La Côte d'Ivoire, membre à part entière de l'Afrique de l'Ouest et de l'empire colonial français, accède à l'indépendance en 1960 au même titre que les autres colonies. Le dirigeant historique de la Côte d'Ivoire, Houphouët Boigny transforme par un régime autoritaire son pays en un très bon élève de l'Afrique subsaharienne par un développement économique basé sur les principales richesses du pays : cacao et café. Or depuis 2002, ce profil de bon élève est totalement occulté par un conflit complexe dans lequel querelles internes et tensions externes créent une confusion qu'il est indispensable d'éclairer si l'on veut laisser une chance au pays de retrouver son rang (...)
[...] Le démantèlement de ce mode de régulation politique se traduit par l'apparition au premier plan de l'actualité ivoirienne de ce que l'on appelle les jeunes patriotes Ces jeunes représentent une population urbaine, peu qualifiée, issue des milieux populaires, donc d'une population récupérée sur la base d'une exaltation patriotique mais aussi sur les bases d'une volonté de revanche d'une population souvent soumise à la domination des planteurs et des étrangers, en particulier les cadres français des grandes entreprises. Cette évolution est d'autant plus surprenante par sa violence que la population ivoirienne a toujours eu une tradition de tolérance, mais aussi une tradition de division du travail dans laquelle chaque communauté occupait une niche économique. Ce glissement vers la violence s'explique facilement. Il y tout d'abord, la crise de l'emploi, en particulier en ville. Mais il y a aussi de graves tensions au niveau de la propriété foncière. [...]
[...] Enfin, un espace d'investissement dans lequel même la monnaie présentait un caractère favorable. Le problème est qu'aujourd'hui, la conjoncture économique et l'affaiblissement économique et financier de l'Afrique francophone ont amené la France a diversifié son intervention en terme d'aide au développement à travers des organisations internationales (FMI, la Banque Mondiale Ces interventions ayant pour objectif principal de réduire voire d'annuler la dette de ces pays africains. Toutefois, cette annulation n'est pas sans contrepartie puisque depuis 1995, Jacques Chirac a obtenu que l'on échange l'annulation de cette dette contre des facilités d'investissement dans les Etats concernés. [...]
[...] Le dispositif militaire français conserve toutes les formes matérielles qui étaient les siennes depuis l'indépendance. Par contre le principal soucis est d'éviter toute intervention directe dans les crises africaines, le cas de la Côte d'Ivoire était une exception qui place la France dans une situation ambiguë dès l'instant où notre pays travaille pour la paix en collaboration soit avec l'ONU, soit avec des institutions africaines (comme l'Union africaine) soit la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). En conclusion, le gendarme de l'Afrique (la France) s'est transformé en gardien de la paix avec l'exception de la Côte d'Ivoire. [...]
[...] Les causes du conflit en Côte d'Ivoire sont à la fois complexes et nombreux. Il y a tout d'abord les causes internes liées au régime politique ivoirien qui a longtemps été basé sur un mode de régulation politique clientéliste. Ce mode de régulation a longtemps permis une co-existence pacifique entre les différentes communautés, en particuliers ethniques ou religieuses. Les choses dérapent dès le moment où le contexte économique se dégrade depuis une dizaine d'années, avec l'obligation imposée par le FMI de libéraliser les 2 filières importantes du pats : le café et le cacao. [...]
[...] Nous avons donc en Côte d'Ivoire l'exemple type d'un conflit économique, foncier qui devient un conflit politique et culturel. Les motifs de haine se multiplient : la religion, la culture désignent un glissement vers l'intolérance, vers la peur de l'étranger, en l'occurrence le Dioula (membre de l'ethnie du nord), le nordiste et le musulman (opposition aux chrétiens d'Abidjan). Nous sommes donc en présence d'une question cruciale : Qu'est-ce que la nation Qui en fait partie ? ».(Nation : ensemble de personnes dotées d'éléments de civilisation communs : la langue, la religion, la culture et les modes de vie, mais aussi la volonté de vivre ensemble sur un territoire donné). [...]
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