Fiche de relations internationales, questions internationales en PREP ENA: La politique africaine de la France
De façon récurrente, tous les Présidents successifs de la Vème République depuis VGE ont fait part de leur volonté de mettre de l'ordre dans les relations franco-africaines, et de réformer une politique dont l'efficacité est douteuse depuis fort longtemps. La nouvelle politique africaine apparaît ainsi comme un serpent de mer de la diplomatie française. VGE l'a annoncée le premier, mais il s'est rapidement emparé de l'héritage de ses prédécesseurs sans y toucher sur le fond. Il a d'ailleurs failli chuter sur la politique africaine (affaire des diamants de Bokassa). En dépit également des discours initiaux (les nouveaux rapports Nord-Sud du discours de Cancun à l'automne 1981), F..Mitterrand a poursuivi cette politique (ce qui a d'ailleurs entraîné le départ de son ministre de la Coopération, J.P. Cot, au début de son premier septennat). Incontestablement, cette question est revenue brutalement sur le devant de la scène depuis le début des années 1990, sous le coup notamment des événements : 'échecs' français en Afrique (Rwanda 1990-1994, Zaïre 1997), dévaluation du Franc CFA (perçue en Afrique comme un 'lâchage' de Paris). Discours de Chirac depuis 1995 et de Jospin depuis 1997.
[...] Les échanges avec les pays non-francophones ont progressé fortement depuis le début des années 1990 (Angola, Ethiopie, Ouganda, Afrique du Sud) et en 1997, pour la première fois, plus de la moitié de nos échanges avec l'Afrique sub- saharienne ont été réalisés hors zone franc. B / Les bénéfices pour l'Afrique sont devenus discutables 1. La stagnation économique des pays francophones En dépit de l'importance de l'aide accordée par la France sur toute la période, la situation économique et sociale des pays "du champ" ne s'est pas sensiblement améliorée. Certains se sont même demandés si elle n'a pas constitué un frein au développement en encourageant les comportements de clientélisme et en décourageant l'innovation. [...]
[...] I / L'évolution de la politique africaine de la France est devenue nécessaire en raison d'un coût élevé pour la France et de bénéfices limités pour l'Afrique. A / La politique africaine de la France est devenue manifestement trop coûteuse, tant d'un point de vue politique que militaire et financier Les opérations militaires engagées par la France sont devenues de plus en plus contestées. La France est intervenue plus de 30 fois en Afrique depuis les indépendances : La France dispose d'accords de défense avec 8 pays africains (prévoyant la possibilité d'interventions militaires françaises, soit en réponse à des agressions extérieures, soit même en cas de troubles internes), d'accords d'assistance militaire technique avec 24 autres (formation et fourniture militaire, sans intervention a priori), et entretenait des bases militaires dans 6 pays africains (Sénégal, Côte- d'Ivoire, Gabon, Djibouti, Tchad, Centrafrique) où étaient présents en permanence soldats (en 1996). [...]
[...] Tant que l'affrontement Est-Ouest demeurait, l'Afrique conservait un intérêt stratégique en soi, qui permettait d'éluder la nature des moyens, les objectifs poursuivis ainsi que l'efficacité de cette politique pour le continent africain. L'effondrement du camp socialiste et la disparition subséquente des rivalités Est-Ouest ont dévalué l'importance stratégique de l'Afrique. Ce bouleversement géopolitique a mis à jour les contradictions et les faiblesses de notre politique africaine. Les moyens et les objectifs sont apparus d'autant plus criticables que l'efficacité globale de notre politique vis-à-vis de l'Afrique est apparue pour le moins limitée, aussi bien pour la France que pour l'Afrique elle-même. [...]
[...] Elle s'abstient touefois de toute ingérence directe. Désormais, la France limite ses interventions à certaines situations précises : - Les opérations à caractère humanitaire (Turquoise au Rwanda de juin à août 1994, sur mandat du CSNU) ; - Les évacuations de ressortissants (opération Pélican au Congo Brazzaville à l'été 1997) ; - Le soutien logistique et technique aux opérations de maintien de la paix dans un cadre multinational (MINUEE entre l'Ethiopie et l'Erythrée avec l'utilisation de la base de Djibouti, MONUC en RDC avec l'équipement d'un bataillon sénégalais). [...]
[...] L'aide française, financière ou militaire, a contribué à faire ou à défaire les dirigeants africains, en apportant notamment une aide souvent aveugle et peu conditionnée à des dictateurs (Mobutu, Bokassa). "L'appel de La Baule" du sommet franco-africain de 1990, par lequel la France a déclaré qu'elle subordonnerait désormais son aide à la démocratisation), est largement demeuré lettre morte dans les faits. Dès le somet de la francophonie de Chaillot, l'année suivante, le Président Mitterrand précisait "la nécessité de laisser chaque pays africain aller à la démocratisation à son rythme". [...]
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