Arme nucléaire - système international - Dissuasion- équilibre de la terreur - crise de cuba - guerre froide - nouvel ordre international
Les 6 et 9 aout 1945, lorsque les Etats Unis bombardent les villes japonaises Hiroshima et Nagasaki, le monde entre dans l'ère du nucléaire sans vraiment savoir ce que cela signifie. Plus de soixante années plus tard, le poids de l'arme nucléaire sur la scène internationale n'a pas diminué : malgré les évolutions considérables de la notion de puissance, elle demeure le symbole ultime de la puissance des Etats.
L'arme nucléaire se distingue des autres armes de destructions massives par sa puissance de feu accessible instantanément, qui génère sur la cible des effets inégalés, mécaniques, thermiques, et radioactifs. Le souffle de la bombe détruit les bâtiments sur des kilomètres, alors que l'effet thermique cause des ravages sur l'organisme humain et provoque des incendies, et que l'effet radioactif se poursuit longtemps après l'explosion. L'impact de cette arme fondamentalement différente des armes conventionnelles a donc logiquement placé au coeur des relations internationales depuis 1945.
La puissance nucléaire inspire cependant des sentiments contradictoires : pour certains elle est un gage de paix et de sécurité, alors que pour d'autre elle représente la promesse d'une apocalypse. Il est donc légitime de s'interroger sur l'impact qu'a eu l'arme nucléaire sur le système international depuis la fin de la seconde guerre mondiale : A-t-elle été un facteur d'ordre ou de désordres sur le système international depuis 1945 ? Et dans l'autre sens, le système international a-t-il su réguler avec succès les menaces que le nucléaire fait peser sur lui ?
[...] II - L'éclatement de la bipolarité rend l'équilibre de la terreur plus complexe. La fin de la guerre froide et l'annonce d'un nouvel ordre mondial avait pu laisser espérer un effacement de la diplomatie nucléaire au profit d'un ordre international plus pacifié. Ces espérances ont fait long feu et le facteur nucléaire, annoncé pendant un temps comme obsolète, est redevenu plus que jamais présent dans les relations entre les grands acteurs de la scène internationale, générateur de plus de désordres que pendant la guerre froide. [...]
[...] Une menace terroriste ? Cela ne fait que renforcer les interrogations sur la possibilité pour une organisation terroriste de se doter d'une telle arme ou à défaut d'une « bombe sale » (mélange d'explosif et de matières fissiles) dont l'utilisation serait catastrophique en termes de pertes humaines. Si la technologie nucléaire nécessite un très haut niveau de compétence dont ne semblent pas encore disposer les groupes terroristes, leur pouvoir financier pourrait leur permettre de d'acquérir les matières fissiles nécessaires. Il est assez clairement établit qu'Al Quaida a déjà cherché à entrer en possession de telles matières. [...]
[...] Moscou envisage même la possibilité de frappes nucléaires préemptives, même dans le cadre de conflits limités. A ce stade, l'arme nucléaire fait donc peser des menaces sans précédent sur la scène internationale. Si les Etats-Unis ou l'URSS traduisent leurs stratégies par des actes, la guerre sera nucléaire ou ne sera pas. Quelques évènement, cependant, et en particulier la crise de Cuba, vont amener les deux grands à réviser leur stratégie nucléaire et vont poser les bases de l'ordre nucléaire si déterminant tout au long de la guerre froide. [...]
[...] Pour la Chine de Mao, le programme nucléaire est une façon de s'affirmer comme l'égal des dirigeants soviétiques. Pour l'Inde, la puissance nucléaire doit permettre d'assurer l'autonomie et la sécurité du pays face à la Chine. Les bases d'une régulation « par le haut » Face à cette prolifération nucléaire qui menace l'ordre bipolaire, le système international essaie dès les années 1960 de poser les bases d'une régulation du nucléaire « par le haut », née de la concertation entre les nations. Elle doit permettre une régulation horizontale et verticale des arsenaux militaires. [...]
[...] L'arme nucléaire est l'un des facteurs essentiels à l'équilibre de ce nouveau système international. La mise en place d'un « ordre nucléaire » pendant la guerre froide D'une « arme d'action » à une « arme de dissuasion » Les premières stratégies Dans un premier temps, la bombe nucléaire n'est considérée que comme une arme conventionnelle, est n'est donc envisagée que pour sa formidable puissance de destruction. Ce n'est que plus tardivement, à partir de 1953, que les américains et les soviétiques prirent en compte dans leur stratégie militaire les spécificités du nucléaire. [...]
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