L'effondrement du bloc communiste et l'implosion de l'Union soviétique entre 1989 et 1991 marquent la fin de l'affrontement Est-Ouest qui avait bipolarisé le monde durant plus de 40 ans. S'ouvre alors une ère nouvelle, celle de l'après-guerre froide. Certains espèrent que la fin de l'antagonisme entre les deux blocs va permettre l'avènement d'un monde pacifié. Le président américain George Bush évoque alors ce "nouvel ordre mondial" qui va substituer à l'opposition entre les deux Grands, qui hypothéquait constamment la paix mondiale, un ordre coopératif fondé sur le partage de valeurs communes.
Pourtant, quinze ans après, il semble que cet espoir se soit en grande partie envolé. Pourquoi la fin de la guerre froide n'a-t-elle pas débouché sur un monde plus stable ?
[...] L'ONU a des difficultés à maintenir la paix mondiale. En dix ans, l'ONU intervient beaucoup plus que durant les quarante-cinq premières années de son existence. Elle met en oeuvre le droit d'ingérence, qui permet à la communauté internationale d'intervenir sans prendre en compte la souveraineté des États pour secourir des populations en détresse ou des minorités opprimées par le pouvoir en place. C'est ainsi qu'en 1991, l'ONU intervient en Irak pour sanctionner l'invasion du Koweït par l'Irak: c'est la première guerre du Golfe. [...]
[...] Incontestablement, le nouvel ordre international est nettement plus complexe qu'on aurait pu le croire en 1991. Certains évoquent même un "nouveau désordre mondial", au regard de la multiplication des conflits, de l'essor des communautarismes et du terrorisme, des échecs rencontrés par l'ONU, de la difficulté à mettre en place une véritable multilatérisme ou des réponses appropriées aux nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés. Néanmoins, la prise de conscience de la nécessité d'une gestion du monde collective et d'un genre nouveau, bien que tardive, semble aujourd'hui s'imposer. [...]
[...] Enfin, nous réfléchirons aux solutions pour affronter les nouveaux enjeux internationaux, autour de l'idée de gouvernance globale. Après 1991, le réveil des mouvements identitaires et nationalistes contribue à affaiblir les États, car il débouche sur de graves tensions ou des guerres civiles. Durant toute la guerre froide, l'opposition idéologique entre le modèle américain, fondé sur la démocratie libérale et l'économie de marché, et le modèle soviétique, prônant l'application des principes égalitaires socialistes et le contrôle de l'économie par l'État, avait fait passer au second plan les revendications nationalistes des peuples. [...]
[...] Tout d'abord, des problèmes devenus planétaires nécessitent une intervention concertée. Même si les attentats d'origine islamiste sont considérés aujourd'hui par l'Occident comme une menace majeure pour l'ordre international, d'autres défis viennent s'ajouter à la lutte contre la nébuleuse formée par les réseaux terroristes. Ainsi, le trafic illicite de drogues, d'armes ou même d'êtres humains génère d'énormes profits qui servent à financer des conflits, blanchir de l'argent sale déstabilisant les économies, corrompre des gouvernements et assurer le développement de réseaux mafieux en tous genres. [...]
[...] Ensuite, les États-Unis sont les "gendarmes du monde". Dans ces conditions, les États-Unis s'affirment de plus en plus comme la seule superpuissance au monde. Le "nouvel ordre mondial" de George Bush a tendance à se muer en ordre états-unien. Au Proche-Orient, ce sont encore les États-Unis qui permettent au processus de paix d'avancer (accords d'Oslo de 1993). Sans concurrent véritable, ils sont en position de force. D'où la tentation de l'unilatéralisme, qui consiste pour un État à agir seul, sans se plier aux règles des organismes, qui consistent pour un État à agir seul, sans se plier aux règles des organismes internationaux. [...]
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