Le printemps 2003 a été marqué par la division de l'Occident sur la question irakienne paralysant les Nations Unies (fondée la 26 juin 1945 à San Francisco) et « écartelant » (André Fontaine in Politique internationale, mai 2003) l'Alliance atlantique (fondée en 1949 à Washington) Toutefois depuis la fin de la guerre, les hostilités diplomatiques semblent s'être atténuées bien que chacune des deux parties garde ses positions. Alors qu'est-ce qui aujourd'hui réunit le monde occidental et qu'est-ce qui le divise ?...
[...] Chaque puissance doit donc se soumettre à l'arbitrage sans appel d'une papale Organisation des Nations unies (p57) En référence à Joseph de Maistre (1753-1821 ; homme politique et philosophe) qui attribue au pape la souveraineté sur toutes les souveraineté et à Jürgen Habermas (1929- ; philosophe allemand) qui actualise cette théorie en l'attribuant à l'ONU. Cependant il ne suffit pas de s'autoproclamer arbitre pour l'être et se trouver à même d'exercer un arbitrage impartial. Ainsi si les trois justifications de l'intervention de l'OTAN au Kosovo , à savoir l'urgence, l'humanitaire et la démocratie, étaient aussi réunies en Irak, la légalité internationale n'a pas validé une expédition militaire. On constate que depuis sa création le Conseil de Sécurité légifère rarement en matière de guerre car la plupart des conflits qui divisent l'humanité le divisent également. [...]
[...] Bush], derrière les Etats voyous qu'il dénonce, les Etats parrains qui les soutiennent ? (p167) Quelques mois avant le 11 septembre, l'Occident célébrait la fin de l'union soviétique, la fin de la guerre froide, la fin de l'Histoire Désormais on peut constater que l'extinction de la guerre froide n'a pas fait naître un monde pacifié, tout comme 14-18 n'était pas la der des ders et que les camps de la mort ne sont pas les ultimes exemples d'inhumanité. Manhattan rappela brutalement que le temps ne travaille pas pour nous, qu'il n'y a pas de happy end garanti à l'aventure humaine, que la fin du monde est possible, nue, sans lendemain. [...]
[...] Ensuite les manœuvres contournent les agglomérations évitant les combats urbains et se concentrent sur des points stratégiques (casernes, centres administratifs ) à la manière d'un coup d'Etat toujours dans le même but d'économie de la vie humaine. Enfin l'opportunité de la situation politique doit permettre le renversement de l'autorité en place. Clausewitz distingue deux finalités de l'opération guerrière : son objectif proprement militaire (ici le renversement du dictateur) et son but géopolitique (ici la réduction du danger terroriste mondial) De cette seconde dimension reste l'Arabie Saoudite, vivier du terrorisme. La prise de Bagdad s'inscrit donc dans une géopolitique dissuasive visant couper la route des terroristes de Riyad. [...]
[...] La liberté est aujourd'hui devenue le pivot de la coexistence des peuples à l'ère du terrorisme sans frontière (p103) Désormais l'avenir de l'Occident peut se décider au plus profond de n'importe quel pays. G.W. Bush distingua alors un axe du mal regroupant de manière hétérogène des dictateurs aussi différents que dangereux, de pays de cultures, religions et idéologies divergentes. Cette liste d'Etats voyous (de rogue state en américain) suscita de nombreuses réactions. L'oxymore en question est notamment accusé d'euphémisme, reléguant le dictateur irakien au rôle de délinquant. Le camp de la paix retourna même l'expression contre son émetteur en définissant le voyou comme celui qui s'arroge le droit de stigmatiser l'autre. [...]
[...] L'Europe en cours d'unification s'est donc trouvé en difficulté pour affirmer une diplomatie communautaire. Il s'est ainsi créé un camp baptisé de la paix et un camp dit de la guerre Le premier unissait peu de gouvernements mais une majorité de populations contre George W. Bush ; le second rassemblait une majorité de gouvernements et quelques intellectuels pour qui l'ennemi principal était Saddam Hussein. Les deux camps divergeaient donc dans leur évaluation de la situation mondiale ainsi que sur les risques qui se profilaient et les défis à relever. [...]
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