Après les échecs, parmi d'autres, des accords d'Oslo, de celui de Camp David en 2000, puis de la « feuille de route » en 2003, le conflit israélo-palestinien apparaît comme un « conflit sans solution », càd dont la violence persiste et où les accords de paix ne se concrétisent pas, car les revendications sont incompatibles, ou plutôt, sont ressenties comme telles. La confusion, le désordre du rapport de force s'ajoutent à l'impossibilité d'établir et de respecter des négociations constructives.
[...] Elle bénéficie en même temps d'une substantielle aide financière et militaire des Etats-Unis. Ses voisins, tout d'abord unanimes à la condamner, finissent par se rallier à l'utilité de ce revirement, puisque la Jordanie signe un traité de paix avec Israël en octobre 1994 et la Syrie négocie dans le même but, mais sans aboutir. Mais cette évolution est ambiguë puisque parallèlement à leurs efforts de normalisation les pays arabes autorisent leurs médias à mettre en valeur des positions niant la légitimité d'Israël et à véhiculer de violentes attaques anti-israéliennes empreintes d'antisémitisme, que relaient les milieux universitaires arabes qui vont jusqu'à diffuser des discours comme celui des Protocoles des Sages de Sion De fait, Israël apparaît pour les populations comme un exutoire bien pratique de leurs rancoeurs et frustrations, ce qu'encouragent les mouvements islamistes en jouant sur la discorde ancestrale entre juifs et arabes, assimilée à un combat de l'Occident contre l'Islam afin de déstabiliser les autorités en place. [...]
[...] Dans le cas de l'esplanade des Mosquées/mont du Temple, cette souveraineté s'exerce sous le contrôle d'un groupe international (avec le déploiement sur place d'une présence multinationale.) Concernant le problème des réfugiés, une série d'options est proposée à chaque Palestinien réfugié à l'étranger, sous le contrôle d'une commission internationale Les réfugiés peuvent exercer un droit de retour dans le cadre de l'Etat palestinien, opter pour un pays tiers, pour Israël, ou enfin rester dans le pays où ils résident déjà. Israël reste cependant souverain sur le nombre de réfugiés autorisés à rentrer sur le territoire israélien. Cette réinstallation s'accompagne du versement d'indemnités compensatrices des préjudices subis, géré par une commission internationale. De grandes concessions sont donc faites par les deux camps. [...]
[...] C'est pourquoi elle a pressé les Etats-Unis de déployer des efforts de paix et poussé à la mise en œuvre de la feuille de route du quartet. Le Liban ne peut que bénéficier d'une stabilisation de la région. Tous doivent admettre un préalable essentiel : la reconnaissance mutuelle, l'acceptation pleine et entière de l'existence de l'autre. L'exigence première d'Israël, qui a toujours été de ne pas avoir à négocier son existence, doit être respectée, tout comme Israël doit reconnaître l'existence du peuple palestinien. [...]
[...] Les Etat Arabes doivent accepter la création d'un Etat palestinien ; la Jordanie, l'Egypte et, de façon globale, les Etats de la péninsule arabique ont une marge de manœuvre limitée car ils sont trop liés aux Etats-Unis et, de façon moindre, aux Européens. En effet, au plan régional, l'Egypte est de moins en moins le centre de gravité géopolitique du Proche-Orient. Autrefois médiateur privilégié du processus de paix, le pays a été marginalisé par le plan de paix arabe proposé par les Saoudiens lors du Sommet Arabe de Beyrouth en mars 2002. La Syrie elle-même n'est pas du tout dans une position guerrière. [...]
[...] Il apparaît clairement que la paix ne peut plus désormais découler que du règlement, le plus rapide possible, de ces questions douloureuses. Ce plan présente le grand avantage d'éviter un processus graduel qui, si il pouvait avoir des aspects rassurants, constituait l'une des principales faiblesses des précédents plans de paix dans la mesure où il freinait les transformations structurelles et accrédite l'idée que les changements sont purement cosmétiques. Pour citer les auteurs du plan de Genève, seule une réconciliation historique entre les Palestiniens et les Israéliens peut aboutir à la réconciliation entre le monde arabe et Israël Ainsi s'imposent l'acceptation de concessions majeures et le refus des doubles jeux qui ont prévalu jusque là de la part de toutes les parties en jeu. [...]
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