La « politique arabe » de la France est le fruit d'un intérêt traditionnel pour cette région, pour des raisons culturelles et historiques. Mais elle est plus souvent le résultat de stratégies à long terme, qui répondent à des logiques conductrices, notamment dans certaines situations, tel que le conflit entre Israël et les territoires Palestiniens.
Par Moyen-Orient, nous entendons ici une vaste zone géographique et culturelle, qui s'étend de l'Egypte aux frontières iraniennes. J'y ajoute également le Maghreb, qui partage avec cette région de nombreux intérêts politiques et culturels.
[...] De manière générale, on peut estimer que la diplomatie française au Moyen-Orient s'exprime à coups de symboles. Du Président libérant la cathédrale de Jérusalem de l'armée israélienne au discours de Dominique de Villepin à la tribune de l'ONU contre l'intervention en Irak, les dirigeants français multiplient les clins d'œil aux populations arabes, hérités d'une politique gaullienne érigée en mythe. Selon Pierre Lellouche, ancien député RPR et conseiller de Jacques Chirac à la Mairie de Paris, la politique arabe de la France permet de montrer la vraie nature du pays : frileuse, égoïste, prête à toutes les compromissions, et antisémite. [...]
[...] Enfin, à certaines occasions bien précises, des individus s'introduisent dans la politique étrangère française, en qualité de médiateur notamment. C'est notamment le cas lors de prises d'otages comme au Liban entre 1986 et 1987, ou en Irak plus récemment lors de la prise d'otage des deux journalistes Christian Chesnot et Georges Malbruneau. Ainsi, dans l'affaire du Liban, Jean-Charles Marchiani, un proche de Charles Pasqua alors ministre de l'intérieur, avait pris des initiatives personnelles, parallèles à celles que menaient déjà l'Elysée et le gouvernement d'opposition mené par Jacques Chirac. [...]
[...] La région est également stratégique, notamment par sa richesse en matière première, et il est donc important pour les intérêts français d'en ménager ses dirigeants. Certaines situations sont particulièrement suivies et répondent à une logique particulière en politique étrangère. C'est ainsi le cas du Liban, et l'amitié très forte de Jacques Chirac avec Rafic Hariri a renforcé les liens de la France avec ce pays, soumis aux aléas des puissances régionales, notamment la Syrie et Israël. Le Président avait ainsi, jusqu'à la destitution puis l'assassinat de Rafic Hariri établi une sorte de relation triangulaire entre la France la Syrie et le Liban, estimant que la Syrie était un passage obligé pour toute politique d'aide au Liban. [...]
[...] Jean-François Girault fait également partie de cette poignée d'hommes qui comptent dans l'élaboration de la politique française au Moyen-Orient. Après avoir été le conseiller diplomatique du Président sur le Moyen- Orient, il est aujourd'hui ambassadeur en Irak depuis le 29 Avril 2003, pays qu'il connaît depuis longtemps. Il était notamment membre de la délégation française en Irak en 1998, lors de tentatives de Jacques Chirac pour réintégrer l'Irak au concert des nations Conseiller du président, ambassadeur aux Nations Unies puis à Washington, Jean-Daniel Lévitte est souvent associé aux décisions du Président de la République en matière de politique étrangère au Moyen- Orient. [...]
[...] Cette vision est pour le moins contestable, mais il est sûr qu'il est difficile de dégager de ses actes politiques, souvent symboliques, une réelle logique, tant les décideurs français en matière de politique étrangère semblent désireux de ne fâcher personne dans cette région. Bibliographie E. Aeschimann, Ch. Boltanski, Chirac d'Arabie, Grasset, Paris R. Labévière, Bagdad-Beyrouth, le grand retournement, Seuil, Paris A. Du Roy, Domaine réservé : les coulisses de la politique étrangère sous la Ve République, Seuil, Paris M-CH Kessler, La politique étrangère de la France. Acteurs et processus, Presses de Sciences Po, Paris Site internet du Ministère des Affaires étrangères www.diplomatie.gouv.fr Aechimann, Eric et Boltanski, Christophe, Chirac d'Arabie, Grasset, Paris Aeschimann et Boltanski, Op. [...]
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