étrangère qui, on ne peut se passer de faire la comparaison, ressemblent étroitement à ceux de la France. Ces cercles de priorités sont dessinés de façon très claire. En premier lieu, c'est l'Europe, accentuée par son élargissement à l'Est, où l'Italie semble jouer un rôle central. Ce sont, également, l'Alliance Atlantique et les Nations-Unies où Rome est perçue comme une « bonne élève » et innovatrice dans quelques cas, notamment avec la demande d'intégration de la Russie à l'OTAN comme membre décideur (I). Ensuite, l'Italie jouit d'une position privilégiée avec certains pays de part ses relations historiques avec eux : la Libye, les pays partenaires de l'Euromed et l'Argentine. Enfin, Berlusconi « rêve » de jouer un rôle dans la négociation des accords de paix au Moyen-Orient (II). Mais les rapports qu'il entretient avec ces pays sont souvent taxés de « rapports économiques purement intéressés » voire d' « exploitation », où seule l'Italie trouverait des avantages, comme l'électricité en Europe de l'Est. Pourtant, cette critique est facile d'autant plus que Rome prend de plus en plus de mesures afin de sortir certains pays de leur pauvreté en leur proposant des solutions concrètes aussi bien du point de vue social...
[...] Le reproche qui pourrait être fait à cette politique étrangère est que tous les efforts mis en œuvre se résument souvent à des actions à court terme. Par conséquent, la quotte actuelle du ministre des affaires étrangères pourrait considérablement chuter si ses promesses n'étaient pas respectées. L'Italie est un pays très proche de la France qui ne cesse de s'accroître économiquement, contrairement à la France qui stagne de façon alarmante. L'Espagne a fait la même chose et, comme l'Italie, s'est totalement transformée en l'espace de dix ans pour concurrencer de façon inquiétante Paris13. [...]
[...] L'Italie est à l'origine du dernier sommet de l'OTAN à Rome fin mai 2002. Elle désire que la Russie puisse être décideur au même titre que les Etats fondateurs de l'OTAN et ainsi posséder un réel pouvoir de décision au sein de l'institution. Elle a également été à l'origine d'un nouveau dialogue entre les Etats-Unis et la Russie sur la réduction des armes stratégiques offensives qui a commencé au milieu de l'année 2001 et qui se poursuit actuellement. Enfin, Berlusconi dans sa prochaine visite en Russie discutera de la possibilité de l'arrivée d'un groupe de grands entrepreneurs italiens du secteur bancaire afin de discuter avec Poutine d'une éventuelle coopération économique et commerciale. [...]
[...] Les relations bilatérales constituent encore une grande partie de sa politique extérieure. II UNE POLITIQUE ETRANGERE ENCORE LARGEMENT MARQUEE PAR LES RELATIONS BILATERALES. Le 11 septembre a renforcé les Etats, et donc l'Italie, dans leur idée d'un renforcement des relations d'Etat à Etat pour éviter tout blocage de décisions comme il peut souvent y avoir dans le multilatéralisme. Un autre avantage n'est pas à négliger : la rapidité est indiscutable dans les relations bilatérales. L'Italie possède, comme tout pays riche européen mais à un moindre degré, un passé colonial qui le lie à de nombreux pays. [...]
[...] Pourtant, il reste difficile de s'accorder entre Etats sur des questions qui touchent à la politique étrangère et donc inévitablement à la souveraineté de l'Italie. Le problème est encore plus complexe en matière militaire ou de défense où l'unanimité reste la règle pour toute prise de décision. En dernier lieu, l'Italie, comme tout Etat membre, peut invoquer des raisons impérieuses afin de justifier le non respect de la politique étrangère européenne. C'est pourquoi, l'Italie choisit souvent d'adopter une politique de compromis qui permet de passer outre ces blocages en privilégiant le dialogue sur la question sans passer par le schéma contraignant de la prise de décision Aussi, Berlusconi estime que l'Europe possède un certain bien- être »4et doit, par conséquent, se responsabiliser pour aider les pays plus en retard qui pourraient entrer prochainement dans l'Union ou encore les pays du Tiers Monde. [...]
[...] Ne prend-il pas la place de Solana, chargé de la politique extérieure de l'Europe ? Ensuite, l'Italie établit des relations bilatérales très fortes avec ce même pays pour devenir, en quelques sortes, le pays interlocuteur indispensable dans ce conflit. La seule justification que semble apporter Berlusconi à ce comportement est une politique étrangère communautaire, trop largement marquée par des équidistances plutôt que par des équilibres et, qui manquerait de clarté et de cohérence. C'est pourquoi, il accepte de fournir des soldats à l'armée européenne mais ne va pas plus loin. [...]
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