Sophie Bessis expose comment s'est forgé en Occident la « culture de la suprématie », et analyse l'hégémonie que celle-ci a prise jusqu'à nos jours. Dans cet ouvrage, il s'agit surtout de retracer l'histoire et analyser les rapports entre l'Occident et le reste du monde. Elle se concentre sur l'évolution des rapports de force dans les champs politique et économique mais aussi dans le domaine culturel par le biais des attitudes et des discours.
Elle postule que l'identité occidentale est indissociable d'une culture de la suprématie, culture qui s'est perpétuée, sous des formes différences dans toutes les périodes de l'histoire. La preuve en est que des pays occidentaux, tel que La France, par exemple, ne peuvent se penser autrement que comme grande puissance, et la crainte de perdre sa suprématie se traduit par la peur de voir se dissoudre leur identité...
[...] Mais aujourd'hui, l'occident semble vouloir poursuivre sa mission civilisatrice en effaçant une partie de la dette. Technologies de la contrainte L'endettement des pays du Sud est un moyen pour le Nord d'imposer au Sud une nouvelle division internationale du travail et des richesses, dont les occidentaux restent les bénéficiaires. Les privilèges de la puissance 159) La globalisation propose deux poids de mesures : elle exige la libéralisation totale du commerce international pour le Sud, mais autorise parfois le protectionnisme au Nord Du bon usage du libéralisme La puissance d'un Etat se mesure pour une grande part à sa capacité à exporter sa production dans le monde entier et d'importer le moins possible. [...]
[...] Pourtant, ce qui caractérise l'occident est justement cette société de consommation de masse. Et il parait impossible de généraliser cette consommation au monde entier, elle reste donc le privilège du Nord. Une facture colossale La terre étant mise en danger par la consommation, il convient de mettre en place des modèles de croissance différents. C'est dans cet optique que fut créé le concept de développement durable. Or, jusqu'ici, c'est évidemment le règne du faites ce que je dis, pas ce que je fais La prise de conscience actuelle de la finitude de la planète annonce peut-être l'épuisement de ce modèle longtemps incontesté. [...]
[...] Les colonies continuaient d'attirer, notamment par leur exotisme, les métropoles, et inspiraient de nombreux écrivains (comme Pierre Loti). Vers l'européanisation du monde Les colonies ont servi au XIX°siècle de terre de peuplement aux populations européennes car la croissance démographie était tellement élevée que le contient européen ne pouvait tous les abriter (ainsi 35 millions d'Européens immigrèrent aux France entre 1830 et 1920). Cette installation est légitimée, notamment en Afrique du Nord, par un retour aux sources, par l'antériorité romano- chrétienne sur la présence arabo-musulmane. [...]
[...] III- Des deux cotés du miroir Dans la dernière partie, Des deux côtés du miroir, S. Bessis analyse l'incapacité de l'Occident à considérer l'autre comme son égal, et symétriquement, la façon dont cet autre se laisse saisir par l'obsession de se distinguer de l'Occident. Ainsi, comme elle l'explique que l'universel reste prisonnier des limites qui lui ont été posées depuis son invention, mais que les autres existent d'abord contre l'Occident. S. Bessis pointe l'ambiguïté que comporte le fait d'énoncer des idéaux de liberté et d'universalité, tout en s'en instituant le mandataire exclusif et en s'assignant la mission de «mesurer l'humanité de l'autre». [...]
[...] Elle développe, dans cette partie, les fondements de la culture occidentale qu'elle qualifie de suprématie II- Le monde comme il va Dans la partie, le monde comme il va, S. Bessis propose un état des lieux des rapports de forces actuels - notamment économiques - entre ce qu'on appelle communément le Nord et le Sud. Elle étudie les formes nouvelles d'hégémonie des puissances mondiales, les réactions qu'elles suscitent dans les Suds, et les mutations en cours. Elle évoque le concept d'aide au développement, qui ne serait que le dernier avatar de du fardeau de l'homme blanc qui n'alimenterait qu'une industrialisation sans véritable objet En lançant les pays dans une course perdue d'avance, elle aboutirait à un resserrement des liens de dépendance qui les emprisonnent Cependant, elle explique que l'hégémonie de l'Occident pourrait être menacée par la faillite de plus en plus éclatante de son modèle de développement. [...]
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